�Quand se meurt la vue, dans les yeux et la raison Point de salut pour toi hors des yeux des mots� Texte du po�te �gyptien Ahmed Fouad Nedjm, chant� par Cheikh Immam Par M'hand KASMI Comme il fallait s�y attendre, la victoire de l��quipe nationale de football d�Alg�rie sur celle d�Egypte a �t� le principal, si ce n�est l�unique sujet qui a accapar� et focalis� les �changes et discussions pendant les deux jours de l�A�d-el-Adha, cette ann�e. Habituellement maussades et peu expansives parce que centr�es autour des dures r�alit�s quotidiennes v�cues par les uns et les autres, les rencontres familiales version A�d 2009 ont pris un ton guilleret qui a irradi� de son exub�rante truculence l�ambiance bon enfant de cette populaire f�te religieuse. M�me les SMS, ce nouveau mode de communication de masse, ont vu leur aust�re style s�aligner sur les exigences patriotiques de l�heureuse conjoncture. Pour cette ann�e, la short formule en vogue �tait : �A�d Sa�dane� au lieu du lourd et d�suet �A�d Sa�d et Moubarak�. Du bonheur, rien que du bonheur � travers les �changes de blagues, de films vid�os, de commentaires divers sur le sujet ! Une seule conclusion, unanime : les Egyptiens ? C�est fini ! Comment a-t-on pu en arriver l� en un laps de temps si court ? D�clench�e le 12 d�un mois sacro-saint pour les Alg�riens au moment de l�accueil �fraternel� de l��quipe nationale � l�a�roport de Misr Oum Eddounia, le �blitzkrieg� (cette guerre �clair si ch�re au fascisme hitl�rien) que le vieux Pharaon d�Egypte a parrain� et fait coordonner par ses deux rejetons de fils contre l�Alg�rie a connu son d�nouement sur les berges du Haut-Nil � Oum Dorman, le 18 au soir du m�me mois, par la victoire toute sportive des rus�s Fennecs sur les balourds Pharaons. Cette nouvelle �guerre des six jours�, sp�cialit� bien �gyptienne, s�est achev�e sans gloire, comme elle a commenc�. Une guerre perdue d�avance, d�s lors qu�elle a recouru � la ruse, � la tricherie, au mensonge d�Etat et surtout � l�injuste et inutile profanation des valeurs sacr�es du �fr�re ennemi�, l�Alg�rien ! Alg�rie-Egypte : rien ne sera plus comme avant ! En programmant en tr�s haut lieu, infiniment plus haut que les minarets d�El-Azhar, de la grande pyramide de Guizeh et des tours des studios des fadha�iyate �Dream� et �Nile� r�unis, le �redjm� en r�gle du bus transportant l��quipe nationale de football, les d�sormais ex-grands fr�res �gyptiens ont provoqu� un tsunami irr�parable qui a emport� comme un f�tu de paille les ultimes hypocrisies l�nifiantes dont ces derniers truffaient et rembourraient hier encore, leurs obs�quieux salamalecs encensant le pays du �million et demi de martyrs �. D�sormais, rien ne sera plus comme avant entre Alg�riens et Egyptiens ! Le Pharaon-Gourou Moubarak portera seul devant l�Histoire l�accablante responsabilit� d�avoir fait pi�tiner la relation entre deux peuples, forg�e dans la douleur de combats communs, par les crampons ac�r�s de vingt pousseurs de ballon, en mal de mondialisation et d�aventures pharaoniques ! L�Egypte entre �Saturday night fever� (1) du 14 novembre et �The day after� (2) Rien effectivement ne sera plus comme avant, entre les farouches et vigilants gardiens de la m�moire profan�e de Ben M�hidi que nous sommes d�sormais tous devenus, et les petits-enfants �sadatis�s� du grand Nasser, depuis ce jeudi, veille d�un vendredi 13. Un vendredi 13 qui a tenu toutes les promesses traditionnellement rattach�es � sa double et contradictoire signification superstitieuse. Pour les petits-enfants de l�Emir Abdelkader, de Boudiaf et Abane, il fut le pr�texte d�clencheur d�une inesp�r�e et historique vague de ressourcement autour des symboles et valeurs de la Nation, qui a ressoud�, pour un temps au moins, les fractures d�un pays meurtri par l�offense faite � ses l�gendes multiples et � son alg�rianit�. Pour les enfants du nouveau Pharaon, Jamal et Alaa Moubarak, commanditaires et b�n�ficiaires occultes de la superproduction de charme planifi�e visant � immortaliser le p�re, le fils et� le fils, le vendredi 13 novembre a sonn� le tocsin du d�but de la fin de ce qui