L'équipementier automobile Bosch a dévoilé sa vision de la mobilité du futur. Scooter électrique, système hybride 48V, conduite automatisée, ville intelligente : l'avenir s'annonce ultra-technologique. Le monde de l'automobile est en perpétuelle évolution. Les constructeurs en sont évidemment les principaux acteurs, mais les équipementiers y ont également une grande part de responsabilité. La plupart de ces derniers, à l'image de Bosch, se penchent sur la mobilité urbaine de demain. La société allemande prévoit qu'en 2050, au moins 70% de la population vivra en ville. Un chiffre qui aura obligatoirement des conséquences sur les différents modes de déplacement, notamment individuels. Le trafic urbain devrait être trois fois supérieur à ce que l'on connaît aujourd'hui. En Europe, plusieurs pays ont déjà mis en place des restrictions de circulation : éco-pastille en Allemagne, péage urbain à Londres et Milan, interdiction de circuler pour les véhicules anciens à Paris. À Tokyo, il faut justifier d'une place de parking pour pouvoir acquérir une voiture, à Shanghai, les immatriculations sont vendues aux enchères ! Pour permettre à chacun de se déplacer tout en limitant la pollution, Bosch mise sur la ville connectée. L'équipementier estime que le marché de la ville intelligente progressera de 19% par an d'ici à 2020 pour atteindre un volume de 700 milliards d'euros. Le président du secteur d'activité des solutions pour la mobilité, Rolf Bulander, précise que «les développements techniques avec lesquels nous allons contribuer à façonner un environnement urbain sans émissions, sans stress et sans accidents sont l'automatisation, l'électrification et l'interconnexion». Le mode multimodal (utilisation de plusieurs types de transport au cours d'un même trajet) nécessite que les transports publics, mais aussi les voitures et les deux-roues soient tous connectés. Les différentes informations devront toutes se rejoindre dans un cloud pour être analysées et redistribuées. À noter que Bosch travaille sur la technologie 5G pour «dialoguer». L'équipementier estime que sur un marché mondial de 106 millions de véhicules d'ici à 2025, 15,2 millions seront équipés d'une architecture 48V. Un marché loin d'être négligeable. Le système 48V est une étape abordable vers les entraînements électrifiés. Via des durées d'arrêt moteur plus longues (Stop&Start), de plus grandes phases de roue libre (désolidarisation du GMP et des roues), et de boost au démarrage, cette architecture vise à réduire les émissions de CO2 et à renforcer les économies de carburant. D'une puissance de charge de 13 kW, de décharge de 11 kW, la batterie lithium-ion Bosch est légère (7 kg) et compacte (plus petite qu'une boîte à chaussures), elle peut donc facilement être intégrée dans un véhicule. Avec cette batterie d'entrée de gamme, Bosch a pour objectif de devenir le leader du marché. Pour cela, il va s'appuyer sur plusieurs équipes de développement (Allemagne, Chine et Etats-Unis) et sur plusieurs projets de série confirmés. La Chine est le marché cible, la production débutera en 2018. Depuis 2016, des scooters électriques en libre-service (Cityscoot) existent à Paris. Bosch s'attaque également à ce marché parisien avec Coup. 600 scooters électriques seront ainsi mis à la disposition du public via une application mobile de géolocalisation dès la fin de ce mois d'août 2017. Comme Cityscoot, il n'y a pas besoin de le garer à une borne, une équipe se charge d'échanger les batteries déchargées. Ce petit scooter, du constructeur taïwanais Gogoro, roule à 45 km/h et possède une autonomie de 100 km environ.