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JOURN�E NATIONALE DE LA CASBAH D�ALGER
C�l�brons la mort d�El Mahroussa et de ses enfants !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 02 - 2010

Mardi 23 f�vrier, Journ�e nationale de La Casbah, une journ�e ordinaire pour ses habitants. Dans ce quartier mythique qui raconte l�histoire de la ville d�Alger, rien ne laisse transpara�tre la c�l�bration et la joie. Hier, la vie tentait, comme � son habitude, de se frayer un chemin entre les ruelles qui ont r�sist� au temps mais qui c�dent devant l�indiff�rence des hommes.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - 62, rue Sidi-Driss Hamidouche, l�immeuble tout en blanc a �t� repeint r�cemment pour faire croire, surtout aux touristes �trangers que les agences de voyages font passer par cet endroit, que El Mahroussa se porte bien. Mais ce n�est qu�une fa�ade car derri�re ces murs, la mort guette. A l�entr�e de la b�tisse, de grosses planches recouvrent des fosses qui d�vorent le sol, elles servent de passerelles. Ici, 19 familles survivent dans la promiscuit�, l�humidit� et le danger. Murs, escaliers et plafonds sont l�zard�s et menacent de s��crouler � tout moment. Les habitants s��tonnent de nous voir y acc�der, beaucoup de repr�sentants de l�administration locale sont d�courag�s en regardant l��tat des lieux. �Ils ont peur de venir voir alors que nous qui vivons ici, on se dit que chaque jour est le dernier. Nous avons peur, mais o� partir ? Nous avons frapp� � toutes les portes, mais en vain !� soupire Fatima Bouzidi, une femme qui a d�pass� la cinquantaine. Elle nous fait visiter sa petite maison qui compte une cuisinette et une autre pi�ce qui sert de salle � manger, de salon et de chambre � coucher. �Nous avons de la chance car certaines familles vivent � 10 dans une seule pi�ce ! Imaginez le drame !� Subitement, Fatima s�emporte. Assise sur un canap�, elle se l�ve, gesticule, tente de se calmer, la col�re l�emporte, elle pr�f�re quitter la pi�ce. Toute sa vie a �t� consum�e ici, dans ce �trou � rats�, ses r�ves et sa jeunesse avec. �Chaque jour, l�on se dit que les murs vont tomber sur nos t�tes ! Nous vivons dans le danger. Les services de la wilaya ont class�s la b�tisse dans la cat�gorie rouge, mais rien n�a �t� fait !�, affirme sa fille, une adolescente. Il y a deux ans, les familles ont �t� sollicit�es par les services de la wilaya pour d�poser un dossier pour leur relogement, une lueur d�espoir, mais il n�y a jamais eu de suite. �Tant de promesses et toujours aucune action concr�te�, soupire la voisine, Khe�ra Zouzai. Dans la courette de la b�tisse, des fils �mergent des balcons et vont dans tous les sens, ils servent � tendre le linge, des v�tements bigarr�s y sont accroch�s. Ici, le soleil ne se l�ve jamais. �Tant de repr�sentants des autorit�s locales sont venus nous voir, les pompiers, les flics, la wilaya, la mairie et m�me les journalistes ont �crit. Sans aucun r�sultat!�, confie Kheira, en s�asseyant sur le canap�. Dans la petite pi�ce, huit personnes s�entassent tous les soirs, tous les jours. En �t�, c�est une tombe. En hiver, le froid est insupportable. Sur deux armoires sont pos�s les couvertures et les matelas. Les toilettes sont toutes proches de la cuisine. Il n�y a pas de douches. �On va au bain, comment se doucher ici ? O� mettre la bassine ? Nous n�avons pas d�espace ! Ma fille handicap�e n�a pas pris de douche depuis deux mois, il n�y a aucun moyen !� Hamida a 31 ans, toute la journ�e, elle est affal�e sur une chaise. Sans bouger. �J�ai donn� son fauteuil roulant car point d�espace o� le mettre.� Comment peut-on vivre dans de telles conditions dans un pays libre et ind�pendant depuis plus d�un demi-si�cle ? La vie semble mourir dans cette cit� autrefois grouillante de monde et d�activit� commerciale et artisanale. La plupart des boutiques, qui exhibaient aux Alg�rois les richesses artisanales et traditionnelles, sont ferm�es. Quelques-unes tentent de r�sister, un d�fi difficile � relever. A 67 ans, El Hachemi est toujours dinandier, il habite au boulevard Mohammed V mais sa vie, c�est La Casbah qui l�a vu grandir. Sa petite boutique et son travail sont ce qu�il a de plus pr�cieux. Notre visite ne l�enchante gu�re, il le sait, �a ne changera rien, il a l�habitude. Des attestations de gratification, sign�es par la ministre de la Culture, d�livr�es par diff�rentes institutions �tatiques, d�corent les murs de sa boutique qui lui sert d�atelier, elles attestent de son talent. �Tout est mort depuis longtemps. Nous �tions dix ouvriers � travailler jour et nuit, maintenant, il n�y a plus que moi. Ce m�tier ne fait plus vivre�, dit-il. Il a du mal � parler, � raconter sa douleur, il s�en fou, il l�a fait tant de fois, cru que cela allait bousculer les choses. Il est convaincu d�sormais que �a ne servira � rien. Des th�i�res, des assiettes, des vers et des plateaux en cuivre, poussi�reux et finement cisel�s, sont pr�sent�s. �Nous �tions 20 dinandiers dans La Casbah, il n�en reste que deux ou trois ! O� sont pass�s les tisserands, les fabricants de chaussures arabes ? C��tait ce qui faisait la grandeur de La Casbah�, ajoute-t-il, attrist�. L�artisan explique qu�il a des pi�ces de valeur qui devraient orner nos mus�es mais que souvent il est oblig� de vendre aux touristes. �Il faut vivre ! Je n�ai pas le choix ! J�aurais aim� b�n�ficier d�une pension mensuelle, en guise de reconnaissance pour mon talent. Cela me permettrait �galement de me consacrer enti�rement � ma passion.� Plus loin, des espaces vides, les traces de b�tisses qui se sont �croul�es, des gens sont morts, dans l�indiff�rence. Des stades ou des murs en b�ton, �rig�s sans aucune esth�tique, viennent remplir ce vide et d�figurer la vue. Un g�chis.

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