Le d�veloppement de la wilaya de Tizi-Ouzou a fait l�objet tout r�cemment de 2 forums qui ont permis au wali de dresser le bilan et d�exposer les projets en chantier estim�s � 9 500. A croire que la wilaya est un immense chantier d�est � l�ouest et du nord au sud, ce qui est loin d��tre le cas. Ce chiffre qui pourrait donner le tournis � son �nonc� renferme en v�rit� d�innombrables petites et moyennes actions inscrites dans les plans communaux de d�veloppement. Preuve en est qu�en illustrant ses propos relatifs au premier chapitre, le wali cite les grands projets concr�tis�s parmi lesquels figurent ceux datant d�une dizaine d�ann�es tels que les ports d�Azeffoun et de Tigzirt, le barrage de Taksebt avec les transferts r�alis�s ou en cours, la rocade nord, la p�n�tration du gaz naturel, la partie livr�e du p�le universitaire de Tamda� Au titre des projets en chantier ou � lancer, le wali signale la poursuite des transferts d�eau du barrage sus-nomm� vers les communes du nord et de l�ouest non touch�es. Le flanc sud de la wilaya sera, dit-il, aliment� � partir du barrage de Koudiet Asserdoune dont la livraison est annonc�e pour le mois de juillet de l�ann�e en cours. La p�n�tration du gaz naturel a atteint, selon le wali, le taux de 40%. Il est pr�vu de porter ce taux � 45% avant d�atteindre 60%, indique le wali rappelant au passage que la wilaya �tait, il n�y a pas longtemps, la derni�re au niveau national avec un taux de 11%. Toujours au chapitre des projets, il est question du d�doublement de la RN12 vers Azazga, de l��vitement de cette derni�re ville, du d�doublement de la route reliant Fr�ha, 30 km � l�est de Tizi-Ouzou, � la ville c�ti�re d�Azeffoun, 60 km au nord est de Tizi, en vue de faire du port de la localit� un port r�gional. Une liaison avec l�autoroute Est- Ouest � partir de Dra�-Ben-Khedda jusqu�� la wilaya de Bouira via la ville de Dra�-El-Mizan. L�ach�vement de la voie ferr�e Tizi - Oued-A�ssi entam�e en 1994, la construction de 2 h�pitaux, le stade de 50 000 places, la radio locale figurent �galement parmi les projets � r�aliser dans le cadre du plan 2009 /2014, selon le chef de l�ex�cutif. Le bilan des r�alisations effectives sans �tre contestable appelle tout de m�me quelques remarques importantes qui relativisent l�ampleur des r�alisations signal�es par le wali. Le projet de port d�Azeffoun remonte au d�but des ann�es 1980, sa livraison partielle en 2000 s�est faite avec une r�vision � la baisse de sa triple dimension, commerciale, p�che et surveillance c�ti�re. La rocade sud inaugur�e au cours du 2e mandat de l�actuel pr�sident de la r�publique date aussi de la m�me d�cennie 1980. Le barrage de Taksebt livr� au milieu de la d�cennie en cours fait partie d�une vingtaine d�autres dont les �tudes �taient achev�es au d�but des ann�es 1980. Il est le 2e, apr�s celui de A�n Zaou�a de petite dimension, 4 millions de m3 , � voir le jour sur l�ensemble indiqu� plus haut depuis 30 ans. L�extension de la voie ferr�e de Tizi sur Oued-A�ssi est �galement un vieux projet r�clam�, durant les ann�es 1980, par les op�rateurs publics de la zone industrielle de Oued A�ssi. Il en est de m�me pour le projet de l�universit� �labor� du temps de Bererhi au minist�re de l�Enseignement sup�rieur puis abandonn�. La rocade nord dont on a inaugur�, il y a 2 mois, un tron�on d�environ 3 km, 2 ouvrages et un �changeur sur la RN12 date de 1990, du temps de A. Teboune comme wali de Tizi. Ce que l�on appelle ainsi rocade r�unit presque tous les avantages d�une rocade, elle raccourcit le trajet vers Sidi Na�mane, fait jonction avec la RN12, � partir de Boukhalfa, avec la route menant de Tizi-Ouzou vers Tigzirt par Makouda. Les v�hicules se dirigeant vers Ouaguenoun, Boudjima et Fr�ha peuvent, en empruntant cette bretelle, �viter la travers�e du chef-lieu de wilaya trop encombr� malgr� la rocade sud et les 3 tr�mies du centre-ville. Mais hormis ces facilit�s