Les travailleurs �actifs� et leurs responsables de syndicats �libres� se disent �menac�s par l�inflation� et exigent, en cons�quence, des r�ajustements de salaires, primes et indemnit�s en faisant appel, et c�est l�gitime et l�gal, aux gr�ves. Ayant ce moyen (cette arme l�gale puisqu�on parle de luttes sociales) pour paralyser certains secteurs vitaux de l�Etat ou de la soci�t�, ils obtiennent, certes difficilement mais s�rement, des r�sultats. Et nous comprenons et approuvons, en grande partie, leurs actions. Mais nous, les retrait�s des �classes moyennes ou prol�tariat �, qu�avons-nous comme �moyens de persuasion� ou de �blocage� pour lutter ? Car nous aussi, nous sommes ratatin�s par l�inflation, et m�me plus que d�autres, car nos pensions sont pratiquement fixes sinon tr�s l�g�rement et ridiculement �revaloris�es� au gr� des humeurs des responsables, malgr� les efforts de la FNTR, qui a les mains li�es, donc inefficace. L�option �Syndicat national autonome des retrait�s� (SNAR) est impossible, pour l�instant, car les retrait�s sont totalement d�munis de �moyens de pression�. Faire la gr�ve ? De quoi ? Peut-�tre de la faim pour acc�l�rer notre disparition ? Alors ! Devons-nous rester comme des �moutons� auxquels �on� donne quelques brindilles lorsqu��on� veut ? Est-ce parce qu�on est, statistiquement et � cause de notre �ge, en instance de disparition ? Nos sacrifices, � l�heure de notre jeunesse, sont donc totalement oubli�s ? Le respect des �anciens� n�a plus aucun sens dans ce pays ? Ni l�UGTA, ni les �bipartites� ou �tripartites� ne s�int�ressent � nous ! M�me ces �syndicats libres� ne parlent que des actifs (qui votent !) et ne mentionnent jamais les retrait�s de leur secteur ! Partis � la retraite, donc oubli�s, morts-vivants ! Si au moins, nos �cadres sup retrait�s� et certaines �classes privil�gi�es�, dont les pensions sont assez �convenables�, pouvaient, dans un �lan moral de solidarit�, user de leurs �influences� toujours intactes pour servir de moyen de pression � ou de persuasion, pour plaider la cause de �ceux d�en bas�, leurs anciens coll�gues ou subordonn�s. Rien ! C�est le r�gne de l�individualisme ! Chacun pour soi ! Apr�s moi c�est le d�luge ! C�est une honte et une faute sociale car une �soci�t� qui ne respecte pas ses a�n�s est une soci�t� perdue�, t�t ou tard ! Ce n�est qu�une question de temps pour tout le monde, chacun son tour ! Que Dieu nous entende et nous pardonne ces graves d�rapages. Un sexag�naire retrait�, d�sabus� et d�pouill� par l�inflation.