Une �quipe de chercheurs de la facult� des sciences pharmaceutiques de l�Universit� de Tokushima-Bunri a progress� dans l�identification du m�canisme qui permet � certaines cat�chines d�agir contre le virus de la grippe. Les cat�chines sont des mol�cules qui appartiennent � la m�me famille chimique et qui sont pr�sentes dans certains aliments ; on les retrouve notamment en grandes quantit�s dans le th� vert, une boisson tr�s pris�e des Japonais. Elles suscitent l�int�r�t de la recherche et de l�industrie pharmaceutique, entre autres, pour leur fort pouvoir antioxydant et pour leurs possibles propri�t�s anticanc�reuses. Des travaux ant�rieurs ont sugg�r� que l��pigallocat�chine gallate (EGCG), la cat�chine principale contenue dans le th� vert, est capable, � doses relativement hautes, d�inhiber la r�plication du virus de la grippe A ainsi que la synth�se d�ARN viral dans les cellules infect�es. Pour comprendre la raison de ce ph�nom�ne, les chercheurs se sont pench�s plus particuli�rement sur les effets qu�ont les cat�chines sur l�endonucl�ase, une enzyme indispensable � la propagation du virus. Dans un premier temps, ils ont confirm� in vitro que l�activit� de l�enzyme est inhib�e dans un milieu comprenant une concentration de 10 mol/l d�EGCG. Ils ont ensuite test� les effets de plusieurs cat�chines sur l�endonucl�ase, et ont constat� que les plus efficaces comprennent dans leur structure un groupement galloyl. Si le m�canisme par lequel les cat�chines se lient � l�enzyme virale n�a pu �tre clairement identifi�, des simulations informatiques semblent sugg�rer qu�un site actif de l�endonucl�ase a une forme presque compl�mentaire de celle d�un groupe galloyl. Les chercheurs tiennent cependant � signaler que consommer du th� vert, m�me en quantit�s importantes, ne suffit en principe pas � prot�ger contre la grippe. En revanche, une meilleure connaissance de la structure des cat�chines et de leur mode d�action contre le virus de la grippe est un �l�ment crucial pour la conception de nouveaux m�dicaments antiviraux. Par ailleurs, un m�dicament ciblant l�endonucl�ase, une enzyme tr�s conserv�e (i.e., qui mute peu), repr�senterait une alternative int�ressante aux inhibiteurs de la neuraminidase (comme le Tamiflu ou le Relenza) contre lesquels plusieurs souches de grippe ont acquis une r�sistance.