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Sahel : El Qa�da veut plus
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 03 - 2010

Depuis dimanche dernier, une annonce en grande pompe en langue arabe et fran�aise sur l�imminence de la diffusion d�un �discours d�Al- Qa�da-au Maghreb (AQMI) adress� aux dirigeants et aux peuples des Etats du Sahel et de l�Afrique subsaharienne� est annonc�e sur la plupart des sites Internet utilis�s par Al-Qa�da et ses satellites.
Il est pr�cis� que ce discours sera prononc� par celui qui est affubl� du nom de �Cheikh Abou Obayda Youcef�. C'est-�-dire l�ancien ��mir� de la �zone VI� couvrant une partie du nord-est du pays, plus sanguinairement connu sous le nom de �Youcef El- Annabi�, et qui a �t� �promu� comme �pr�sident du conseil consultatif� de l�organisation terroriste. Autrement dit, son num�ro deux actuellement. Il n�y a pas � �tre dans le secret des dieux pour deviner la substance de ce �discours � . Le moment choisi pour le diffuser est marqu� par la lib�ration par le Mali de quatre de ses terroristes, qu�il avait captur�s les armes � la main, en �change de la vie d�un ressortissant fran�ais qui avait �t� pris en otage en Mauritanie et s�questr� sur son territoire. Pour l�organisation terroriste, il s�agit du moment le plus marquant de son histoire. Elle est arriv�e � faire plier le Mali � ses exigences tout en parvenant � obtenir de la France qu�elle exerce le maximum de pressions sur ce pays pour l�obliger � la satisfaire. Aucune autre organisation parmi celles qui ont s�vi avant elle en Alg�rie n�a pu arracher une telle �victoire�, bien qu�elles s�y soient essay�es par des menaces ou m�me par des prises d�otages comme dans le cas du d�tournement de l�Airbus d�Air France en 1994 par le GIA. Forte de cet �exploit�, aujourd�hui, AQMI veut tout simplement plus non seulement du Mali mais aussi du reste des �dirigeants et peuples du Sahel et de l�Afrique subsaharienne�. D�j�, depuis lundi dernier, des informations font �tat, sans que cela soit confirm� par une source officielle, d�une attaque de l�organisation terroriste d�un poste de l�arm�e nig�rienne dans la r�gion de Tillaberi, o� il y aurait eu plusieurs soldats tu�s et bless�s et m�me enlev�s, selon certaines sources, avant que les assaillants ne se replient dans le nord du Mali en emportant un lot d�armes. Tout le probl�me est que, � l�heure actuelle, c�est surtout l�Etat du Mali qui est utilis� comme base principale par l�organisation terroriste pour ses vell�it�s expansionnistes dans le reste de la r�gion sah�lienne jusqu�au Nigeria et m�me au-del�. La tendance globale des pays de cette partie de l�Afrique a �t� (et reste) de faire semblant d�ignorer o� en est AQMI en terme de pr�sence et de menaces, alors que sa base dans le septentrion malien est en grande partie constitu�e de leurs enfants du Niger au Nigeria en passant par le Burkina Faso et sans oublier le Mali qui sont venus renforcer les �Maghr�bins�. Quoi qu�il puisse �tre dit et en tenant compte, avec la plus grande largesse d�esprit possible pour comprendre, de la situation indigente du Mali qui ne lui permet pas de prendre ses responsabilit�s vis-�-vis de la pr�sence de l�organisation terroriste sur son territoire, il est un fait que sa volont� politique de la contrer est totalement absente. Le fait de permettre aux forces de s�curit� alg�riennes et mauritaniennes de traverser les fronti�res de leurs pays respectifs et de p�n�trer dans le territoire malien dans le cas de poursuites de terroristes pris en chasse, comme est affirm� ici et l�, est davantage dans l�int�r�t du Mali et non un service rendu pour ses voisins du Nord. Car, en d�finitive, moins les terroristes y trouveront refuge sur son territoire et plus sa s�curit� et celle de ses �h�tes �trangers � qui y sont pris en otages ou s�questr�s seront moins menac�es. Et � cela, il faudrait souligner que les terroristes pourchass�s ne parviennent que tr�s rarement � traverser la fronti�re sans qu�ils soient neutralis�s, abattus ou arr�t�s. Aujourd�hui, le Mali est tenu d�affirmer concr�tement la fermet� de sa souverainet� sur son territoire national, gravement compromise par l�implantation dans sa partie nord d�une organisation qui lui a d�j� d�montr� � plusieurs reprises qu�elle ne le m�nagera pas. La permissivit� et l�impunit� qui lui ont �t� accord�es ont �t� comprises � comme il se devait � comme un signe de faiblesse. Et elle va en profiter pour s�investir davantage dans toute la r�gion. C�est ce � quoi il va falloir s�attendre dans le �discours du Cheikh Abou Obayda Youcef�.

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