Trois des plus hauts dirigeants de la filiale britannique du groupe fran�ais Alstom (mat�riels ferroviaires, �nergie) ont �t� arr�t�s, mercredi 24 mars � puis rel�ch�s quelques heures plus tard sans �tre inculp�s, dans le cadre d'une enqu�te pour corruption men�e avec la justice f�d�rale suisse. Le pr�sident de cette filiale d'Alstom, son directeur juridique et son directeur financier ont �t� entendus dans des commissariats londoniens par le �Serious Fraud Office� (SFO). Comme la justice helv�tique, l'office britannique de lutte contre la d�linquance financi�re soup�onne Alstom de �corruption, complot visant � payer des pots-de-vin, blanchiment d'argent et comptabilit� frauduleuse�. Le SFO a pr�cis� que les soup�ons pesaient sur des �pots-de-vin vers�s par des soci�t�s au sein du groupe Alstom au Royaume-Uni... afin d'obtenir des contrats � l'�tranger� et que �cela a impliqu� du blanchiment d'argent et d'autres infractions�. Alstom reconna�t que ces arrestations sont dans �le prolongement d'une enqu�te ouverte en Suisse il y a plus de trois ans�, mais que �celle-ci n'a d�bouch� pour le moment sur aucune d�cision de justice�. 60% des multinationales paient des pots-de-vin dans les pays en voie de d�veloppement Cette affaire remonte � la p�riode 1998-2003. Alstom aurait alors corrompu des fonctionnaires �trangers et vers� 350 millions d'euros � une accusation rejet�e par Alstom � afin de d�crocher des commandes en Asie et au Br�sil. Pots-de-vin ? Commissions ? Ces derni�res �taient tol�r�es en France jusqu'� ce que la loi du 30 juin 2000 ne les prohibe, en application de la convention anticorruption de l'Organisation de coop�ration et de d�veloppement �conomiques (OCDE) de 1997. Le raid du SFO ne peut que ternir la r�putation d'Alstom. Au Royaume-Uni, le groupe est tr�s pr�sent dans la fourniture de mat�riels ferroviaires (Virgin Trains) et les �quipements pour centrales �lectriques. Sa filiale britannique est aussi une t�te de pont � l'international en raison de la pr�sence de la �City� (quartier londonnien des march�s financiers) et de son r�seau de banques sp�cialistes du financement de grands projets d'infrastructures dans les pays �mergents. Selon la Banque mondiale, 60 % des multinationales paient des pots-de-vin dans les pays en voie de d�veloppement.