Dans chaque pays, chaque ville du monde, la m�moire est pr�sente par les cit�s anciennes, prot�g�es, pr�serv�es, sauvegard�es, alors que la m�moire d�Alger, sa Casbah f�t�e, crie toujours sa d�tresse. Ce constat, fait depuis des ann�es par des sp�cialistes, des associations, des natifs ou simplement des hommes qui ne voudraient pas voir partir tout un pan de l�histoire s�culaire de la capitale, ne suffit plus pour autant, les consciences ne veulent pas se r�veiller. Finalement, qu�est-ce qui ne va pas dans cette histoire de sauvegarde et de r�habilitation de la vieille cit� ? Des �quipes avaient �t� d�p�ch�es sur les lieux, les �tudes faites, les constats annot�s, des projets, des plans, sans doute l�estimation des co�ts, les priorit�s, tout cela existerait sur les bureaux des autorit�s concern�es. Cela fait des ann�es et des ann�es que l�on entend parler de la Casbah et de sa r�habilitation. Aujourd�hui, la Casbah c�est quoi ? C�est qui ? C�est surtout quand ? Beaucoup d�encre a coul� et continue de couler pour porter haut le cri de d�tresse de cette cit�, mais est-ce que cela est suffisant, et l�ampleur de la catastrophe ne semble pas s�arr�ter. Comment peut-on conserver un patrimoine plusieurs fois centenaire, alors que les �l�ments d�gradants sont l� : l'�rosion, l'humidit�, le sel marin, les constructions �rajout�es�... Un tour � la Casbah suffit d�avoir un regard �clair� et suffisant sur des lieux qui se d�gradent d�ann�e en ann�e. Il n�est plus � rappeler ici l�histoire de la vieille ville sauf peut-�tre un rappel n�cessaire. Elle date du XVIe si�cle, b�tie sur les hauteurs et parcourue de ruelles �troites et sinueuses. Elle comprend des vestiges de la citadelle, des mosqu�es anciennes, des palais ottomans, des �choppes d�artisans, des fontaines, ainsi qu�une structure urbaine traditionnelle associ�e � un grand sens de la communaut�. La Casbah est un mus�e � ciel ouvert qui permet de renouer sans cesse avec l�histoire et la culture d�une nation et dans un pass� r�cent, un pass� glorieux, elle �tait un important foyer pour notre ind�pendance. Le cri d�alarme pour la sauvegarde de la Casbah retentit m�me au-del� de cette journ�e national initi�e il y a quatorze ans par le minist�re de la Culture, mais est-ce suffisant devant le d�sint�ressement �tatique et citoyen. Nassira Belloula Premiers plans d�am�nagement de la Casbah Les premiers int�r�ts face � la sauvegarde de la vieille cit� datent de 1920. Il faut toutefois attendre les ann�es 1970 pour voir les toutes premi�res �tudes pour la sauvegarde du site. Un plan d'am�nagement de la Casbah est mis en �uvre � partir de 1981. Il porte en particulier sur le b�ti de la p�riode 1816-1830 pour mettre en valeur la ville � l'�poque de l'influence ottomane, 1816 �tant la date � laquelle le centre politicoadministratif fut transf�r� � la citadelle. Ce d�placement a entra�n� un nouveau flux de population vers la haute-ville. Il a �t� notamment suivi d'un plan d'action programme prioritaire en 1985 et d'un plan directeur d'am�nagement et d'urbanisme en 1992. Le plan de restauration mis en cours actuellement correspond- il aux besoins de la vieille ville ? Ou bien est-il judicieux de se poser la question autrement devant la d�gradation avanc�e : y a-t-il un r�sultat ?