Report� � trois reprises, le proc�s de l�affaire dite du thon rouge, dans laquelle sont impliqu�s le secr�taire g�n�ral et le directeur des p�ches maritime et oc�aniques du minist�re de la P�che et des Ressources halieutiques, ainsi que deux armateurs alg�riens et six autres turcs, s�est, enfin, ouvert hier mercredi, au tribunal correctionnel de Annaba. Les mis en cause, qui sont poursuivis notamment pour trafic d�influence, p�che non autoris�e, contrebande et �vasion fiscale, sont tous revenus � la barre. Ils ont maintenu leurs d�clarations faites durant le premier proc�s, se rejetant tout au long de leurs auditions la responsabilit� dans cette affaire. Au cours de son audition, le directeur des p�ches maritime et oc�anique (DPMO) du minist�re a m�me r�it�r� ce qu�il avait avanc� au cours du premier proc�s. Il pr�cisera, � ce sujet qu�il avait adress� un courrier au commandant du Centre national des op�rations de surveillance et de sauvetage (CNOSS), relevant de la marine nationale, en date du 26 mai 2009, et au directeur de la marine marchande du minist�re des Transports, en date du 31 mai 2009, les informant de la pr�sence ill�gale du bateau turc d�nomm� Akuadem2 dans les eaux territoriales alg�riennes, au large d�Annaba, tout en demandant au commandant du CNOSS de bien vouloir proc�der, par ses services, � la v�rification et au contr�le in situ et in visu. Il affirme m�me avoir tenu le secr�taire g�n�ral inform� de cette situation, et ce, depuis le 23 mai 2009. Ce dernier n�aurait pris attache avec le wali d�Annaba, � ce sujet, qu�� la date du 13 juin 2009, soit pr�s de 20 jours apr�s. La premi�re s�ance de ce proc�s a �t� lev�e � 15 h. Elle reprendra vers 16 h pour permettre aux 12 avocats de la d�fense de faire leurs plaidoiries, le verdict sera certainement prononc� en soir�e. Le dernier report du proc�s, intervenu au d�but de ce mois de mars, a �t� fait � la demande des avocats de la d�fense, en raison de l�absence des mis en cause de nationalit� turque. Le magistrat en charge de cette affaire avait affirm�, lors de ce report, que le proc�s se tiendrait bien le 24 mars 2010, avec ou sans la pr�sence des accus�s turcs. Pour rappel, l�affaire a �t� d�couverte en juin dernier, suite � l�interception par les gardes-c�tes alg�riens, au large du port d�Annaba, d�un trafic d�une cargaison de 210 tonnes de thon rouge vivant, transbord�e du thonier alg�rien le Djaza�r II, dont le port d�attache est Bouharoun, dans la wilaya de Tipasa, dans une cage flottante remorqu�e par un b�teau turc, le Abdi baba 3, faisant partie de trois bateaux turcs (1 navire de ravitaillement Aquadem2, et 2 remorqueurs Serter Ahmet 1 et Abdi Baba 3) se trouvant dans les eaux territoriales alg�riennes. Les bateaux turcs sont depuis arraisonn�s au port d�Annaba. Le premier proc�s s�est tenu les 7 et 8 octobre 2009, mais a �t� ajourn� par le magistrat au 13 octobre, en raison de sa mise en d�lib�r� intervenue apr�s les auditions des mis en cause, des t�moins et des plaidoiries des avocats de la d�fense. Pour sa part, le repr�sentant du minist�re public avait requis, le 8 octobre 2009, 8 ans de prison ferme � l�encontre du secr�taire g�n�ral du minist�re de la P�che et des Ressources halieutiques, 6 ans de prison ferme pour le directeur des p�ches du m�me minist�re et 5 ans de prison ferme pour le reste des inculp�s, au nombre de 8 patrons et armateurs de p�che : 2 Alg�riens et 6 Turcs. Ces peines requises ont �t� �galement assorties d�une amende repr�sentant dix fois la valeur du produit du d�lit, estim�e � 210 tonnes de thon rouge vivant, avec la saisie des bateaux utilis�s dans ce trafic. Le procureur avait aussi demand� l�ouverture d�une enqu�te compl�mentaire sur le dossier de la p�che, couvrant les trois derni�res ann�es. Depuis, l�instruction compl�mentaire a �t� close � la fin du mois de f�vrier �coul�, apr�s l'audition de toutes les parties concern�es de pr�s ou de loin par cette affaire, notamment les t�moins � charge et � d�charge, les repr�sentants des administrations de douanes, des imp�ts et des gardes-c�tes. Le magistrat en charge de ce dossier tenait � apporter un �clairage suffisant aux quelques zones d�ombre qui persistaient dans cette grave affaire ayant port� pr�judice � l��conomie nationale.