s�est av�r� n��tre qu�un pi�tre navet tourn� du c�t� des studios Misr. Le �Saturday night fever� programm� en catimini pour f�ter en grande pompe la qualification d�Oum Eddounia � la Coupe du monde, le samedi 14 novembre, s�est transform� en un v�ritable �the day after� apocalyptique qui n�en finit pas de transmettre, jour apr�s jour et de proche en proche, les convulsions hyst�riques d�une Egypte officielle prise par le monde entier en flagrant d�lire de mensonge. Les �barbares�, les �terroristes � et autres noms d�oiseaux dont nous ont copieusement affubl�s nos �fr�res� du bord du Nil, tel le qualificatif de �bentadjia� jusque-l� non r�pertori� chez nous, ont r�alis� le seul exploit qui correspondait � la l�chet� du complot : une revanche sportive et symbolique. Ce ne seront certainement pas les divagations psych�d�liques de leurs journalistes, ni les propos orduriers de leurs clowns ou les bruits de bottes de leurs danseuses du ventre, encore moins les dossiers vides de Samir Zaher de �Chahed ma chaf hagga� (3) qui nous emp�cheront de savourer comme il se doit, c�est-�-dire � froid, le plat de cette vengeance au go�t si particulier. �Les blessures tombent sous la loi du talion� est une prescription du Saint Coran (Sourate V, Verset 44- 45). Perdu en Egypte, le �nif� du sphinx �Abou El-Houl� est retrouv� en Alg�rie En une �guerre de six jours� qui a dur� comme en 1967, le temps pour les officiels �gyptiens de tenter de couvrir de leurs vocif�rations faussement victorieuses la r�alit� de leurs vraies d�faites sur les terrains d�op�rations, l�injure faite � nos valeureux martyrs a �t� r�par�e avec la force foudroyante du but d�Antar Yahia, qu�on dit petitfils de chahid. Deux cibles furent simultan�ment crucifi�es par le coup de sifflet final de l�arbitre seychellois. La premi�re est celle �vidente du c�ur de l�impertinent et cynique gardien de but El- Hadhary et � travers lui celui des 80 millions d�Egyptiens. La seconde rel�ve du champ du symbolique : c�est la r�habilitation de l�honneur perdu du mythique gardien des trois pyramides de Guizeh, le mill�naire sphinx Abou El-Houl. En r�ussissant � trancher sur le vif l��ternel d�bat byzantin qui partage les �gyptologues depuis l�exp�dition de Napol�on Bonaparte � la fin du XVIIIe si�cle, sur le sort r�serv� au nez du sphinx, les hommes � Sa�dane ont r�ussi � d�localiser, � la faveur de leurs campagnes dans le bas et le haut Nil, le nif le plus prestigieux du monde : pas moins de cinq m�tres de long ! Par la gr�ce surtout de la seconde campagne au cours de laquelle ils eurent droit � l��treinte chaleureuse des deux bras du Nil blanc et du Nil bleu qui font leur jonction nourrici�re et mythique � Oum Dourman, la baraka mill�naire du fleuve le plus long du monde n�en finit pas d�arroser g�n�reusement la terre d�Alg�rie de miracles aussi invraisemblables les uns que les autres. La saison de la migration vers le Sud Faire fleurir au-dessus de chaque chaumi�re, sur chaque balcon et immeuble, des embl�mes nationaux aux dimensions pharaoniques ou permettre � des milliers de jeunes qui n�avaient jamais quitt� le pays avant le 18 novembre de faire l�exp�rience d�une enivrante vir�e dans le plus grand pays d�Afrique furent les signes ostensibles les plus spectaculaires de la transfiguration magique qui a noy� et submerg� le pays. Des jeunes qui, la veille encore, n�avaient d�autres soutiens que le �hit� sur lequel ils tressent depuis de longues et interminables ann�es, avec la patience de P�n�lope attendant Ulysse, les contours d�inaccessibles et chim�riques �toiles. Leurs r�ves les plus fous ricochaient sur l�implacable horizon de la mer qui leur inversait ind�finiment le miroitement de leurs projets �harraga � attendant les vents favorables d�une improbable �saison de la migration vers le Nord� (4). Depuis �Le jour le plus long� (5) que les Alg�riens ont d� boire jusqu�� la lie avant de savourer enfin la victoire en terre soudanaise, les jeunes Alg�riens ont r�alis� ce qu�une escouade de pl�nipotentiaires n�ont jamais pu faire : donner un sens concret et massif aux relations Sud- Sud et rapprocher