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RENOUVEAU RURAL
M�sila saura-t-elle relever le d�fi ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 03 - 2010

Sur la route d�A�n-El-Khadra, en allant vers Souama�, dans la da�ra de Magra, ce sont des centaines de hameaux en ruine, sur des milliers d�hectares de terres fertiles, qui ne trouvent pas de laboureurs. Les propri�taires, dont la plupart sont des agriculteurs, ont fui la r�gion durant la d�cennie noire pour aller s�installer dans les grandes villes. Aujourd�hui, la s�curit� est bel et bien de retour et le minist�re de l�Agriculture a lanc� plusieurs projets de proximit� de d�veloppement rural, pour encourager les populations � revenir dans leur r�gion et reprendre leurs activit�s agricoles. Le d�fi est lanc�, les difficult�s sur le terrain sont bien r�elles, et seul le temps permettra d��valuer l�impact de ces projets.
De notre envoy� sp�cial � M�sila, Mehdi Mehenni
Lors de sa visite, mercredi et jeudi derniers � M�sila, le ministre de l�Agriculture, Rachid Bena�ssa, a pris connaissance de l��tat d�avancement de plusieurs projets de proximit� de d�veloppement rural int�gr� (PPDRI), dans les communes les plus enclav�es de la r�gion. Ici, malgr� la menace qui pesait sur les habitants durant la trag�die nationale, certains sont rest�s fid�les � leur terre natale, pr�f�rant affronter la mort que d�avoir � abandonner l�h�ritage de leurs anc�tres. Aujourd�hui, ils continuent toujours de donner pour l�agriculture, malgr� le peu de moyens disponibles, l�absence d��lectricit�, d�eau, de gaz, d��coles et de bien d�autres commodit�s devenues de nos jours indispensables. Mais cette situation ne semble pas devoir s��terniser, car ceux-l� m�mes qui ont v�cu pendant des ann�es dans la mis�re totale se sont vu aujourd�hui octroyer plusieurs projets de proximit� rentrant dans le cadre de la nouvelle politique agricole et de renouveau rurale du minist�re de l�Agriculture. Plusieurs PPDRI sont en cours de r�alisation, tel celui de la commune de Sidi-Hadjres, o� les habitants ont d�j� b�n�fici� d�une �cole primaire et d�une installation sportive, r�alis�es � 100 %, d�une extension d�une salle de soins, achev�e � 15 %, ainsi que de la r�alisation de 20 logements ruraux, dont 12 unit�s sont d�j� pr�tes. Et ceci alors que des projets d��clairage public et de r�alisation d�une piste agricole de 3 km sont en cours d��tude. Ce projet qui concerne 51 m�nages et dont le montant est estim� � 4 milliards de centimes a permis la cr�ation de 90 emplois. Selon le pr�sident de l�APC de cette localit�, le lancement d�un PPDRI a permis aux gens de reprendre confiance. L�espoir est revenu parmi la population et plusieurs familles qui avaient fui la mis�re � la recherche de lieux plus cl�ments sont de plus en plus nombreuses � revenir, pour prendre part � l�accomplissement du d�fi que doit relever la r�gion. Plusieurs villageois et agriculteurs sont venus, mercredi dernier, accueillir le ministre pour faire le point sur la situation, et ce en pr�sence des autorit�s locales. Certains b�n�ficiaires, qui affirment �tre satisfaits, disent n�anmoins attendre encore plus de soutien de la part des pouvoirs publics pour remettre sur pieds l�agriculture dans la r�gion, alors que d�autres, tels que les villageois de Dra�- Messaoud et d�Ouled-Sidi- Kherbouch, assurent qu�ils continuent � travailler dans des conditions d�plorables : sans �lectricit�, ni eau et gaz et sans �cole. Ils r�clament un minimum de moyens et affirment que depuis le lancement du projet de renouveau rural, personne n�est venu les voir pour les informer de cette nouvelle donne et les associer � cette d�marche cens�e apporter un nouveau souffle � l�agriculture locale. Le ministre a pris connaissance des dol�ances de ces v�ritables oubli�s de la commune, ainsi que du projet, et a instruit les autorit�s locales et les premiers responsables de la Direction des gardes forestiers de la wilaya - qui s�occupe des