Le mouvement de grève entamé par les travailleurs des entreprises publiques nationales au niveau de la zone industrielle de Rouiba se poursuit. Rien ne peut faire revenir les travailleurs sur leur décision. Ils ont affirmé, hier encore, leur détermination à poursuivre leur mouvement jusqu'à obtention d'une réponse claire et satisfaisante aux revendications soulevées. Après la lettre transmise avant-hier au directeur général de la SNVI, dans laquelle ils l'ont interpellé sur la date du début des négociations de branche pour rendre effective la hausse des salaires, les travailleurs se sont regroupés hier matin où ils ont tenu leur rassemblement quotidien. Les grévistes ont bloqué la route de la zone industrielle en signe de poursuite de la protestation. Ils ont scandé des slogans hostiles à la nouvelle politique sociale menée par les pouvoirs publics et ont exprimé leur rejet et leur refus catégorique aux décisions de la dernière tripartite, tenue les 2 et 3 décembre 2009. «Non à la suppression de la retraite anticipée», «Où est l'augmentation des salaires ?», «Quel avenir pour les travailleurs algériens ?», ont scandé hier des milliers de travailleurs de la SNVI lors cette petite marche qu'ils ont tenue à l'intérieur de la zone industrielle de Rouiba. Les travailleurs ont, une nouvelle fois, dénoncé l'attitude de la centrale syndicale, qui continue d'observer le mutisme face à la colère des travailleurs. «Non à la violation des droits des travailleurs», «Nous refusons et dénonçons ceux qui ont trahi les engagements des travailleurs et nier leurs revendications», «Nous allons poursuivre la grève, pas d'arrêt et pas de trêve sans réponse favorable à nos demandes», ont-ils encore scandé. Ils persistent dans leur position de porter leurs doléances dans le calme et la sérénité jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause. «Ce sont nos droits les plus légitimes que nous sommes en train de défendre, alors rien ne peut arrêter ce mouvement», ont affirmé les travailleurs. La petite marche de contestation s'est déroulée malgré le dispositif sécuritaire impressionnant mis en place depuis le début de ce mouvement de grève. Un dispositif doublement renforcé après que tous les éléments ont été dépêchés au niveau de cette entreprise, où des milliers de travailleurs débrayent chaque matin. La grève s'est poursuivie également dans les autres entreprises. Les travailleurs de Cammo refusent eux aussi de rejoindre leur poste en dépit des assurances fournies par les responsables sur la possibilité de révision des salaires. «Aucune réponse n'a été donnée sur la retraire qui est une revendication importante. Ce qui a fait que les grévistes ne sont pas encore convaincus pour reprendre le travail. Ils revendiquent le maintien de la retraite anticipée, sans cela, ils ne sont pas disposés à arrêter la grève», ont expliqué les grévistes. Pression et récupération du mouvement La situation n'a pas été la même au niveau de Mobesco où le pourrissement et les tentatives de casser le mouvement ont sérieusement perturbé la grève menée depuis mercredi. «La direction générale a convoqué le syndicat pour discuter d'une vieille revendication de hausse des salaires que le représentant des travailleurs a soumis au mois d'octobre 2009. Cette revendication refait surface au moment où une grève spontanée menée par les travailleurs a été déclenchée pour plusieurs autres raisons. Le syndicat a alors demandé aux grévistes de reprendre le travail, ce qui a été contesté par beaucoup provoquant ainsi un grand conflit entre les travailleurs et les membres du syndicat», nous ont expliqué les travailleurs. La reprise partielle de travail dans cette entreprise n'a pas été faite par conviction et les conflits caractérisent encore l'atmosphère de travail. «Le mouvement reprendra demain. Les travailleurs ne sont pas contents de voir le syndicat reprendre ce mouvement qu'il n'a jamais initié», ont-ils affirmé. On a appris auprès des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba que le secrétaire général de l'Union local de l'UGTA s'est déplacé à la centrale syndicale pour rencontrer les responsables. Au moment où nous mettions sous presse, aucune information n'a filtré sur les conclusions de cette réunion.