l�Afrique du Sud et l�Angola du nord du continent ! �Nous irons tous en Angola et au pays de Mandela� est d�sormais leur nouveau message d�espoir ! Les miracles rendus possibles par la revanche m�morable des Verts peuvent �tre d�multipli�s � l�envi. Dans l�ambiance infernale de la circulation d�Alger et des grandes villes alg�riennes, Alg�rois et Alg�riens ont red�couvert les vertus du respect du Code de la route ou constat� avec ahurissement l�enrichissement de ce code d�une nouvelle r�gle, celle de la transgression positive qui consiste � se prendre de vitesse les uns les autres pour se proposer, chapeau et ch�chia basses, la priorit�. Qui l�e�t cru ? Les jeunes filles, quant � elles, ont r�ussi � fleurir massivement de leurs �l�gantes et �contorsionnantes� silhouettes les processions klaxonnantes scandant � tuet�te le nouveau cri de ralliement de tous les Alg�riens, �One, two, three, viva l�Alg�rie�, sous le regard insouciant et pour une fois permissif et indulgent de leurs familles. Point de traces de �barbus �, ces r�dempteurs de m�urs qui �cumaient cet �t� encore les plages et les jardins publics, � la recherche d�hypoth�tiques exp�ditions punitives. La furie des vents de la saison de la migration vers le Sud accompagnant les r�ves de nos victorieux gladiateurs de Khartoum les ont r�duits � un silence mortel. Merci l�Egypte de Moubarak VI de la R�publique monarchique d�Egypte d�installer le d�cor de la IIe R�publique d�Alg�rie, d�barrass�e de la vermine islamiste, produit de la semence dans les �coles alg�riennes par les enseignants en majorit� fr�res musulmans que Nasser nous a envoy�s en cadeau empoisonn� au lendemain de la proclamation de la 1re R�publique alg�rienne ! Le Pharaon Moubarak et les pyramides du football alg�rien Quand l�aviateur Moubarak succ�de en 1981 au ra�s Sadate assassin� par sa propre arm�e, dans le domaine du sport le plus populaire dans le monde, les pyramides les plus prestigieuses de la sph�re g�ographique araboafricaine n�avaient pas pour noms Kh�ops, K�phren et Myk�rinos, mais bien Madjer, Assad et Belloumi. La seule �vocation du nom de l�une de ces �toiles filantes dans le ciel de Gijon l�andalouse suffit, un quart de si�cle plus tard encore, � terroriser le plus talentueux et le plus voyou des footballeurs �gyptiens qui a emp�ch� l�Alg�rie de vivre une troisi�me aventure cons�cutive de mondialiste, en marquant l�unique but de la victoire �gyptienne au Caire en 1989. Voici ce qu�il d�clare dans une interview au journal sportif Le Buteur, le 27 novembre 2008, avant qu�il ne soit d�clar� persona non grata en Alg�rie pour un geste obsc�ne � l�endroit du public du stade de l�Unit� maghr�bine de B�ja�a : �Nous avions en face de nous des professionnels �voluant en Europe et, surtout, Madjer et Belloumi, deux noms qui donnent la chair de poule rien qu�� les �voquer. Ce sont des g�ants !�. Depuis le 12 novembre dernier, nous prenons r�trospectivement la juste mesure de la capacit� machiav�lique de l�Egypte officielle � utiliser tous les moyens pour diaboliser toute pyramide situ�e en dehors des berges du Nil ou qui nourrit la l�gitime pr�tention de faire de l�ombre ou d�assombrir l�horizon de leur boulimique pharaonisme sportif rampant et finalement� triomphant. La premi�re victime expiatoire de cette strat�gie est Lakhdar Belloumi, une star plan�taire consign�e chez elle pendant pr�s d�un quart de si�cle comme un vulgaire d�linquant. R�duire l�aura des �toiles alg�riennes en les emp�chant de briller et surtout de se reproduire, telle est la ligne strat�gique de la politique sportive de Moubarak qui, en bon dictateur, a r�ussi l� o� ses illustres pr�d�cesseurs ont �chou� : redonner � l�Egypte son prestige sportif en agr�mentant la grisaille politique de son �tat d�urgence permanent par le tumulte assourdissant des foules surexcit�es par le bendir officiel du Cairo Stadium et des autres ar�nes d�Egypte. Autopsie d�un guet-apens d�Etat Premier acte : l�Egypte part � l�assaut du tr�ne du football africain qu�elle conquiert sans coup f�rir � plusieurs reprises cons�cutives. L�app�tit venant en mangeant, l�Egypte