A une centaine de kilom�tres au sud de la capitale, sur les hauteurs de la wilaya de M�d�a, rien n�indique que cette r�gion �tait, il y a seulement quelques ann�es, � haut risque, avec un terrorisme qui semait la terreur. Si la population de cette zone montagneuse affirme, aujourd�hui, que la s�curit� est globalement revenue, il n�en demeure pas moins que les s�quelles de la d�cennie noire sont l�. La criminalit� a pris de l�ampleur. La peur ne se lit plus sur les visages des gens. Qui osait, il y a � peine quelques ann�es, emprunter, une fois la nuit tomb�e, la RN 1 reliant Alger � Djelfa, en passant par les montagnes, de la peur, de M�d�a ? Aujourd�hui, avec, entre autres, la mise en place de plus de 180 postes d�observation avanc�s, sur les hauteurs de la r�gion, les gens ont repris confiance et circulent en toute libert�. Mais en parall�le, si la s�curit� est de retour, il faut, toutefois, relever que la criminalit�, en tous genres, s�est profond�ment enracin�e, que ce soit au centre-ville ou dans les villages enclav�s. La bataille que m�nent en permanence les �l�ments du Groupement de la gendarmerie nationale (GGN) de M�d�a r�v�le, � travers les bilans d�activit� de ce corps, que la situation est inqui�tante et que leur mission s�av�re encore plus difficile. En 2009, le GGN de M�d�a a enregistr� 1 496 affaires li�es � la criminalit�, dont 1 372 d�lits et 124 crimes, contre 1 269 affaires en 2008. Toutefois, et selon les pr�cisions du lieutenant-colonel Abdelhafid Othmani, les crimes et les d�lits contre les personnes sont les plus courants dans la wilaya, avec 963 affaires enregistr�es, suivis des crimes et d�lits contre les biens, au nombre de 367, et des atteintes aux bonnes m�urs, au nombre de 63. Souvent, explique le lieutenantcolonel, pour un simple litige, des personnes en arrivent � commettre un crime. A l�image du tragique incident qui a eu lieu en d�cembre 2009, au sud de M�d�a, � Bouguezoul, lorsqu�un homme a, � coups de fusil de chasse, atteint mortellement un membre de sa famille et caus� des blessures � deux autres, et ce � cause d�un litige sur une petite parcelle de terrain. Ainsi, les disputes entre personnes g�n�rent souvent des blessures graves et m�me des pertes en vies humaines, Un ph�nom�ne qui reste tr�s courant, surtout dans la partie sud de M�d�a (El- Chabhounia, Kasr-El-Boukhari, Bouguezoul, A�n-Boussif�). Il y a, aussi, un autre fl�au qui inqui�te de plus en plus la gendarmerie. C�est l�implication des femmes dans les affaires li�es � la criminalit�. Sur les 1 890 personnes arr�t�es en 2009, l�on compte 41 femmes. Ce qui repr�sente une premi�re, dans cette r�gion connue pour son esprit �conservateur �. Quand les femmes s�impliquent dans la criminalit� La prostitution, avec toutes ses d�rives, constitue l�un des aspects majeurs de cette criminalit�, sans cesse croissante, dans cette r�gion. Les anciens, ceux qui y ont toujours v�cu, ne savent m�me pas comment expliquer l�apparition de ce ph�nom�ne, jadis inexistant. Des femmes aux m�urs l�g�res s�adonnent � leurs activit�s au vu et au su de tout le monde. Il est �vident que ce ph�nom�ne a vu le jour avec l�apparition du ch�mage. L�absence d�alternative en mati�re d�emploi pousse les gens � se d�brouiller comme ils le peuvent pour subvenir � leurs besoins. A titre indicatif, 43 % des personnes arr�t�es pour divers crimes et autres d�lits sont sans activit� professionnelle. 11 femmes ont �t� arr�t�es durant l�ann�e 2009 pour port d�armes blanches, utilis�es pour se d�fendre face aux loubards ou, a contrario, pour agresser leurs clients. Quatre autres femmes ont �t� arr�t�es pour exploitation clandestine de maisons closes. Au total, plus d�une vingtaine de femmes ont �t� arr�t�es pour des d�lits allant du vol de cheptel � l�incitation de mineurs � la d�bauche, en passant par le trafic de fausse monnaie, les agressions � l�arme blanche et les kidnappings et assassinats d�enfants. Ceci r�sume la gravit� de la situation v�cue dans cette r�gion, autrefois pr�munie de ce genre de fl�aux. Fausse monnaie, trafic de v�hicule et de drogue L�ann�e �coul�e a vu l�arrestation de 6 individus pour �mission de fausse monnaie. Quelques milliers de billets de banque, en dinars et en euros, ont �t� r�cup�r�s, avant qu�ils soient �coul�s sur le march�. A cela, s�ajoute le trafic de drogue, qui, � l�instar des autres r�gions du pays, inqui�te vivement les services de s�curit�, qui luttent sans rel�che contre ce fl�au, et surtout contre les barons. 65 personnes, entre dealers et consommateurs, ont �t� arr�t�es et �crou�es, d�autres courent encore les rues. Selon le lieutenant-colonel Othmani, l�arrestation r�cente d�un groupe de trafiquants a permis de d�couvrir que l�essentiel de la drogue provient d�A�n-Oussera, dans la wilaya de Djelfa. S�agissant des vols et des maquillages de v�hicules, 23 individus ont �t� neutralis�s. Quant � l�immigration clandestine, 6 personnes ont �t� arr�t�es. Par ailleurs, les diff�rentes op�rations de contr�le ont permis d�identifier et d�arr�ter 62 personnes recherch�es. Dans la foul�e, 4 armes � feu et 10 v�hicules vol�s ont �t� r�cup�r�s. Le carrefour de la mort� La route tue �norm�ment � M�d�a. Pas moins de 773 accidents ont �t� enregistr�s durant l�ann�e 2009, qui se sont sold�s par la mort de 108 personnes, alors que 1 559 autres ont �t� victimes de blessures graves. Les causes de cette h�catombe sont li�es au non-respect du code de la route. A cela, s�ajoutent 127 965 infractions verbalis�es. Bien que les d�passements dangereux et l�exc�s de vitesse restent les principales causes, il est, toutefois, � signaler que le fait que cette wilaya soit travers�e par plus de quatre grandes routes nationales constitue en lui-m�me un probl�me majeur. Enfin, il est � noter, que la couverture s�curitaire de la r�gion, par rapport � sa superficie, qui est de l�ordre de 8 764 km2, reste insuffisante, quand on sait qu�il y a seulement un gendarme sur 10 km2, pour 940 habitants. Un �tat de fait qui explique la prolif�ration des fl�aux et autres d�lits criminels.