C�est avec une grande �motion et une profonde tristesse que nous avons appris le d�c�s de notre cher et bienaim� professeur Abdelaziz Ouabdessalem, inhum� le 25 octobre dernier au cimeti�re de Baba-Hassen, en pr�sence d�une foule nombreuse et d��minentes personnalit�s nationales. Il s�est �teint � l��ge de 92 ans apr�s avoir vaillamment lutt� contre la maladie, qui a fini par l�emporter. Ceux qui ont eu la chance de le conna�tre en tant que ma�tre et coll�gue saluent sa m�moire. P�dagogue d�envergure et l�un des piliers de l�universit� alg�rienne, El-Hadj Abdelaziz Ouabdessalem �tait l�une des personnalit�s nationales parmi les plus respect�es. Premier recteur de l�Alg�rie ind�pendante, directeur central au minist�re de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique, il �tait aussi le p�re fondateur de la prestigieuse Ecole nationale polytechnique, une institution universitaire � vocation technologique, d�importance strat�gique � l��chelle du continent africain, express�ment voulue par les plus hautes autorit�s du pays au lendemain de l�ind�pendance en vue de relever les nouveaux enjeux et d�fis auxquels l�Alg�rie allait tr�s vite devoir faire face. L�homme, connu pour sa longue exp�rience et sa perspicacit� d�esprit, �tait en fait un universitaire accompli dans le sens le plus noble du terme pour avoir pratiqu�, avec un professionnalisme et une probit� intellectuelle exemplaires, toutes les facettes du m�tier d�enseignant universitaire qui �tait, pour lui, une passion et une noble raison de vivre. Qui de nous ne se souvient d�avoir go�t� le plaisir intellectuel de ses belles d�monstrations en statistiques, math�matiques ou de la r�solution �l�gante de certains probl�mes pratiques relevant du domaine de la �fiabilit� des syst�mes�. Tous ceux qui ont eu le privil�ge de le c�toyer ou de collaborer avec lui, lui rendront sans nul doute un hommage particulier pour sa rigueur professionnelle et son engagement universitaire tr�s peu connu du large public, notamment du fait de sa modestie et de sa discr�tion l�gendaires. Directeur de l�Ecole nationale polytechnique, le regrett� l�aura servie avec d�vouement, abn�gation et sinc�rit�, contribuant largement � la formation de plusieurs g�n�rations d�ing�nieurs polytechniciens. Son esprit brillant ne trouvait pas seulement � s�exprimer par �crit : la parole du Cheikh �tait respect�e. Sans jamais se mettre en avant, il avait en r�union une forte pr�sence, sachant en quelques phrases �noncer une id�e lumineuse ou encore recentrer sur l�essentiel un d�bat qui prenait la mauvaise direction. Ceux qui ont eu le privil�ge d�assister aux divers conseils scientifiques et nombreuses commissions minist�rielles, qu�il a g�n�reusement pr�sid�s, t�moigneront sans aucun doute de sa parfaite civilit� en toutes circonstances, de son ouverture d�esprit, de son exp�rience �clairante capable d�aborder les sujets les plus divers : histoire de la R�volution (� laquelle il a particip� � travers son r�le actif au sein de la F�d�ration FLN de France), philosophie, religion et m�me politique (toujours �videmment avec la discr�tion qui l�a toujours caract�ris� et un sens aigu de l�humour qui lui permettait de s�exprimer par quelque trait discr�tement incisif). Personne pieuse et tol�rante, courtoise, alliant modestie et discr�tion en toutes circonstances, El-Hadj Abdelaziz Ouabdessalem nous a quitt�s discr�tement non sans nous avoir laiss� une kyrielle de messages et de le�ons � m�diter. Tous ceux qui l�ont connu se souviendront de ce pilier et de cette ic�ne de l�universit� alg�rienne, de ce mod�le de rigueur et de probit� intellectuelles qui nous laisse aujourd�hui un grand vide de g�n�rosit�, de comp�tence et de rigueur difficile � combler. �A Dieu nous appartenons et � Lui nous retournons.� Le Collectif des anciens �l�ves, des enseignants et travailleurs de l�Ecole nationale polytechnique