devient insatiable et ne d�sesp�re pas de se retrouver sur le toit du monde. Deuxi�me acte : la courte victoire sur l�Italie championne du monde lors de la Coupe intercontinentale en Afrique du Sud, l�organisation en Egypte de la Coupe du monde des U20 et, pour clore, les d�clarations toutes diplomatiques du pr�sident de la Fifa affirmant que sans le sel de l�Egypte, la Coupe du monde 2010 serait fade, ont fini par mettre le feu aux poudres des batteries �gyptiennes contre l�unique ennemi pouvant emp�cher l�Egypte de go�ter enfin au bonheur int�gral. Troisi�me acte : le soutien politique de l�Alg�rie au candidat de l�Egypte au poste de directeur g�n�ral de l�Unesco au d�triment de la personnalit� alg�rienne la plus prestigieuse dans le monde, Mohamed Bedjaoui, et le r�glement, vingt ans plus tard, du contentieux dit �Belloumi�, moyennant le paiement par l�Alg�rie de plus d�un quart de million de dollars, ont d� �tre interpr�t�s par Moubarak comme un signe de reddition total de la r�bellion alg�rienne. Quatri�me acte : le cadeau du Pharaon � son fils peut �tre d�voil�. La victoire certaine des �ternels Pharaons sur les �ternels terroristes est �rig�e en �priorit� nationale� et fera l�objet d�une vente concomitante au peuple �gyptien � travers la d�signation du chef d�orchestre charg� d�en ordonnancer le protocole : Jamal Moubarak, le fils successeur du p�re. Le reste est l�affaire des Moukhabarate, des �Jamal boys� et de leurs relais dans les m�dias. Le sc�nario du guet-apens d�Etat est ficel�. Il attend son heure ! Les Pharaons vendent la peau des Fennecs avant que de l�avoir� occis Quand les Fennecs ont foul� la pelouse du stade Tchaker en juin dernier, ils avaient la peur au ventre et ne donnaient pas cher de leur peau. Elle �tait d�j� vendue ! � One, two, three !� Trois buts devant l�impressionnante Egypte ! Ce jour, la peur a chang� de camp et l�Alg�rie avait d�j� symboliquement un pied en Coupe du monde. Le sc�nario initial devait �tre revu et corrig�. Le merveilleux public des Verts qui joua ce jour le r�le de treizi�me homme venait de mettre un grain de sable dans l�impressionnante machine � broyer de l�Alg�rien mise en route par l�Egypte. Le complot devait �tre redimensionn� par les Moukhabarate. La recette est vite trouv�e : les Alg�riens ont une image dans le monde qui leur colle � la peau : tous des terroristes barbares, le public sportif des casseurs �bentadjia � et les joueurs des mercenaires europ�ens m�ritant une vraie correction pour l�affront des trois buts marqu�s � Blida. Samer Zaher, le tout-puissant pr�sident de la F�d�ration �gyptienne de football, claironne ses instructions toute honte bue : �Tout faire pour barrer la route aux Fennecs !� Tous les coups sont permis. Le match contre la Zambie est vite arrang� et l�arbitre guin�en d�Alg�rie-Rwanda gracieusement arros�. Ce n�est pas suffisant pour vendre la peau des Fennecs qui r�sistent avec bravoure et c�ur vaillant. Les Jamal Boys passent � la vitesse sup�rieure. Le mot d�ordre : il faut occire la bande au Cheikh Sa�dane. Ce sera fait. Le Haut-Conseil de guerre �gyptien approuve le plan. Malgr� la vigilance de la FAF qui a r�ussi � trouver un h�tel � un jet de pierre de l�a�roport, le �redjm� de la d�l�gation est ins�r� au menu de bienvenue. Les vieux experts des Moukhabarate du �blitzkrieg� � l��gyptienne ont tout pr�vu : les voyous contr�l�s, les chauffeurs de bus format�s, les communiqu�s de presse, l�agresseur agress� exactement comme en 1989 pour l�affaire Belloumi, sauf le d�tail qui a retourn� le guet-apens contre ses auteurs. En 1989, l��il sauvagement �borgn� d�un m�decin �gyptien par la star du football alg�rien Belloumi a fait le tour du monde en quelques jours. Le calvaire de notre pyramide du football commen�ait. Le 12 novembre, l��il optique et neutre de la cam�ra de Canal+ et le rayonnement �lectrique des t�l�phones portables des joueurs qui inond�rent en une fraction de seconde la toile protectrice et g�n�reuse d�Internet r�ussirent un contre-encerclement en r�gle du mensonge et de la mystification, �lev�s en r�gle de gestion d�un Etat, nombril