La conf�rence de Mme A�t Sa�da Djemhourias est extraite de sa th�se de doctorat en lettres fran�aises sur �L'histoire de Chlef � travers les r�cits�. La conf�renci�re s'est beaucoup appuy�e sur le roman d'Assia Djebbar, Amour et Fantasia. C'est la biblioth�que de la wilaya qui a abrit� cette int�ressante conf�rence sur les enfumades du Dahra dans la grotte m�me de �Ghar El Frachiche� o� a eu lieu ce terrible massacre, des enfumades ex�cut�es par le g�n�ral P�lissier qui ont vis� une tribu qui s'est soulev�e pour pr�ter main-forte aux troupes de l'Emir Abdelkader. C'est de cela que va traiter l'oratrice, qui est enseignante au d�partement de lettres fran�aises de l'universit� Hassiba-Ben- Bouali de Chlef. Elle va mettre � nu un des �pisodes les plus sombres et des plus douloureux de notre histoire. Un acte ignoble et inhumain attribu� aux troupes de Bugeaud et dont les ex�cutants sont les colonels P�lissier et Saint Arnaud. Ces agissements qui d�passent tout entendement ont m�me �t� condamn�s, avec fermet�, par le monde entier et par les Fran�ais eux-m�mes. Le massacre s'est d�roul� le 20 juin 1845 et cibl� m�me des femmes et des enfants. Ce drame a eu pour d�cor ces grottes de �Sbeahs� nich�es au c�ur de l'imposante cha�ne montagneuse du Dahra. La conf�renci�re tient � rappeler �qu'en 1839, l'Emir Abdelkader reprend les armes contre la France apr�s la violation du trait� de la Tafna ; lequel accord devait assurer au chef alg�rien l'autonomie des deux tiers du territoire. Durant cette ann�e, le soutien du Maroc �tait acquis � l'Emir. Le g�n�ral Bugeaud est nomm� chef d'�tat-major en 1842 et sous son impulsion la guerre change de nature. L�Emir Abdelkader est battu par le duc d'Aumale qui s'empare de la smala laquelle devient une ville de 30 000 �mes en 1843. Le conflit se d�place vers le Maroc o� s'est r�fugi� l'Emir. A la suite des bombardements fran�ais de Mogador et de Tanger. C�est au tour du r�sistant Boumaza de continuer la lutte, appuy� par la tribu des Ouled Riah. Il d�fait la tribu de Sendjas et �limine leur agha. Le g�n�ral Bugeaud r�agit en envoyant cinq colonnes en diff�rents points du territoire concern�s par l'insurrection. Les troupes infernales s�meront la d�solation. Le g�n�ral d'Abouville de la colonne de S�tif, le g�n�ral Marey comandant des troupes de M�d�a auxquelles s'ajoutent trois colonnes d'Orl�ansville confi�es aux colonels P�lissier et Saint Arnaud. Les combats engag�s contre Boumaza sont d�une rare violence eu �gard aux moyens humains et mat�riels dont disposent les troupes fran�aises. Les populations n'ont d'autre choix que de se replier dans les grottes, alors le colonel P�lissier charge les pl�nipotentiaires arabes d'�tablir un dialogue avec les chefs tribaux pour n�gocier un retrait en �change de la soumission des Ouled Riah dans le but d'isoler le chef de l'insurrection Boumaza. Les �missaires essuient un refus. Exasp�r�, P�lissier ordonne d'amasser des mati�res combustibles devant l'ouverture des grottes sous les ordres du g�n�ral Bugeaud : �Si ces gredins ne se retirent pas des grottes, enfumez-les comme des renards.� Le lendemain une compagnie d'hommes du g�nie et des tirailleurs p�n�trent dans ces grottes pour y mettre le feu. A l'entr�e, des animaux sont � moiti� calcin�s. Plusieurs centaines de femmes et d'enfants ont �t� ainsi extermin�es par le feu en ce triste 20 juin 1845.