Ces derniers temps, un quotidien en langue nationale a publi� une s�rie d�articles sur les avocats faisant �tat des �secr�taires et des coursiers� sans approfondir le sujet ou conna�tre la version de quelques anciens sur les tenants et aboutissants du m�tier et les difficult�s � g�rer un cabinet (justice, client�le, stagiaires, fiscalit�, administration) et m�me s�il n�obtient pas toutes les informations, il doit bien savoir � lui le journaliste � ce qu�est le secret de la profession et qu�on ne peut divulguer la vie priv�e des gens ni aller � l�encontre du secret de l�instruction, ce qui d�ailleurs n�est pas inh�rent � l�avocat alg�rien seulement. Aussi, le probl�me des nouveaux arrivants � la profession a toujours exist� et d�marrer une carri�re dans une profession n�a jamais �t� de tout repos � et cela , le candidat le sait parfaitement � n�a pas �t� cr�� par les anciens mais par le surnombre d�arrivants, comme il sait que le barreau n�est pas une administration et celle-ci ne recrute pas sans postes budg�taires �tablis longtemps � l�avance par une loi de finances � raison de 1, 2 ou au plus 3 postes par tribunal � titre d�exemple alors que certains barreaux d�passent 200 inscriptions par ann�e judiciaire sachant qu�ils n�ont aucun budget de fonctionnement, aucune subvention et qu�il n�ont pas vocation d�employeur ni de caisse sociale et tous les membres qui composent le conseil de l�Ordre ne re�oivent ni traitement, ni indemnit�s et il sait aussi que si l�ancien peut l�admettre comme stagiaire, il n�est pas tenu l�galement de lui servir un salaire, ni de lui octroyer une partie de son cabinet apr�s la fin du stage et qu�il le voudrait, il ne le pourrait pas sans une convention approuv�e par le barreau et r�pondant � des conditions strictes qui figurent dans le statut et le r�glement int�rieur de la profession. Ceci est la r�alit� de ce m�tier qui est devenu ingrat et difficile � cerner et � exercer en raison de l�gislations qui, m�me nouvelles, sont incommodes et inadapt�es et d�une magistrature qui n�a aucun �gard pour ce m�tier pour des raisons multiples et qui vont �tre �bauch�es. Avant cela, deux quotidiens ont publi� des articles concernant le nouveau code de proc�dure civile et son impact sur la marche de la justice et sur sa lanc�e, l�un d�eux a publi� un article sous le vocable de �gourmandise� des avocats et que ce soit � la Une ou � l�int�rieur, ces publications ont quelque chose de commun : absence de relation entre l�article et la photo support, en effet sous le titre �Vers la paralysie de la justice� s��tale la photo de deux avocats ; sous le titre �indignation des avocats et col�re des justiciables� s��tale la photo d�une douzaine d�avocats ; et �les avocats trop gourmands� avec la photo d�une demi-douzaine d�avocats (sont ce les incrimin�s ?). Ainsi, �l�Ordre des avocats et le minist�re de la Justice violent le CPC� avec en photo bon nombre d�avocats et cons�cration commune toute publication sur la justice ne trouve rien d�autre comme illustration que des avocats, m�me si l�article concerne un tribunal au fin fond du pays, ce n�est pas la photo de ce tribunal qui est affich�e mais un ou des avocats dans la salle des pas perdus d�un tribunal de la capitale. Pourquoi ne pas publier le portrait du personnage en relation avec l�article ? La man�uvre est- elle vraiment involontaire ? A moins que le portrait de l�avocat � voire des avocats � auquel toute forme de publicit� est interdite par son statut � soit accessible et qu�il ne se plaindra pas de l�usurpation du droit � l�image alors que le porteur de la robe similaire � de l�autre c�t� de la barre � est loin de l�objectif. Toujours est-il que le r�dacteur au lieu de p�n�trer l�ar�ne avec ce professionnel, qu�il a critiqu�, et qui est � m�me de le guider dans sa qu�te de v�rit� et de d�nonciation de tristes r�alit�s et surtout de lui �viter ce qui lui arrive assez souvent quand ce qu�il publie ne gr�e gu�re, pr�f�re naviguer sur un oc�an sans savoir nager, avec un fr�le esquif qui ne tiendra pas la houle �dans une mer sans fond par une nuit sans lune�. Avocat c�est un m�tier, une profession, ce n�est pas une simple sin�cure ni une source d�enrichissement en �deux coups de cuill�re � pot� qui s�exerce dans un cabinet, v�ritable administration qui g�re des dossiers � longueur d�ann�e et en fonction des juridictions et des audiences et qui, sans �tre une profession commerciale, n�en est pas moins un contribuable qui paie la TVA, la TANC, l�IRG, la taxe fonci�re et soumis � �v�rification approfondie�, qui paie un salaire au clerc et �ventuellement au stagiaire ; qui paie des charges diverses sans compter les tracasseries diverses et les haines gratuites pour ce qu�il repr�sente. Et cette profession s�exerce au vu et au su de tout le monde, des alli�s, des amis d�enfance, des amis des amis, des amis des parents, des parents des amis, ceux qu�on a connus d�s le plus jeune �ge et ceux qui vous connaissent de la m�me mani�re. Et c�est pour cela qu�on ne peut s�enrichir sur leurs dos ni