Les gens retournent progressivement aux champs et reprennent leurs anciennes habitudes dans des villages déserts dont les maisons sont presque toutes en ruine. Avec le retour de la sécurité dans les zones reculées dans les wilayas qui ont été touchées durant la décennie noire, de nombreuses familles ont préféré retourner dans leur douar. Alors qu'elles vivaient durant cette période difficile dans des gourbis dans des centres urbains. La wilaya de M'sila commence à enregistrer le retour des anciens fellahs à leurs villages. L'exemple est venu de la commune d'Aïn Arriche, à 184 km du chef-lieu de wilaya de M'sila. Ainsi, 15, 12, 10 années après avoir fui leurs hameaux, quelque 150 familles de cette localité, qui avaient dû quitter leurs villages érigés au sommet des montagnes, rentrent chez elles. La vie a repris lentement son cours et les gens retournent progressivement aux champs et reprennent leurs anciennes habitudes. Ces familles reviennent dans des villages déserts dont les maisons sont presque toutes en ruine. “Il faut beaucoup de courage et d'énergie, de foi et de persévérance pour remettre la région debout et lui redonner la vie. Nous ne voulons pas avaler la honte de la fuite. Nous ne voulons pas démissionner de notre rôle dans cette Algérie belliqueuse. Nous voulons continuer à espérer contre toute espérance”, dira un enseignant de la région. Les besoins sont énormes au niveau psychique et affectif, comme au niveau matériel. L'Etat tiendra en partie sa promesse envers les villageois. Ses aides sont destinées à la reconstruction des maisons endommagées ou démolies. Cependant, le grand problème réside dans le fait que les gens du Sud sont des agriculteurs et des éleveurs de bétails. Ayant tout perdu durant cette période, ils sont incapables de reprendre leur travail. Pour les aider, la wilaya a engagé un programme de relance et de développement de toute la région. Ainsi, plusieurs millions de centimes sont injectés pour assurer les éléments de base, à savoir l'eau (3,1 millions de centimes), le logement rural (68 logements, dont 38 achevés), l'électrification rurale (15 km), le transport scolaire et la réfection des routes. À long terme, il s'agira de s'assurer à ce que, dès leur retour dans leur village natal, les habitants aient les moyens de produire, afin de les aider à rester sur leurs terres. Chabane BOUARISSA