Des informations parvenant des wilayas font état de la volonté de poursuivre la grève. La tendance générale qui se dessine à travers les assemblées générales tenues hier dans la plupart des lycées est à la poursuite de la grève. C'est ce qu'a affirmé le chargé de communication du Cnapest, Messaoud Boudiba, contacté par L'Expression. Les enseignants ne sont donc pas près d'abdiquer devant les menaces de la tutelle. Selon le constat des syndicalistes effectué auprès des établissements du secondaire, l'ultimatum du ministère de l'Education n'a pas eu l'effet escompté. Par crainte de débordement, un dispositif sécuritaire a été déployé aux abords de certains lycées. Les mises en demeure de 48 heures renouvelables et les menaces virulentes de la tutelle n'ont pas été suffisantes pour ébranler ou entamer la détermination des professeurs de l'enseignement secondaire. Hier encore, la majorité des lycées ont été paralysés. «Le taux de suivi du mot d'ordre de grève, entamée depuis le 24 février dernier, a dépassé hier encore les 90%», a estimé notre interlocuteur. Les enseignants «ont refusé de recevoir les mises en demeure des mains des directeurs des établissements», a révélé le même responsable. Le Cnapest a organisé hier les conseils de wilaya. Ils seront suivis aujourd'hui par un conseil national qui se tiendra aujourd'hui. «Il est impossible de décider une reprise des cours sous la pression», soutient le porte-parole du Cnapest. Tout en refusant d'accepter «le statut de hors-la-loi», dans lequel la tutelle voudrait confiner les enseignants, le responsable du Cnapest a rejeté les arguments du ministre. «Si sanction, il y a, c'est le ministre qui doit en faire les frais», indique-t-il. Il poursuit en accusant. «Les engagements concernant la gestion des oeuvres sociales consignés dans des PV officiels s'avèrent être une grossière tromperie», dit-il. En effet, à propos du dossier des oeuvres sociales, le ministre a déclaré récemment qu'il «est en suspens depuis plus de 25 ans et qu'il est du ressort de l'Ugta et non pas du ministère». «Le recours au référé par la tutelle remet en cause le droit à la grève et menace les libertés syndicales», prévient ce syndicaliste. En évoquant les menaces de radiation comme annoncé par la tutelle, notre interlocuteur explique que dans la loi 90-02 régissant les relations de travail, il n'est mentionné nulle part la rupture du contrat de travail. Tout au plus, est-il permis le gel de la relation de travail, rappelle-t-il. La décision d'enclencher la procédure de radiation des grévistes, comme décidé avant-hier par le ministère, est assimilée par le Cnapest à un très grave dépassement. C'est aussi assimilé à une violation du droit constitutionnel des travailleurs. Ce dérapage est déploré par ce syndicaliste. Le porte-parole du Cnapest n'a pas manqué de faire appel au président de la République en sa qualité de premier magistrat du pays afin de mettre un terme aux violations flagrantes des lois du pays. L'élan de solidarité syndicale en faveur du Cnapest est confirmé hier par notre interlocuteur. Des syndicats autonomes de l'éducation qui n'ont pas participé à l'action du Cnapest et de l'Unpef, à l'image du CLA, appellent à des actions communes pour contrecarrer les atteintes au droit à la grève. Pour sa part, le Cnes-Usthb affirme son soutien agissant aux deux syndicats grévistes. C'est également le cas pour la Ligue algérienne des droits de l'homme. Le soutien émane également du Satef. Le Cnapest, qui entretient des contacts réguliers avec l'Organisation internationale du travail (OIT) envisage de la saisir pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités inhérentes au respect des conventions qu'il a ratifiées, ajoute-t-il. Par ailleurs, selon nos sources, quelques CEM affiliés à l'Unpef ont repris les cours.