Apr�s cinq jours de pluies � Rio, le bilan des morts a grimp� hier � plus de deux cents et pourrait doubler avec les victimes disparues dans le glissement de terrain de Niteroi, alors qu'une pol�mique a �clat� sur les responsabilit�s de la trag�die. Hier � l'aube, les sauveteurs ont d�gag� deux nouveaux corps dans le Morro do Bumba, � Niteroi, pr�s de Rio de Janeiro, ce qui porte le bilan � 214 morts, sans compter les quelque 200 personnes pr�sum�es ensevelies dans un quartier de cette favela, b�ti de mani�re anarchique sur un d�p�t d'ordures. Les secouristes ont d�j� sorti 28 corps des d�combres du Morro do Bumba pr�s de 60 heures apr�s le glissement de terrain qui a emport� une cinquantaine d'habitations pr�caires, ont annonc� les pompiers. Il n'y avait pratiquement aucun espoir de retrouver des survivants enterr�s sous la montagne de terre et d'ordures d'o� �mane une forte odeur de m�thane. Parmi les 214 morts recens�s jusqu'ici, 134 ont �t� comptabilis�s � Niteroi et 60 � Rio apr�s les pluies torrentielles de lundi et mardi, qui ont provoqu� inondations et �boulements de terrain. Le pr�c�dent bilan officiel �tabli vendredi soir �tait de 205 morts. Un g�ologue, Marcelo Motta, qui a particip� � une premi�re enqu�te technique sur les causes de l'�boulement du Morro do Bumba, a expliqu� � la cha�ne de t�l�vision Globo News �que deux fissures de terrain en �taient � l'origine�. Selon lui, ces fissures dans la structure rocheuse ont fait bouger le sol de la colline et pouss� vers le bas toute la masse d'ordures gorg�e d'eau et satur�e de gaz m�thane d� � la fermentation. Par ailleurs, une pol�mique a �clat� sur les responsabilit�s de cette catastrophe, l'une des pires de l'histoire de l'Etat de Rio de Janeiro. Les experts pointaient du doigt hier �la connivence des pouvoirs publics� qui, faute de politique d'urbanisme, laissent les plus pauvres s'installer de mani�re anarchique dans des zones � risque, sur les versants de collines escarp�es. Mais le gouverneur de l'Etat de Rio, Sergio Cabral, a d�clar� vendredi que �la faute �tait celle de toute la soci�t�. �J'ai �t� critiqu� quand j'ai fait construire des murs dans certaines favelas pour �viter leur expansion. A Rocinha, l'Etat a indemnis� 300 familles (pour les d�placer). Mais les d�magogues nous ont critiqu�s. Et la d�magogie tue�, s'est d�fendu le gouverneur. �Nous devons prendre des mesures strictes de retrait� des zones � risque, a expliqu� M. Cabral. Le maire de la ville de Rio, Eduardo Paes, vient d'adopter un d�cret pour d�placer �de force�, avec l'aide de la police, les gens vivant dans les zones � risque. Le ministre du Travail, Carlos Lupi, a annonc� le d�blocage d'une ligne de cr�dit de 420 millions d'euros, avec des int�r�ts de 3 % sur 30 ans, pour acc�l�rer un programme de construction de maisons pour les couches populaires. Apr�s cinq jours de pluies aggrav�es par une mar�e haute qui a provoqu� de nombreuses inondations dans la r�gion, le soleil brillait hier matin sur Rio. Le front froid qui avait provoqu� au contact d'une masse d'air chaud les pluies diluviennes, s'est d�plac� vers le nord-est du Br�sil, o� la ville de Salvador de Bahia �tait frapp�e � son tour depuis vendredi par des pluies et des inondations, selon la d�fense civile locale.