Entr�e de la r�sidence d�Etat de Club-des-Pins : des agents s�affairent � effacer les traces des intemp�ries de la veille. A moins de deux kilom�tres de l�, des hommes tentent � mains nues de construire un parapet de fortune pour prot�ger leurs maisons des inondations. Le contraste n�a d��gal que la col�re des habitants de la ferme Aiguebelle, livr�s � eux-m�mes� Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Les fortes pr�cipitations qui se sont abattues lundi sur la capitale n�ont pas �t� sans cons�quence, notamment � Z�ralda et Staou�li. Bilan : routes ferm�es � la circulation et infiltrations d�eaux pluviales � l�int�rieur des maisons. Les stigmates de la veille �taient toujours visibles, hier. La boue recouvrait toujours les trottoirs alors que les traces sur les murs indiquaient le niveau atteint par les eaux de pluie. Les habitants de la ferme Aiguebelle, � Bouchaoui, ont v�cu un apr�s-midi cauchemardesque. Les 36 familles qui habitent ce domaine datant de 1 882 ont assist� � la d�ferlante de l�eau, impuissantes. Leurs habitations pr�caires ont difficilement r�sist� aux infiltrations. Leur calvaire a commenc� en fin d�apr�s-midi. D�s les premi�res pluies, racontent- elles, elles pressentaient la catastrophe, et elles avaient raison. Le spectacle qu�offraient hier les maisonnettes est apocalyptique : sol �ventr�, mobilier endommag�, effets vestimentaires souill�s par la boue. Les habitants ont presque tout perdu. Lundi, au moment o� s�abattait sur eux la pluie, ils ont tent� de minimiser les d�g�ts. Pour aider l�eau de pluie � s��couler, ils ont d� d�boucher le tuyau d��vacuation � mains nues. Un tuyau jug� beaucoup trop petit pour l��vacuation de pareilles quantit�s d�eau. Face � la d�ferlante de l�eau, beaucoup ont �t� r�duits � faire des trous dans le carrelage. Alors que l�eau p�n�trait chez le voisin du dessous, lui-m�me devait trouver une astuce pour s�en d�barrasser. Une dame de 65 ans a �chapp� de justesse � un grave accident. Le sol gorg� d�eau s�est d�rob� sous ses pieds. Elle a failli se retrouver chez son voisin. Bless�e au genou, elle n�a plus que ses yeux pour pleurer. Son voisin est dans la m�me situation. Ses arri�re-grands- parents ont habit� la ferme Aiguebelle. Trois g�n�rations se sont succ�d� dans ces lieux, aujourd�hui synonymes de d�tresse pour lui. La chambre qu�il occupait n�existe plus. Le sol s�est affaiss�. Il ne peut plus y acc�der. Dans sa maison, mieux vaut marcher sur la pointe des pieds. Le sol menace de s�effondrer. Les habitants sont en col�re. En col�re contre le pr�sident de l�APC qui n�a pas daign� s�enqu�rir de leur situation, contre le pr�sident de la R�publique et les ministres qui passent et repassent par cette route sans jamais se soucier des probl�mes des personnes qui occupent les lieux. La ferme est pourtant situ�e dans un p�rim�tre privil�gi�, �coinc�e� entre le tr�s prestigieux centre de criminologie et la r�sidence d�Etat de Club-des- Pins. Cela n�a aucunement port� chance aux occupants de la dite ferme. Ils attendent d�sesp�r�ment que la commune se penche sur leur cas. L�automne ne fait que commencer. Ils vivent dans la crainte d�autres intemp�ries et redoutent des pertes en vies humaines. En attendant que la cellule de crise install�e au niveau de l�APC de Ch�raga trouve une solution, ils pensaient, hier, � l�ing�niosit� pour faire face � d�autres chutes de pluies. Les plus frondeurs perdent patience. Ils menacent de fermer la route qui m�ne � la r�sidence d�Etat, ultime recours pour attirer l�attention des autorit�s sur le calvaire qu�ils vivent