Longtemps oppos�e � une telle perspective, l�Alg�rie est d�sormais favorable � la mise sur pied d�une organisation des pays exportateurs de gaz similaire � l�Opep. C�est le ministre de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui l�a affirm� au journal russe Expert Magazine. Qu�est-ce qui explique cette sensible �volution dans la position alg�rienne ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Id�e promue fondamentalement par la Russie, avant qu�elle ne trouve un adepte en le Qatar, l�Opep du gaz n�emballait point l�Alg�rie, jusqu�� cette affirmation de Chakib Khelil au journal russe. Avant 2007, l�Alg�rie, grand producteur et exportateur de gaz, notamment vers le Vieux Continent, ne voyait pas l�utilit� de f�d�rer un cartel du gaz comme c�est le cas pour le p�trole. Mais la rigidit� du march� et la chute drastique des prix incitaient � percevoir autrement l��quation. C��tait le pr�sident Bouteflika qui, d�abord, balayait il y a quelques ann�es tout dogmatisme dans la position alg�rienne, en soutenant, dans un entretien au journal espagnol El Pais, que �l�id�e (iranienne, � l��poque, ndlr) n�est pas � rejeter a priori. Elle m�rite d��tre examin�e et discut�e par les int�ress�s.� Quelque temps plus tard, le ministre de l�Energie renfor�ait l�assertion, en d�clarant � la presse qu��il y a une r�flexion qui est engag�e, l�Opep du gaz peut �tre cr��e dans la mesure o� des pays sont int�ress�s�. Cette d�claration de Chakib Khelil est intervenue apr�s une autre accord�e � un journal russe, Kommersant, qui avait publi� une information selon laquelle cinq pays exportateurs de gaz avaient conclu un accord politique pour la cr�ation d�une Opep du gaz lors de la conf�rence �nerg�tique du 9 avril 2007 � Doha. Il n�en fut rien, il est vrai, mais l�id�e n�a jamais �t� abandonn�e. Ce sont par la suite les Russes qui op�reront le forcing pour aller vers la structuration de l�organisation. L�Alg�rie, durant ces deux derni�res ann�es, est rest�e sur une position r�serv�e. Jusqu�� ce que Chakib Khelil dise : �Nous sommes favorables � la cr�ation d�une Opep du gaz.� Le ministre de l�Energie et des Mines devait expliquer que �le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) devait fonctionner non pas comme une entit� politique mais plut�t comme une organisation �conomique � l�image de l�Opep� Cela dit, le ministre de l�Energie et des Mines ne perd pas de vue toute la complexit� qui entoure la cr�ation d�une telle organisation. �La cr�ation d�une telle organisation sera tr�s compliqu�e, car tant l�Alg�rie, la Russie que le Qatar sont signataires de contrats � long terme�. Ce type de contrats est �videmment peu avantageux pour les pays exportateurs qui n�ont que peu d�emprise sur le march�. Ils sont plut�t avantageux pour les pays consommateurs. L�Alg�rie, on le sait, � l�instar de certains autres pays, plaide pour la fin des contrats gaziers � long terme. Pourquoi ? Parce que de tels contrats �chappent � la logique du march�. Contrairement aux contrats � court et moyen termes qui, eux, permettent de faire valoir la loi de l�offre et de la demande dans la d�termination du prix du gaz. L�Alg�rie a-t-elle compris, � pr�sent que les prix du gaz battent de l�aile sur les march�s internationaux, qu�il faut s�engager dans des perspectives solidaires et concert�es. Le ministre de l�Energie et des Mines a estim� que le prix du gaz sur les march�s internationaux, aujourd�hui bas, devrait se situer � un niveau deux fois plus �lev� que son cours actuel. Comment tirer le prix vers le haut ? Chakib Khelil a consid�r� qu�il faut encore red�finir la m�thode de calcul par les pays producteurs. L�Union europ�enne devrait d�j� �tre prise de frissons � cette id�e d�Opep du gaz qui a fini par int�resser l�Alg�rie. On se souvient qu�elle avait exprim� ses inqui�tudes par le pass� lorsqu�il avait �t� question d�un cartel du gaz devant r�unir l�Alg�rie, la Russie et l�Iran. La coop�ration entre Sonatrach et Gazprom a �t� mal accueillie par l�UE.