Un agent de la Protection civile court, en se frayant un chemin au milieu de la foule, serrant une petite fille dans ses bras. �Elle est vivante, elle est vivante, on l�a sauv�e !� s��crie-t-il. La foule l�acclame et il glisse prestement l�enfant miracul�e dans une ambulance. Elle venait d��tre extraite des d�combres, suite � deux explosions successives, qui se sont produites hier, � 8h45, � la cit� Chevalley d�Oued-Koriche. F.-Zohra B. Alger (Le Soir) : Quatre autres habitants de la cit� sont, malheureusement, d�c�d�s et 14 autres ont �t� bless�s. Il est 8h45, quand les habitants d�Oued-Koriche de Bab-el-Oued, et m�me de Bouzar�ah, sur les hauteurs d�Alger, sont surpris par deux violentes explosions successives. Sortis pr�cipitamment de chez eux, des habitants de Beaufraisier, quartier qui surplombe celui d�Oued- Koriche, assistent � un spectacle apocalyptique : tout un pan du grand immeuble de la cit� Chevalley s�est effondr�, entra�nant dans sa chute plusieurs appartements. Un vent de panique gagne le quartier populaire. Les habitants se pr�cipitent pour aller aux nouvelles et tenter de comprendre ce qui venait de se passer. Les ambulances de la Protection civile arrivent dans le quart d�heure qui a suivi l�explosion. L�on se pr�cipite de partout. Les rumeurs les plus folles circulent. Sur les lieux, les secours s�organisent. A 9h, soit un quart d�heure apr�s l�explosion, l�op�ration de d�blaiement et de sauvetage est lanc�e par les agents de la Protection civile, arriv�s nombreux sur les lieux. Les services de s�curit� arrivent aussi en grand nombre, rejoints par les repr�sentants des autorit�s locales. Le wali d�l�gu� de Bab-el-oued, le pr�sident de l�APC d�Oued-Koriche, ainsi que le directeur de wilaya de la Protection civile suivent de pr�s les op�rations de secours qui, d�embl�e, s�annoncent difficiles. Et pour cause, les appartements se sont effondr�s les uns sur les autres, emportant, aussi, avec eux les constructions illicites �rig�es sur le toit de l�immeuble. Sous le choc, les habitants de la cit� s�agglutinent autour de l�immeuble sinistr�. Des cris fusent de partout et les voisins s�interpellent pour avoir des nouvelles des uns et des autres. Des femmes s�effondrent, perdent connaissance, de jeunes hommes �clatent en sanglots� L��motion est insoutenable. Ceci d�autant plus qu�une partie du corps d�une femme coinc�e sous les d�combres est visible dans les d�combres. A c�t�, un agent de la Protection civile s�active et tente de d�bloquer la victime. Le corps sans vie de la vielle dame, est d�gag� une demi-heure plus tard sous le regard constern� des voisins. 12 personnes bless�es ont, par ailleurs, �t� extraites des d�combres et sont �vacu�es vers l�h�pital Debaghine de Bab-el-Oued. Les ambulances de la Protection civile et du Samu ne cessent d�affluer sur les lieux, pour prendre en charge les victimes. Les agents charg�s du d�blaiement s�attendaient � tout moment � trouver d�autres victimes sous les d�combres. Les agents de la police scientifique sont aussi sur place, pour relever tous les indices � m�me de d�terminer l�origine des deux explosions. Une femme surgit au milieu de la foule et appelle son fils � tue-t�te, croyant qu�il �tait port� disparu. Des voisins accourent et l�entourent en lui montrant son fils, juch� sur le toit de l�immeuble, � moiti� effondr�. Il est sain et sauf et lui fait signe pour la rassurer. Au milieu des d�combres, des cris fusent, un mouvement de foule est observ� et un agent de la Protection civile court, une petite fille dans ses bras. �Elle est sauv�e, elle est vivante !�, s��crie-t-il. La foule le suit et l�acclame, une intense �motion envahit la foule, des voisins �clatent en sanglots. La petite, une frange sur le front, les cheveux longs, d�apparence calme, ne semble pas pr�senter de blessures. Elle est install�e dans une ambulance qui d�marre en trombe. Des t�moins affirment que la petite dormait profond�ment sous une couverture quand elle a �t� d�gag�e. La police a, depuis un bon moment, �tabli un p�rim�tre de s�curit� pour �viter que la foule ne p�n�tre sur les lieux du drame. En vain. Les badauds s�agglutinent devant la fa�ade effondr�e. Le premier bilan est enfin donn� � 9h30 par le colonel Tighertiss�ne, directeur de la Protection civile de la wilaya d�Alger : 1 mort et 11 bless�s. Toutefois, 3 autres corps seront extraits, par la suite, des d�combres. La section cynophile de la Protection civile a �t� mise � contribution, d�s le d�but des recherches. Les �l�ments d�une brigade anti�meute sont �galement mis a contribution, en vue de contenir la foule, qui voulait, co�te que co�te, s�approcher des lieux de l�accident. Des lieux qui devenaient dangereux, les sauveteurs balan�ant des blocs de pierre et des gravats du haut de l�immeuble, pour tenter de d�gager d��ventuelles victimes. Le bilan donn� hier risque toutefois de s�alourdir, vu la gravit� de l��tat des bless�s extraits des d�combres. F.-Z. B. LA CAUSE DE L�EXPLOSION, IDENTIFI�E SELON LA SONELGAZ L�accident a �t� caus� par l�explosion d�une bombonne de gaz La foule ne d�col�rait pas, hier, suite � l�explosion qui a souffl� la moiti� d�un immeuble � la cit� Chevalley d�Oued-Koriche. En effet, les habitants affirmaient avoir appel� � plusieurs reprises la Sonelgaz pour signaler une fuite de gaz, en vain. Pour sa part, Sonelgaz, par le biais du charg� de la communication aupr�s de la cellule de distribution, M. Khalil Mezine, explique que l�incident a �t� caus� par l�explosion d�une bonbonne de gaz. M. Meziane a, � cet effet, pr�cis� que les appels ont �t� filtr�s et qu�il n�y en avait aucun qui provenait des lieux du drame. Les habitants, pour leur part, n�en sont pas convaincus et maintiennent que beaucoup d�entre eux ont contact� les services de la Sonelgaz, sans recevoir de r�ponse, dans les jours ayant pr�c�d� le drame.