La mise en place d�un syst�me de paiement par carte bancaire risque de prendre encore du temps. Quant aux mesures prises dans le cadre du d�veloppement de la mon�tique, elles se limitent, pour l�instant, au retrait d�argent. Peut-on dire que, sur ce plan, l�Alg�rie est tr�s en retard ? Mehdi Mehenni � Alger (Le Soir) � L�Alg�rie compte actuellement 850 000 cartes interbancaires (CIB) et 1 300 distributeurs automatiques de billets. D�ici la fin 2010, la Soci�t� d'automatisation des syst�mes interbancaires et de mon�tique (Satim) table sur la mise � disposition de 1 million de CIB et 2 000 DAB. Est-ce suffisant et peut-t-on dire que l�Alg�rie a d�j� franchi un grand pas dans ce domaine ? Si le nombre de distributeurs automatiques et de cartes interbancaires disponibles est encore loin de la norme, par rapport au nombre de clients et de banques existantes et au d�veloppement en la mati�re dans le monde, qu�en est-il du syst�me de paiement par carte bancaire ou l�acceptation par les DAB de cartes bancaires internationales, des prestations peu offertes en Alg�rie ? Sur ce plan, seul le Cr�dit populaire d�Alg�rie (CPA) assure, depuis le 27 octobre dernier, la double acceptation des cartes bancaires internationales (Visa international) et domestiques (CIB), et ce, � partir d�un m�me automate. Ainsi, un �tranger en s�jour en Alg�rie ne peut proc�der au retrait en monnaie locale qu�au niveau de cette banque. Pourtant, pour permettre aux clients d�effectuer plusieurs op�rations de paiement par CIB ou � un �tranger de retirer de la monnaie locale par le biais de sa carte bancaire internationale, il suffirait de proc�der � l�ajustement des DAB, et non pas d�importer de nouveaux distributeurs. Pour ce qui est des terminaux de paiement �lectronique (TPE), ces appareils qui permettent au client d�une banque quelconque d�honorer des frais de service � l�aide de sa carte interbancaire, ils ne sont disponibles qu�au niveau de certains grands h�tels, des a�roports, des grandes surfaces et des pharmacies. Pour celui qui veut payer par carte bancaire dans un restaurant, un supermarch� ou une quelconque boutique commerciale, ce service n�est pas encore largement d�velopp� chez nous. Toutefois, ce probl�me, comme d�autres, a ses raisons. Ce n�est pas que les banques ne peuvent pas mettre � la disposition des commer�ants des TPE, mais c�est que ces derniers refusent, g�n�ralement, l�usage de cet outil moderne, pourtant devenu n�cessaire et m�me indispensable ailleurs dans le monde. Un outil qui �vite aux d�tenteurs d�une CIB des paiements cash. Mais pourquoi les commer�ants refusent-ils l�usage des TPE ? Pour la simple raison que cette option assure une certaine tra�abilit� bancaire, les commer�ants soumis g�n�ralement � une taxe forfaitaire redoutant un redressement fiscal. Priorit� au retrait d�argent ! Selon le directeur g�n�ral de la Satim, M. El-Hadj Alouane, contact� par nos soins hier, la mise en place d�un syst�me de paiement par carte bancaire n�est pas pour demain, la priorit�, pour le moment, �tant la g�n�ralisation du syst�me des cartes interbancaires. Selon notre interlocuteur, il faudrait d�abord installer suffisamment de distributeurs automatiques de billets bancaires, veiller � ce que ceux qui existent fonctionnent � plein temps et ne manquent pas de liquidit�s, ainsi que mettre � la disposition de tous les clients des CIB, pour ensuite passer � autre chose. �Aujourd�hui, nous en sommes au syst�me de retrait d�argent. C�est notre priorit� pour le moment et il en sera ainsi pour longtemps avant de passer au syst�me de paiement par carte bancaire�, a-t-il indiqu�. Et selon M. El- Hadj Alouane, beaucoup de secteurs d�activit� sont en plein d�veloppement, ce qui constituera les �l�ments moteurs du d�veloppement de la mon�tique, soulignant qu�on n�en est pas encore l�. Le probl�me est ailleurs� Cependant, du point de vue du directeur de la communication d�Alg�rie Poste, M. Noureddine Boufenara, que nous avons contact� hier, le probl�me serait ailleurs. Selon ce dernier, Alg�rie Poste, contrairement aux banques, dispose d�un guichet automatique de billets (GAB) et non pas d�un distributeur (DAB). La diff�rence, c�est que le premier traite diff�rentes op�rations, telles que les demandes de carnets de ch�ques et d�avoir, et peut �tre ouvert � bien d�autres services, tandis que le second se limite au retrait d�argent. �Les applications num�riques utilis�es par ces �quipements sont ouvertes et peuvent �tres adapt�es en fonction de la demande des clients et de l�offre d�Alg�rie Poste, comme le paiement de factures munies d�un code barres, le rechargement de cr�dits t�l�phoniques ou le transfert d�argent�, a-t-il soulign�. Selon ce responsable, tout est pr�t au niveau d�Alg�rie Poste pour offrir aux clients un syst�me de paiement par carte. Mais si tel est le cas, o� se situe le probl�me ? Selon les pr�cisions de Boufenara, c�est la non-pr�disposition des clients � passer � ce niveau-l� et � abandonner l�usage du paiement cash. �Du point de vue logistique, tout est pr�t et il reste seulement � pr�parer les citoyens � ce nouvel usage. Nous avons mis en place une strat�gie de communication et de sensibilisation, mais j�avoue qu�elle n�a pas eu beaucoup de succ�s. Nos clients ne veulent pas y adh�rer, c�est une question de mentalit� �, a-t-il ajout�. S�agissant des terminaux de paiement �lectronique (TPE), le m�me responsable assure que 1 000 appareils sont actuellement stock�s � Alg�rie Poste et cherchent preneurs. Des terminaux de paiement �lectroniques sont toutefois disponibles dans certains grands h�tels et des pharmacies, mais le plus difficile reste de convaincre les commer�ants (restaurants, grandes surfaces, agences de voyages�). Enfin, pour ce qui est des cartes de p�age (m�tro, tramway, autoroutes), Boufenara a fait savoir que cela ne fait pas encore partie des objectifs d�Alg�rie Poste.