L'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, a violemment attaqué le Président Nicolas Sarkozy, hier, à l'ouverture du procès Clearstream dont il est le principal accusé et qui constitue le prolongement judiciaire d'une haine féroce entre les deux hommes. «Je suis ici par la volonté d'un homme, je suis ici par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française. J'en sortirai libre et blanchi au nom du peuple français», a déclaré M. de Villepin. Accusé d'avoir trempé dans une sombre machination pour déstabiliser Nicolas Sarkozy avant 2007, il a estimé que son «combat» est celui «de toutes celles et tous ceux qui se battent contre l'injustice, de toutes celles et tous ceux qui sont victimes de l'abus de pouvoir». Le tribunal correctionnel se donne jusqu'au 23 octobre pour tenter de savoir qui a falsifié des listings bancaires accusant de corruption près de 200 personnalités du monde politique et industriel, dont Nicolas Sarkozy. Le but de cette manipulation était de discréditer ces faux détenteurs de comptes auprès de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, en les faisant passer pour des bénéficiaires de pots-de-vin versés. Un juge qui enquêtait sur ces faits de corruption avait reçu les listings, expédiés anonymement. Sarkozy était à l'époque ministre dans le même gouvernement que Villepin.