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GUELMA
Bab-Essouk, le quartier mythique des citadins
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 01 - 2010

Durant l��poque coloniale, le centre-ville de Guelma �tait r�put� pour ses rues larges et ses trottoirs immenses agr�ment�s d�arbres.
Pour justifier l�occupation, l�administration fran�aise a fait de l'embellissement et de l'animation de ce milieu urbain une priorit�. Pour les exigences de la vie publique, de la communaut� europ�enne, elle a construit au niveau de la partie basse de la ville, des �coles, des �glises et des villas splendides, entour�es de luxuriants jardins, � l�exemple de la cit� Bon- Accueil. La ville haute, appel�e Bab Essouk par les autochtones, abrite les mosqu�es et les �coles coraniques. Il s�agit essentiellement des rues Saint-Louis, Fondouk, Mogador� Ces quartiers �taient le fief des nationalistes qui ont pay� un lourd tribut lors des manifestations du 8 Mai 1945. Aujourd�hui, les citadins se rem�morent avec nostalgie le bon vieux temps o� les �indig�nes � ont r�sist� avec dignit� � la pauvret� impos�e. Ils ont subsist� gr�ce � l�esprit de solidarit�, qui caract�risait les relations entre les Guelmis en ces temps durs, o� la g�n�rosit� et l�amiti� n��taient pas de vains mots. Les occupants de ces quartiers vivaient � l��troit dans des habitations collectives, les diar eldjirane qui offraient une chambre par famille et un robinet d�eau pour tous. Les femmes, qui veillaient m�ticuleusement � la propret� de l�entourage, effectuaient tous les travaux m�nagers dans la cour ou ouast adar, ces m�res de familles sont adapt�es aux conditions de la vie pr�caire. Elles usaient de leur sens de la d�brouillardise pour faire bouillir la marmite et nourrir la maisonn�e, en pr�parant des plats traditionnels avec les moyens de bord : la chorba aux f�ves jari belfoul, el a�che des petites p�tes traditionnelles � la sauce et le couscous � la viande sal�e et s�ch�e cousksi bel gaddid�. Les enfants scolaris�s apprennent leurs le�ons � la lueur des bougies. Gr�ce � leur extraordinaire aptitude cr�ative, les jeunes improvisent une multitude de jeux pour se distraire : le b�naye , les kroudes, et le fameux jeu de dame primitif � la guelmoise, ils confectionnent des ballons � partir de sacs en plastique pour jouer au �petits bois�, une mini-partie de football � six sur les terrains vagues de bled el asker : en d�pit de ces conditions al�atoires, de nombreuses �lites intellectuelles et sportives issues de ces milieux populaires ont �merg� au cours des diff�rentes �tapes de l��dification de l�Etat alg�rien. L�exode rural et la pression d�mographique ont percut� de plein fouet cette ancienne ville. L�urbanisation anarchique et les initiatives individuelles ont enlaidi ce quartier embl�matique de Guelma. Les anciens ouled de Bab Essouk ont perdu les traces de leur espace de naissance.

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