Le ph�nom�ne de vol de v�hicules tout-terrain dans les zones p�troli�res de Hassi-Messaoud et d�El Borma a pris des proportions tr�s importantes ces derni�res ann�es. Pour faire face � cette situation, le groupement de la gendarmerie de la wilaya de Ouargla a mis en place un dispositif sp�cifique pour lutter contre ces vols. De notre envoy� sp�cial � Ouargla, Tarek Hafid Perdus au milieu du Grand-Erg occidental, les bassins de Hassi-Messaoud et de Hassi-Berkine est le v�ritable poumon financier de l�Alg�rie. Un territoire de pr�s de 120 000 km2, que se partagent les communes de Hassi-Messaoud et d�El Borma, et d�o� est extraite 80 % de la production p�troli�re du pays. Dot�e d�un statut particulier depuis une quinzaine d�ann�es, cette r�gion b�n�ficie d�un plan de protection sp�cial. Efficace sur le plan s�curitaire, ce dispositif n�a pas emp�ch� l�apparition d�une forme particuli�re de criminalit� : le vol de v�hicules tout-terrain. �Dans cette zone d�sertique, on ne peut circuler qu�� bord de v�hicules tout-terrain. En fait, les vols de ce type de voitures a toujours exist�, mais les cas se sont multipli�s ces derni�res ann�es�, explique le lieutenant- colonel Ahmed Betercha, commandant du groupement de la gendarmerie de Ouragla. Durant l�ann�e 2009, les vols de quatre-vingt-onze 4X4 ont �t� recens�s par les unit�s de gendarmerie. Les mod�les Hilux et Station de marque Toyota sont les plus cibl�s. Les v�hicules sont g�n�ralement achemin�s vers le Mali ou le Niger, via la wilaya de Tamanrasset, ou alors d�soss�s pour �tre revendus en pi�ces d�tach�es. Ils peuvent �galement �tre �coul�s dans d�autres wilayas du Sud apr�s falsification des documents. Les ventes se font g�n�ralement � perte : d�passant g�n�ralement les 500 millions de centimes, ces voitures prennent finalement preneurs contre tout juste 80 millions de centimes. Mode op�ratoire Selon le lieutenant-colonel Betercha, les voleurs agissent en groupe de 4 � 5 �l�ments. �Dans ce cas pr�cis, nous ne pouvons pas parler de r�seaux organis�s. Ce sont des individus qui agissent ensemble d�s qu�une opportunit� se pr�sente. Ils sont difficiles � identifier car ils agissent encagoul�s.� Le mode op�ratoire d�velopp� par ces gangs est quasiment identique. �G�n�ralement, les voleurs ciblent les entreprises alg�riennes qui sous-traitent pour le compte de la Sonatrach et des compagnies p�troli�res �trang�res. D�s qu�ils obtiennent une information sur le mouvement d�un 4X4 dans le d�sert, les malfaiteurs tendent une sourici�re. Lorsque la cible s�approche, il leur suffit juste se mettre sur son chemin pour lui barrer la route. Ils forcent le chauffeur � leur remettre la cl� et les documents tout en prenant soin de prendre son t�l�phone portable afin qu�il ne donne pas l�alerte. Ensuite, ils s�enfuient � travers l�erg�, explique l�officier sup�rieur. Les gangs aux pistolets factices Ces derni�res ann�es, toutes les victimes de ces vols ont affirm� avoir �t� confront�es � des individus arm�s. Selon le lieutenant-colonel Betercha, les voleurs utilisent des pistolets� en plastique. �Nous n�avons pas trouv� une seule arme de guerre � l�occasion de l�arrestation de groupes de malfaiteurs sp�cialis�s dans ce genre de vols. En fait, nous avons d�couvert des pistolets en plastique qui ressemblent � de vraies armes. Certains chauffeurs ont �galement �t� menac�s per de simples morceaux de rond � b�ton recouvert d�un ch�che.� Les investigations men�es par la Gendarmerie nationale ont d�montr� de nombreux cas de complicit� entre les membres des gangs et les chauffeurs des entreprises. Certains chefs de parc sont �galement impliqu�s dans ce type d�affaire. �En fait, toute op�ration est mont�e sur la base d�une information. Il arrive que des chauffeurs ou des responsables de parc automobile fournissent aux voleurs les itin�raires et les horaires de passage des v�hicules. L�op�ration devient alors une simple formalit�. En contrepartie, les informateurs per�oivent jusqu�� 10 millions de centimes pour service rendu.� Dispositif sp�cial Pour lutter efficacement contre ce ph�nom�ne, le groupement de gendarmerie de Ouargla a d�cid� de revoir son dispositif. Depuis le 10 novembre 2009, toutes les pistes situ�es � l�int�rieur d�un rayon de 50 km autours de la commune de Hassi- Messaoud ont �t� plac�es sous �troite surveillance. Un plan identique est �galement appliqu� � El-Borma. �Toutes les unit�s territoriales sont engag�es dans ce dispositif aux c�t�s du 22e Groupement d�intervention et de r�serve (GIR) et du 17e groupement des gendarmes gardes-fronti�res (GGF). Toute la zone fait l�objet de patrouilles permanentes. Des barrages sont install�s dans les principales voies d�acc�s. D�s qu�un vol de 4X4 est signal�, le dispositif entre dans sa phase active afin de lancer les op�rations de recherche et d�interception �, note le colonel Betercha. Le volet le plus important de ce dispositif concerne l�identification des r�seaux de recel. �Tous les t�liers et les m�caniciens de la r�gion sont recens�s. Ils font l�objet de visites inopin�es pour contr�ler leurs activit�s.� Mieux, la gendarmerie a r�alis� un listing de tous les chauffeurs et les chefs de parc travaillant dans les entreprises de la r�gion. �Tous ces employ�s sont d�ment identifi�s par nos services. Nous avons m�me leurs adresses et leurs num�ros de t�l�phone afin de pouvoir les joindre � tout moment. Et afin de contr�ler l�utilisation des v�hicules, tout mouvement doit faire l�objet d�un ordre de mission d�livr� par l�entreprise�, souligne l�officier. Le dispositif n�a pas tard� � donner des r�sultats probants. Depuis le mois de d�cembre, 13 individus membres de trois groupes diff�rents ont �t� appr�hend�s par les services de la gendarmerie.