PPDRI- de prendre imm�diatement en charge les pr�occupations de la population, tout en pr�cisant qu�il ne manquera pas de s�enqu�rir personnellement et tr�s bient�t des solutions apport�es aux probl�mes soulev�s par les villageois. Toutefois, il n�a pas manqu�, �galement, de signifier � ces derniers de faire preuve de patience et d�attendre sereinement leur tour, car, a-t-il expliqu�, la nouvelle politique de renouveau rural se met graduellement en place, et de ce fait, les PPDRI ne peuvent pas d�un seul coup de baguette magique toucher tout le monde � la fois ni se r�aliser avant le temps que doit n�cessiter l�op�ration. Il y a �galement un autre probl�me de taille que la plupart des agriculteurs de la wilaya de M�sila n�ont pas manqu� de soulever devant le ministre, celui de l�absence de pistes agricoles. Au niveau de la commune de Ouenougha, par exemple � une r�gion dont les terres sont connues pour leur fertilit� particuli�re �, des milliers d�hectares ne sont pas cultiv�s depuis des ann�es et demeurent inaccessibles aux engins agricoles. Le peu de terre � �tre labour�e avec des moyens traditionnels se voit g�n�ralement ravager par les sangliers en raison de l�absence r�guli�re des agriculteurs. Car ces derniers, et en l�absence de pistes agricoles, ne se rendent que tr�s rarement - et � pieds - sur les lieux pour s�enqu�rir de l��tat des terres, qui se trouvent �tre tr�s �loign�es de leurs demeures. Selon un vieil agriculteur de Ouenougha, ces terres abandonn�es peuvent � elles seules nourrir les populations de toute la r�gion et ses alentours.
Le dilemme !
Pour le ministre de l�Agriculture, la r�habilitation de ce secteur d�pend n�cessairement de la r�ussite de la politique de renouveau rural. Les moyens et la volont� sont l�, la s�curit� est largement de retour, des projets naissent et peuvent �tre constat�s sur le terrain, et les habitants qui ont fui le terrorisme et la mis�re doivent aujourd�hui revenir chez eux, peupler les zones rurales et, ainsi, se mettre au service de la terre. M�sila a d�immenses potentialit�s agricoles, m�me si sur les 1 817 500 hectares que compte la r�gion, seulement 277 211 sont consid�r�s comme surface agricole utile, soit 27 %. Sinon, le reste est consid�r� comme �tant des zones sensibles et tr�s sujettes � la d�sertification, quand elles ne sont pas d�j� d�sertes comme pour la r�gion de Chot-El-Hodna, au nord-est de la wilaya, et Zahrez et Chergui, au sud-ouest. Le d�fi est donc l�. Comment convaincre ces gens-l� de revenir chez eux ? Dans la r�alit�, beaucoup de familles se sont d�j� habitu�es au confort et au train de vie des grandes villes, o� il y a de l�eau, de l��lectricit�, du gaz et bien d�autres commodit�s. Les enfants ont d�couvert l��cole, les livres, la t�l� Les plus �g�s ont go�t� � la vie plus ou moins facile : la mode, les cin�mas, les complexes sportifs, les maisons de jeunes, les lieux de distraction� Les femmes ont, aujourd�hui, des machines � laver, de l�eau qui coule des robinets, une cuisini�re ; elles vont chez la coiffeuse et assistent � des f�tes de mariage dans des salles des f�tes� Le temps a fait que leurs coutumes ont bel et bien chang� et certains, surtout les plus jeunes qui n�ont plus, aujourd�hui, qu�un vague souvenir de leur r�gion natale, revenir au bled est synonyme d�aller tous les jours chercher de l�eau dans un puits � des kilom�tres de chez soi, d�aller chercher du bois pour faire � manger ou se chauffer, le camion de ravitaillement en bonbonnes de gaz butane ne passant qu�une fois tous les quinze jours, pour les plus chanceux. Revenir au bled est �galement pour eux synonyme de dormir t�t, parce que l��lectricit� est inexistante, laver le linge � la main et avec de l�eau froide, manger tout de suite la nourriture, parce que p�rissable en l�absence d�un r�frig�rateur, traverser des distances �puisantes et prendre des risques pour rejoindre l��cole ou ne pas y aller du tout, certains pr�f�rant garder leurs enfants � la