non n�gligeables, on ne peut pas parler d�une rocade nord, car au-del� du tron�on neuf les routes cit�es ci-dessus restent sans changement. Rappelons, pour ceux qui ne le savent pas, que le projet initial devait traverser Boukhalfa et la haute ville du chef-lieu de wilaya, avec des p�n�trantes sur le centre-ville, pour rejoindre la RN12. Par ailleurs, on ne peut pas faire l�impasse sur les zones d�expansion touristique, au nombre de 8, qui faisaient les gorges chaudes au niveau des assembl�es populaires de wilaya des m�mes ann�es 1980 dont aucune n�a �t� r�alis�e jusqu�� pr�sent. On pourrait dire la m�me chose de la zone d�habitat de Oued Falli o� l�on est, enfin, en train de construire 600 logements et des locaux commerciaux. Les programmes de logements accusent �galement des retards de l�ordre de 40% d�apr�s les propos du ministre du secteur lors de sa toute derni�re visite dans la wilaya. Lanc�es au cours des ann�es 1980 au niveau d�une vingtaine de communes, les zones d�activit�, relanc�es ces derni�res ann�es, sont rest�es durant une vingtaine d�ann�es � l��tat de terrains vagues, les acqu�reurs investisseurs n�ont pas pu prendre possession de leurs lots faute de viabilisation, d��clairage, de gaz, d�eau et autres obstacles. On pourrait encore citer le grandiose projet structurant � l�entr�e ouest de la ville, une tour visible � 20 km � la ronde avec des sous-sols pour parking et services, le t�l�ph�rique, le stade de 50 000 places dont les travaux devaient commencer il y a un an, les gares intermodales pr�vues depuis pr�s de 2 ans dans le cadre d�un nouveau plan de circulation� Peut-on parler de d�veloppement local sans prendre en consid�ration ces cumuls de retard tr�s p�nalisants au regard des nouveaux besoins non pris en charge entre-temps ? Chacun des projets r�alis�s dans les conditions signal�es plus haut aura bloqu� 3 ou 4 du m�me type qui auraient pu voir le jour depuis le temps. Certes, la wilaya est r�put�e difficile � g�rer, le foncier public a �t� dilapid�, les terrains priv�s difficiles d�acc�s, les moyens de r�alisation du secteur public ont �t� d�capit�s, ceux de statut priv� pr�f�rent travailler sous d�autres cieux plus cl�ments aux plans fiscal et bureaucratique. Mais tout cela n�est que le revers de la m�daille, pour peu qu�on sache mettre en action les atouts de la wilaya qui sont aussi nombreux que les inconv�nients souvent mis en avant pour retarder son d�veloppement. L�importance du r�seau routier qui exige beaucoup d�entretien facilite aussi l�acc�s aux villes et villages de la wilaya, les communes au nombre de 67 sont de dimension g�rable, ce sont les pr�rogatives, les moyens mat�riels et financiers qui leur manquent le plus. Les 1 400 villages et hameaux souvent cit�s au chapitre des difficult�s constituent des communaut�s autog�r�es prenant en charge leurs besoins vitaux. La densit� de 40 habitants au km2 rec�le un formidable potentiel humain qui tend vers le changement avec un grand dynamisme, une main-d��uvre, certes exigeante mais qualifi�e. Le manque de terrains publics, les oppositions de citoyens, les �v�nements d�avril 1980 et 2001 trop souvent invoqu�s pour faire passer les retards qu�accuse la wilaya en mati�re de d�veloppement n�expliquent pas tout ce qui vient d��tre pass� en revue plus haut. Les 9 500 projets qui seraient en chantier, les zones d�activit� rest�es vierges une vingtaine d�ann�es s�inscrivent en faux contre ces arguments. Les oppositions sont dans la plupart des cas surmontables par le dialogue, l�indemnisation ou la compensation des int�ress�s. Quant aux �v�nements qui ont secou� la r�gion � deux reprises, ils tirent leur origine des retards ci-dessus. Ils ont pour cause l�exclusion et la n�gation entretenus vis-�-vis de la r�gion. Pour autant la wilaya n�a pas stagn�, elle a fort heureusement beaucoup chang� mais pas assez au regard des besoins et des possibilit�s de les satisfaire.