faire fortune � leur d�pens et parfois il faut s�engager pour eux et � leurs c�t�s sans qu�ils vous le demandent et sans leur exiger d�honoraires autrement plus rien ne vous rattache ni � eux ni aux valeurs qu�on d�fend ni aux principes pour lesquels on a int�gr� cette profession d�s la parution des Codes capitaux ni aux ma�tres du barreau tels Hamid Kassoul, Mohamed Ghersi ; Amar Bentoumi (pour ne citer que ceux- l� et la liste est longue) qui nous ont appris les r�gles non �crites de cette profession et ne pas d�vier la d�ontologie ni bafouer et rompre les liens nous unissant � la soci�t� et aux proches car ici, il n�y a pas de relation d�affaires, il n�y a pas d�int�r�ts r�ciproques, on s�engage par amour-propre professionnel et on lutte par humanit� et g�n�rosit�, des mots qui veulent encore dire quelque chose chez nous, mieux gardent encore leurs sens. Mais tout cela est inconnu chez d�autres, certains �d�barqu�s � la d�cade pass�e (opportunisme ? circonstance ? ) qui ont tout trouv�, tout pr�t : cabinet, plaque, emplacement, et ils y arrivent � avec une retraite consistante � pour se pr�munir voire servir une relation � ou plus � en poste et qui, � son tour d�s la retraite ou �ject�, ne part pas les mains vides et entame le m�me processus que son comp�re, ils viennent au barreau pour accumuler encore et engager une concurrence d�loyale avec les gens du m�tier et surtout avec les jeunes � � plusieurs dans un local dont parfois ils arrivent tout juste � payer le loyer � et leur tactique avec certains justiciables cr�dules c�est leur affirmation : t�en fais pas, je vais r�gler ton affaire avec� Et il y a des pauvres gens qui les croient, se saignent et paient le prix fort� pour du vent. Et entre les deux, il y a la jeune g�n�ration et l� encore, il y a pluralit� qu�on peut classer grosso modo en deux, ceux qui envisagent la profession comme un sacerdoce car ils ont fait leurs premiers pas (stage) dans un cabinet de la premi�re cat�gorie, c'est-�-dire qu�il ne font pas de l�enrichissement une affaire de �r�f�r� et ceux qui, instinctivement ou par instinct de pr�dation tout en servant de chair � canon � la seconde cat�gorie, en assure la succession : ils pratiquent le �racolage� du justiciable jusque dans la salle d�audience, ils sont toute la matin�e affal�s sur les bancs des couloirs et ce, toute la semaine car pour eux, le mot cabinet n�a pas de signification et ils sont acoquin�s � des rabatteurs qui se paient sur le justiciable qui se trouve imbriqu� dans un syst�me et encercl� par une meute qui lui fait perdre argent et cause. Comment en est-on arriv� � cette situation ? C�est � l�image du reste. Si dans la magistrature, le nombre de magistrats est limit� par le nombre de postes budg�taires, au barreau, par contre, les admissions se chiffrent par centaines par ann�e judiciaire alors que le nombre de cabinets des �anciens� pour accueillir les stagiaires est pratiquement le m�me et les nouveaux cabinets et le ma�tre de stage ne remplissent pas toujours les conditions de d�ontologie qui r�git ce m�tier et � ce moment l�, tous les abus sont permis� 4 stagiaires si ce n�est plus dans un F3 et le barreau n�y peut rien car, au regard de la l�gislation actuelle de la profession, il ne peut refuser, ni limiter les admissions aux candidats pourvus d�une licence en droit et un CAPA . Encore une autre profession s�culaire qui devient une profession de circonstance voire � l�image de ce que l�on voit dans n�importe quel �souk� , n�importe quelle rue passante du centre de n�importe quelle ville et en plus, certains trouvent que c�est difficile et en plus, on leur rend la vie difficile et qu�on ne reconna�t pas leurs m�rites et s�en vont d�baller leurs �lucubrations aux quatre vents sachant pertinemment qu�ils sont venus � la profession faute d�avoir trouv� autre chose et qu�ils ont cru au chant des sir�nes sur l�enrichissement rapide dans cette profession mais d�s qu�ils y ont mis les pieds, ils ont vite d�chant� et au lieu de faire comme certains et �chercher chaussure � son pied�, ils pr�f�rent train-ailler et vilipender la profession et les anciens, ce qui est formellement interdit par le statut et le r�glement int�rieur de la profession. Au monsieur qui a �crit sur la gourmandise des avocats : faites votre march�, votre choix, quelle est la cat�gorie vis�e par votre article ? Et comme l�une est le reflet de l�autre ou plus simplement �� l�image du reste� quid de la Justice ? Elle-m�me n�est pas � l�abri des pr�dateurs. A ses repr�sentants, d�en parler � d�faut de la d�fendre et s�ils font �tat de l�obligation de r�serve, alors ils ouvrent la voie � ses d�tracteurs qui, au lieu d�exercer les recours qui leur sont ouverts par la loi, arrivent en fossoyeurs, ils font �tat d�atteintes � leurs droits par la justice, qui se trouve ainsi coinc�e entre la menace maffieuse et le joug des pratiques bureaucratiques aux limites des lois et elle se d�foule sur les gens de profession qui sont pratiquement ses porte-parole dans une tribune comme celle-ci. K. K.