Apr�s avoir connu des heures de gloire avec des clubs de l��lite, et notamment l�USMH, et un titre de champion en 1998, Mustapha Heddane a d�cid�, cette saison, de s�attaquer � un challenge moins prestigieux, mais tout aussi exaltant, celui de monter une �quipe comp�titive � Hadjout. Pour le moment, la t�che s�annonce difficile au vu du parcours des Hadjoutis en super D2. Mais, avec le temps, l�exp�rience du technicien est capable de r�ussir son pari et ce, vendredi en Coupe d�Alg�rie, il peut jouer un mauvais tour � la JSK. Le Soir d�Alg�rie : Heddane � Hadjout, voil� un choix �tonnant ? M. Heddane : Je ne vois pas ce qui a d��tonnant. Ce n�est pas moi qui choisis, les clubs qui font appel � moi. Vous �tes, tout de m�me, un technicien exp�riment� avec une carte de visite bien �toff�e ? Vous venez de le dire, je suis un technicien et, par cons�quent, j�exerce mon m�tier l� o� on me permet de le faire. Depuis 1980, je suis un des rares entra�neurs ou peut-�tre le seul � diriger indiff�remment des clubs de l��lite et de divisions inf�rieures. En ce qui concerne l�USMM Hadjout, ses dirigeants m�ont sollicit� et comme j��tais libre de tout engagement, je n�ai pas h�sit� � accepter. C�est un petit club aux ambitions limit�es ? Le challenge est int�ressant. Je suis charg� de construire une �quipe comp�titive qui pourrait jouer les premiers r�les la saison prochaine. C�est-�-dire l�accession d�s la saison prochaine ? Non, je ne parle pas d�accession. L�USMMH est une �quipe en devenir. Notre parcours actuel est assez difficile. Je dois reconna�tre que c�est une formation que je n�arrive pas � contr�ler totalement. Que voulez-vous dire ? Disons que c�est une formation qui se transcende face � de grosses cylindr�es, mais qui se rel�che face aux petites �quipes. Par exemple, on a r�ussi � battre le RCK et l�ASMO, mais on s�est inclin� face � des adversaires moins hupp�s et largement � notre port�e. Vos joueurs vont certainement �tre supermotiv�s face � la JSK ce vendredi en Coupe d�Alg�rie ? Certainement, et nous aborderons ce match le plus normalement du monde. Mes joueurs vont �tre motiv�s, c�est s�r mais, personnellement, je suis r�aliste et je dis qu�on n�a pas les moyens techniques pour rivaliser avec la JSK. Mais il para�t que Hannachi a l�intention de pr�senter l��quipe �B� de la JSK ? Si cela s�av�re exact, alors �a change tout. A ce moment-l�, on pourrait saisir notre chance. Y-a-t-il une grande diff�rence de niveau entre l��lite et la super D2 ? Oui, il y a une diff�rence et je tiens � dire que le niveau en super D2 est plut�t m�diocre. Par rapport � l��lite, en deuxi�me division, il y a beaucoup plus d�engagement physique. Je dirais que les rencontres sont plus �muscl�es �. Si jamais au mercato, un club de l��lite vous contacte, seriez-vous pr�t � quitter Hadjout ? Je ne mange pas de ce pain-l�. Je me suis engag� avec Hadjout jusqu�� la fin de la saison, j�y suis et j�y reste. Bien entendu, lorsque le Championnat sera achev�, � ce moment-l�, j��tudierai toutes autres propositions. En tant qu�ancien entra�neur de l�EN �espoirs�, quel est votre avis sur le groupe de l�Alg�rie en Coupe d�Afrique des nations ? Je pense que le Mali qui poss�de des joueurs de haut niveau, � l�instar de Seydou Keita, Kanout� et Mamadou Diarra, devrait passer sans probl�mes en second tour. Le ticket se jouera entre l�Alg�rie et l�Angola. Et le Malawi ? Bien s�r, c�est une �quipe dont il faudra se m�fier, car il n�y a plus de petites nations, mais je ne crois pas qu�elle ait les moyens de se qualifier. Et que pensez-vous des chances de l�Alg�rie en Coupe du monde ? Nous sommes dans un groupe difficile. Pour moi, l�Angleterre devrait terminer en t�te. La deuxi�me place est � prendre. Toutefois, il faut savoir que les USA ont une s�lection tr�s coriace et tr�s difficile � battre. La Slov�nie a �limin� la Russie de Hiddinks, ce qui est en soi un exploit qui d�montre que les Slov�nes sont aussi tr�s comp�titifs. Comment jugez-vous notre s�lection nationale ? C�est une �quipe qui a beaucoup de m�rite. Elle a r�ussi � se qualifier � la CAN et surtout � la Coupe du monde en redonnant de la joie � tout un peuple. Comment expliquez-vous le fait que Sa�dane ait r�ussi l� o� d�autres techniciens qu�ils soient nationaux ou �trangers ont �chou� ? Il y a, au moins, trois raisons. D�abord, la personnalit� de Sa�dane luim�me qui a de la comp�tence et de l�exp�rience. N�oublions pas qu�il est l� depuis 1986 et qu�il a dirig� l�EN � plusieurs reprises. Deuxi�mement, l�effectif actuel de la s�lection est constitu� de joueurs qui sont arriv�s � maturit� et qui �voluent ensemble depuis cinq ans, ce qui est tr�s important pour la coh�sion et la solidarit�. Enfin, il faut dire que cette fois-ci, la logistique a suivi gr�ce � Hadj Raouraoua qui a men� de main de ma�tre cet aspect. L� aussi, fort de l�exp�rience de son premier mandat � la FAF et de sa pr�sence dans les diff�rents instances internationales, Hadj Raouraoua a compris ce qu�il fallait faire pour permettre � la s�lection d�atteindre le haut niveau. Etes-vous sorti pour d�filer dans la rue lorsque l�EN est revenue triomphalement du Soudan ? Je ne suis pas sorti dans la rue parce que je craignais d��tre �chambr� par les supporters. Par contre, j'ai saut� de joie et dans� chez moi le jour de la victoire sur l�Egypte. D�ailleurs, avant le match et lors de la pri�re d�el asser je n�avais pas h�sit� � formuler un v�u pour que la s�lection triomphe. Enfin, je vous signale qu�� ce jour, il y a trois drapeaux nationaux qui flottent sur le toit de ma maison.