L'affrontement judiciaire peut commencer entre les deux rivaux de l'UMP unis par la haine monstrueuse et le choc des ambitions politiques. L'affrontement judiciaire peut commencer entre les deux rivaux de l'UMP unis par la haine monstrueuse et le choc des ambitions politiques. Lors du procès de Clearstream, le principal accusé, l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, a lancé sa contre-offensive en accusant de harcèlement le président de la République française, Nicolas Sarkozy. Dans la salle d'audience en ébullition, il a expliqué : «Je suis ici par la volonté de l'homme, je suis ici par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République. J'en sortirai libre et blanchi au nom du peuple français». La thèse du «procès politique» fait son chemin. Elle est mise en avant pour justifier un «combat» assimilé à celui de «toutes celles et tous ceux qui se battent contre l'injustice et toutes celles et tous ceux qui sont victimes de l'abus de pouvoir». Exit donc la tentative de déstabilisation du président Sarkozy assuré de l'immunité et de son droit de poursuite judiciaire au nom de «la rupture du principe de procès». Le «procès hors norme», attentivement suivi par la classe politique et l'opinion française, livre une des multiples facettes de la guerre de succession entre les deux hommes forts de l'UMP de Chirac en fin de règne. Ouvert jusqu'au 31 octobre, le tribunal a mission de lever le voile sur le ou les coupables de la falsification des listings bancaires mettant en cause près de 200 personnalités du monde politique et industriel, dont Nicolas Sarkozy. La manœuvre visait à discréditer les faux détenteurs de comptes auprès de la chambre luxembourgeoise Clearstream, présentés alors en bénéficiaires de pots-de-vin dans la vente d'armements à Taiwan, en 1991. De l'enquête sur la corruption à la dénonciation calomnieuse, la mise à mort de De Villepin, voué à la pendaison «à un croc de boucher», a été annoncée. Le duel des titans, par delà le «corbeau» Jean-Louis Gergorin et le faussaire Imad Lahoud, se meut en guerre des officines dans la République du scandale financier aux relents d'un règlement de compte inavoué.