De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le procès en appel de l'affaire relative au blanchiment de capture de thon rouge, dans laquelle sont impliquées neuf personnes dont le secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, le directeur des pêches maritimes et océaniques, deux armateurs algériens et cinq turcs, s'est ouvert, hier, devant la cour de Annaba. Les neuf accusés auront à répondre des griefs retenus contre eux, à savoir contrebande, évasion fiscale, pêche non autorisée dans les eaux territoriales algériennes et trafic d'influence. Mme Hannachi, la présidente du tribunal, a tenu à préciser, dès le début du procès, qu'elle compte prendre tout son temps pour entendre un par un tous les accusés, ainsi que les témoins cités pour faire toute la lumière sur cette affaire qui dure depuis plus d'une année avec tous les reports ordonnés soit à la demande de la défense ou décidés par le tribunal pour supplément d'informations. Le premier à se présenter à la barre a été Boudamous Fateh, secrétaire général du ministère de la Pêche, principal accusé dans cette affaire auquel la présidente a rappelé les griefs retenus contre lui, entre autres, le trafic d'influence puisque étant un commis de l'Etat occupant un poste supérieur au sein de cette institution. L'entrevue accordée par ce dernier à l'armateur algérien, propriétaire du navire «Chahid Raïs-Hasni», qui affirme avoir été autorisé verbalement par M. Boudamous à participer à la saison de la pêche au thon rouge de l'année 2009 et se faire assister dans cette opération par un autre armateur algérien, en l'occurrence Maamar Saadoune, a été au centre des débats. Le secrétaire général, désarçonné par la question portant sur cette entrevue et les affirmations de l'armateur algérien, chercha ses mots, essaya de justifier cette entrevue par le fait qu'il devait expliquer à cet armateur les conditions requises prévues par la loi pour les armateurs nationaux en vue de l'obtention d'une autorisation de participation à la saison de pêche au thon rouge. Mais à plusieurs reprises, il se contredit et ne trouvant plus quoi dire, il dut reconnaître de guerre lasse qu'il avait effectivement donné son accord verbal à l'armateur du «Chahid Raïs-Hasni». La présidente enchaîna avec une autre question sur la contrepartie de cet accord donné et si le secrétaire général n'avait pas monnayé cet arrangement et perçu quelque chose en retour. Les explications données par l'accusé n'étaient pas du tout convaincantes pour la présidente qui insista, à plusieurs reprises, en reposant la même question. L'après-midi a été consacré à l'audition des autres accusés, armateurs algériens et turcs, ainsi que les témoins. Le procès qui s'est prolongé jusqu'en fin d'après-midi se poursuit encore et, à l'heure où nous mettons sous presse, le verdict n'est pas encore tombé. Pour rappel, lors de l'audience du 6 avril dernier, le tribunal avait condamné chacun des neuf accusés à trois ans de prison ferme assortie d'une amende collective de 8 milliards de DA au profit du Trésor public.