maison. D�autant plus que beaucoup de familles ont d�j� b�n�fici� de logements sociaux dans les grandes villes, surtout au niveau de la capitale, alors que d�autres qui vivent pour l�instant dans des bidonvilles attendent leur tour pour �tre relog�s. Et tant que l�Etat ferme les yeux sur la construction de baraquements, pour les �radiquer des ann�es plus tard et reloger les occupants dans des logements sociaux, il sera vraiment tr�s difficile de convaincre ces gens de revenir labourer leurs terres. Interrog�, Rachid Bena�ssa s�est dit conscient de ces contraintes et que, justement, son recentrage de la politique agricole et du renouveau rural se base sur l�ensemble de ces donn�es. Pour lui, les PPDRI et autres projets qui viennent en soutien aux agriculteurs ont d�abord pour objectifs de solutionner cette probl�matique. Il a ainsi clairement signifi� que le renouveau rural n�est pas seulement un projet mais toute une politique qui se base, avant tout, sur la sensibilisation, l�information et la formation. Si les agriculteurs, explique le ministre, ne comprennent pas aujourd�hui que tous ces projets leur sont destin�s, que les moyens sont l� et que l�Etat est pr�t � les accompagner, qu�ils doivent s�associer et s�organiser en fili�res pour acqu�rir leur propre autonomie, on n�arrivera jamais aux r�sultats escompt�s. C�est pour cela, insiste-t-il, que les �lus locaux, la soci�t� civile ainsi que les acteurs des diff�rents secteurs concern�s doivent s�associer � la r�ussite de cette nouvelle d�marche. Pour ce faire, Bena�ssa a affirm� que son secteur a d�j� form� et pr�voit la formation d�un maximum de cadres et d�acteurs associ�s, pour que le principe de cette politique soit assimil� par tout le monde. D�autant plus, pr�cise le ministre, que le caract�re nouveau de cette d�marche consiste dans le fait qu�il ne s�agit plus de d�cisions qui viennent d�en haut pour �tre appliqu�es � la lettre, mais au contraire d�initiatives, de projets et de propositions qui viennent d�en bas, le minist�re de tutelle ne faisant qu�accompagner les initiateurs. Ainsi, le ministre se dit �tre totalement convaincu que l�enjeu majeur et la cl� de r�ussite de la politique de renouveau rural restent d�abord la communication, la sensibilisation et la formation. Quant aux moyens, ils sont l�, et bient�t les agriculteurs trouveront dans les zones rurales les m�mes privil�ges que l�on trouve dans les grandes villes. Donc, ce n�est plus qu�une question de temps, de patience et de compr�hension de l�enjeu. Aujourd�hui, l�Etat a les moyens de sa politique ; si l�on laisse passer cette opportunit�, l�agriculture risque de ne jamais se remettre sur pied.
Le PRCHAT pour la vulgarisation de la strat�gie
Selon Titah Abdelmalek, directeur g�n�ral des For�ts, apr�s l�arriv�e de Rachid Bena�ssa � la t�te du minist�re de l�agriculture, en juin 2008, �on a compris que l�enjeu �tait la communication. Il y a eu donc un recentrage du renouveau de la politique agricole, car on s�est aper�u que la plupart des gens n�avaient pas encore compris le principe de cette d�marche�. Selon le DG des for�ts, il y a eu, quelques mois apr�s, une certaine r�activation du programme de renforcement des capacit�s humaines et de l�appui technique (PRCHAT), lanc� en 2006. Ainsi, un premier panel compos� de cent cadres, chercheurs, universitaires et autres responsables locaux a �t� form� dans le but d�expliquer et vulgariser le contenu de cette strat�gie, pour qu�en novembre 2008, le tout soit couronn� par l�organisation d�un atelier national, durant lequel un premier bilan du PRCHAT a �t� �tabli. Jusque-l�, ce programme �tait en cours de consolidation, et � partir de 2009, on est pass� � sa g�n�ralisation. Dans les prochains jours, affirme Titah, le d�partement de Bena�ssa compte lancer la deuxi�me phase, consistant en la formation de 250 cadres, qui seront � leur tour appel�s � former 32 000 autres cadres.


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