Poursuite du bras de fer entre les syndicats autonomes et le minist�re de l�Education. Les menaces de radiation brandies par Benbouzid n�ont pas eu l�effet escompt�. L�Unpef et le Cnapest d�noncent la violation du droit de gr�ve. Pas d�appel � l�arr�t de la gr�ve pour le moment. Les deux syndicats ont entam� des consultations avec leurs bases respectives avant d�annoncer leur d�cision. Tout se jouera aujourd�hui. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le Premier ministre avait donn� le ton mardi en instruisant Benbouzid d�user de tous les moyens pour faire cesser le mouvement de gr�ve. La r�action du ministre de l�Education n�a pas tard� : il menace de radiation les enseignants gr�vistes. R�action des syndicats � l�origine du d�brayage : ils d�noncent ce qu�ils qualifient d�intimidations et d�atteinte grave au droit de gr�ve reconnu par toutes les lois r�gissant les relations de travail. L�Unpef r�unit son conseil national aujourd�hui Sit�t les mesures annonc�es par le d�partement de l�Education connues, l�Unpef a instruit l�ensemble de ses adh�rents � travers les wilayas � tenir des assembl�es g�n�rales afin de d�cider de la suite � donner au mouvement. Ces r�unions ont �t� organis�es jeudi et vendredi en pr�vision de la tenue aujourd�hui du conseil national qui rendra une d�cision quant � la poursuite ou non du d�brayage. Sur le terrain, la tendance est � la poursuite de la gr�ve. Les menaces de Benbouzid n�ont eu aucun effet sur les gr�vistes. L�Unpef, pour sa part, a fait une lecture de tous les textes r�gissant les relations de travail. Il en ressort que l�article 57 stipule que le droit � la gr�ve est garanti et reconnu, que la loi 90- 02 relative aux conflits sociaux dans son article 32 �nonce clairement que le droit � la gr�ve est garanti tandis que l�article 33 stipule qu�il n�est pas permis la d�signation par voie de recrutement de rempla�ants aux travailleurs gr�vistes et qu�aucune sanction ne pourrait �tre prononc�e � l��gard des gr�vistes sans compter l�article 184 de l�ordonnance 06-03 portant statut g�n�ral de la Fonction publique qui ne stipule nullement qu�un employeur peut radier un employ� pour cause de participation � un mouvement de d�brayage. Face � ce que le syndicat qualifie de �tentatives de faire plier les enseignants �, l�Unpef a appel� ses adh�rents � rester mobilis�s, � r�sister � toutes les tentatives de d�stabilisation et de poursuivre la gr�ve jusqu�� la tenue du conseil national qui tranchera aujourd�hui. Le Cnapest : �Seul le conseil national est habilit� � trancher� De son c�t�, le Cnapest a r�uni hier vendredi son bureau national. Ce dernier a proc�d� � l�examen de la situation suite aux mesures �nonc�es par le minist�re de l�Education. Le charg� de la communication du Cnapest a expliqu�, hier, que �pour le moment, nous sommes en gr�ve, la seule instance habilit�e � trancher sur la poursuite ou pas du mouvement est le conseil national�. M�me son de cloche du c�t� du coordinateur du Cnapest qui affirme que �le minist�re a utilis� les moyens de la r�pression et les menaces pour mettre fin � la gr�ve qui est suivie par 95 % des enseignants des trois paliers. Nous n'avons pas re�u encore cette d�cision de justice. Elle ne nous a pas �t� notifi�e. Je l'ai apprise par la presse. Si nous recevons la notification, nous nous soumettrons � la d�cision de la justice. Pour le moment, ce n'est pas le cas.� Tirs group�s sur les syndicats autonomes Mercredi, les �v�nements se sont pr�cipit�s puisqu�au lendemain des instructions d�Ouyahia, le minist�re de l�Education rendait public un communiqu� qui ne souffrait aucune ambigu�t�. �Le minist�re instruit l'ensemble des chefs des �tablissements scolaires de lancer d�s dimanche, les proc�dures r�glementaires en vigueur en mati�re de relation de travail. En plus du retrait automatique sur salaire et sur la prime de rendement de toutes les journ�es non travaill�es, ces proc�dures consisteront en la constatation de l'abandon de poste pour toute absence enregistr�e d�s dimanche prochain, d�lais de rigueur, et la mise en �uvre de la radiation des effectifs�. Le d�partement de Benbouzid va plus loin en demandant aux directeurs de l��ducation �de prospecter parmi les demandes d'emploi en leur possession, en vue de suppl�er aux postes vacants�. Il n�en fallait pas plus pour que plusieurs parties tirent � boulets rouges sur les syndicats autonomes. Les partis de l'Alliance pr�sidentielle ont fait part de �leur soutien au gouvernement pour toutes les mesures qui seront prises pour sauver l'ann�e scolaire�. Le FNA n�a pas h�sit�, pour sa part, � appeler les parents d��l�ves � recourir � la justice pour exiger une reprise des cours et sauver les droits des �l�ves � la scolarit� �. L�UGTA s�est mise de la partie en appelant � la �sagesse�. Seul le Snapest , qui avait suspendu la gr�ve, a apport� hier son soutien aux professeurs gr�vistes. L�ann�e scolaire semble s�rieusement compromise. Les vacances de printemps pr�vues pour le 18 mars seront certainement annul�es.