Nullement impressionn�s par l��norme dispositif r�pressif, encore une fois d�ploy� sur le terrain, des milliers de travailleurs de la zone industrielle de Rou�ba entament, avec la m�me mobilisation et la m�me d�termination, leur seconde semaine de protestation. En d�pit du silence des autorit�s concern�es, assimil� par les gr�vistes � du m�pris, ces derniers ne d�sesp�rent pas de se faire entendre afin de faire aboutir leurs revendications. La contribution des autres centres industriels du pays est attendue. �Pour l�heure, nous n�avons que les services de s�curit� comme interlocuteurs�, d�plore Benmouloud, le porte-parole des gr�vistes. Rien ne semble avoir entam� leur r�solution ni leur courage pour faire face � la r�pression. Cette pers�v�rance dans leur lutte pour leurs droits a quelque chose d�affligeant pour les pouvoirs publics qui sont rest�s sourds � cette d�tresse� �Au sixi�me jour de la protestation, aucun responsable de la Centrale de l�UGTA n�a daign� venir s�enqu�rir de la col�re l�gitime de ces milliers de travailleurs �, dira Benmouloud, le responsable syndical de la SNVI au milieu de la foule �C�est du m�pris ! C�est intol�rable ! Nous ne sommes pas Ghaza !�, reprend celle-ci. Le dispositif mis en place jeudi pour emp�cher les protestataires de rejoindre la ville de Rouiba a �t� reconduit. Par ailleurs des barrages de gendarmes ont �t� mis en place pour emp�cher les travailleurs de la Tameg de rejoindre les marcheurs. Une autre fermeture par un autre cordon de s�curit� barrait la route aux travailleurs de la Cammo et d�une unit� de la soci�t� Hydro Am�nagement de renforcer la foule sortie du complexe de la SNVI. Des milliers de travailleurs, notamment ceux des 4 unit�s de Anabib (ex-SNS), du secteur priv� comme NCA ou CAPRARI/ Pompes, participent �galement au d�brayage. Apr�s avoir obtenu l�adh�sion massive des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba, les gr�vistes de la SNVI cherchent celle des travailleurs des autres localit�s. �Ce n�est pas un probl�me interne � la SNVI. C�est une cause qui touche l�ensemble des travailleurs alg�riens�, dira Benmouloud, qui r�v�lera � l�occasion qu�une coordination se r�unira � Ain Samar (Constantine). Elle regroupera le CMT (Complexe moteurs tracteurs) ALMO, GERMAN, ENTP, SIGMA et la POVAL (pompes) de Berrouaghia. Sidi-Sa�d d�nonc� Avant de quitter leur usine pour entamer la marche devenue quotidienne vers la ville de Rouiba, le collectif de la SNVI a tenu une assembl�e g�n�rale en pr�sence de leurs d�l�gu�s syndicaux. La premi�re partie de cette courte assembl�e a �t� consacr�e � l�aspect organisationnel de la manifestation et � son caract�re pacifique. Effectivement, la col�re des travailleurs au vu des moyens r�pressifs d�p�ch�s pour les �touffer n�a, � aucun moment, connu de d�bordement. Les marcheurs scandaient comme ils le font chaque jour leurs slogans contre l��rosion du pouvoir d�achat et les accords sign�s par Sidi-Sa�d avec le patronat et le gouvernement. Travailleurs et responsables syndicaux ont par la suite r�agi suite au communiqu� de la Centrale. �Vous �tiez pr�sents d�s le premier jour avec nous. Vous avez constat� ce qui c�est pass�. Malheureusement un communiqu� �mis par la Centrale est sorti jeudi. Il a �t� fait dans le seul but de discr�diter le collectif de la SNVI en gr�ve. Nous avons d�nonc� ce communiqu�. Par ailleurs l�on ne peut que s�interroger sur le comportement d�une organisation syndicale qui ne soutient pas sa base dans un conflit pareil. C�est anti-syndical !�, dit Benmouloud, qui parle au nom des travailleurs. S�agissant de ce communiqu� qui faisait savoir que la SNVI a b�n�fici� d�un plan de sauvetage, le porte-parole des protestataires estime que l�entreprise appartient � l�Etat et que c��tait � lui de donner de telles pr�cisions s�il jugeait utile dans pareilles circonstances. Interrog� sur les cons�quences de ces divergences avec leur direction nationale, il s�est limit� � dire : �Notre cause est claire. Elle est celle des travailleurs. Elle est juste.� La position des manifestants est plus radicale. �Sidi-Sa�d ne nous repr�sente plus. Nous n�avons plus besoin de lui.�. M. Benmouloud ne le dit pas, mais il est clair que la fissure entre le sommet et la base est b�ante. Elle laissera n�cessairement des traces. Probablement positives pour le monde du travail. Certains milieux syndicaux � la base consid�rent en effet que l�UGTA version Sidi-Sa�d a fait son temps. La r�flexion sur l�alternative est d�ores et d�j� lanc�e pour un palliatif au syst�me rentier actuel.