du monde. Les visages sanglants de Lemouchia et de Halliche choqu�rent le monde. Le ra�s-pr�sident Moubarak quitte pr�cipitamment la s�ance d�entra�nement des Pharaons. Le pr�sident Bouteflika fait de m�me en �courtant sa visite � S�tif. Au Caire, Raouraoua exhibe � Zaher, venu constater les d�bris de son plan machiav�lique, un �nif� grandeur Abou El-Houl : il refuse de lui serrer la main. L�ignoble et d�shonorante guerre des Moubarak contre l�Alg�rie venait d��tre d�clench�e. Elle durera exactement six jours, le temps qu�il a fallu en 1967 aux arm�es isra�liennes command�es par un autre borgne r�pondant au nom de Mosh� Dayan de clouer au sol l�arm�e �gyptienne et les arm�es arabes venues au secours du grand fr�re, dont l�arm�e alg�rienne. Le lendemain de la victoire � la Pyrrhus des Pharaons sur les Fennecs au Caire, le journal � grand tirage isra�lien �Maariv� barrait les quatre colonnes de sa �une� d�un pharaonique titre, �F�licitations � l�Egypte pour sa victoire sur l�Alg�rie !�. Apr�s la revanche des Fennecs au Soudan, c�est le plus historique des ennemis sionistes, Shimon P�r�s en personne, aujourd�hui pr�sident d�Isra�l, qui saute dans le premier avion pour consoler son ami Moubarak de la d�confiture de sa campagne alg�rienne. Nos martyrs reviennent cette ann�e D�cid�ment, Monsieur Moubarak, nous ne sommes plus dans le m�me camp et nous ne guerroierons m�me plus contre ceux de tes loyalistes sujets qui continuent de nous insulter � longueur d�antenne et de journ�e. Leurs sales guerres sont perdues d�avance. Comme celle que tu viens de nous livrer� injustement. Un conseil cependant que doit prendre tr�s au s�rieux ton vaillant Conseil de s�curit� : les futures sales guerres que ton �tat-major doit d�j� nous pr�parer doivent tenir compte de ces deux informations capitales, non encore disponibles dans les fichiers �top secret� de tes collaborateurs : - Au moment de l�ind�pendance de l�Angola, le premier pr�sident de ce pays, le po�te Agostino Neto, a offert, en guise de reconnaissance aux martyrs alg�riens, la r�sidence du Gouverneur g�n�ral du Portugal pour y installer l�ambassade de la RADP. Si au Soudan, l��troitesse des murs de notre ambassade a �t� suppl��e par le grand c�ur des braves Soudanais, � Luanda nous serons tout simplement et une fois de plus chez nous ! Et l�ambassade qui pose aux services du budget du MAE de s�rieux probl�mes de gestion en raison de son immensit� peut servir de r�sidence � tous les Alg�riens qui veulent visiter ce pays ami. M�me une piste d�atterrissage peut y �tre am�nag�e ! - En Afrique du Sud, le peuple de ce pays, qui nous ressemble, saura venger � sa fa�on l�affront que tes sujets ont prof�r� � l�endroit de tous les Mandela d�Afrique qui savent, eux, que sans le combat h�ro�que du vaillant et fier peuple alg�rien, ils n�auraient pas pu abattre aussi rapidement le r�gime hideux, r�gime de l�Apartheid, et� organiser aujourd�hui la Coupe du monde. Ula� smah ! Ula� ! Demain en Angola et apr�s-demain en Afrique du Sud, les martyrs que vous avez copieusement insult�s reviendront sous la peau de citoyens angolais et sud-africains et nous serons une foultitude � crier, comme � Blida, Khartoum, Montr�al et Paris �Ula� smah ! Ula� !� et �One, two, three, viva l�Alg�rie !� en anglais, en italien, en fran�ais �arabis�, en berb�re �barbaris� � et m�me dans la langue zoulou si ch�re au citoyen du monde, Nelson Mandela ! M�hand Kasmi Notes : (1) C�l�bre film am�ricain (1978) racontant l�histoire d�un jeune New-Yorkais qui tente de survivre gr�ce � ses talents de danseur dans une bo�te de nuit. (2) Autre film am�ricain (2004). Un changement climatique impr�vu et violent � l��chelle mondiale entra�ne � travers toute la plan�te de gigantesques ravages : inondations, gr�le, tornades et temp�ratures d�une magnitude in�dite. (3) Nom d�un film �gyptien c�l�bre, popularis� sous forme de feuilleton dans le monde arabe. (4) La saison de la migration vers le nord est le roman le plus connu du plus c�l�bre �crivain soudanais. (5) Film am�ricain c�l�bre relatant la pr�paration du d�barquement alli� en Normandie.