Plus d'une centaine de morts, des dizaines de disparus et des artères entièrement bloquées à la circulation, c'est le triste bilan des pluies torrentielles qui s'étaient abattues sur la région de Rio, au Brésil. Selon les autorités brésiliennes, les inondations et les glissements de terrain provoqués par les pluies torrentielles à Rio de Janeiro et dans sa région ont provoqué la mort d'au moins 95 personnes et la disparition de plusieurs dizaines d'autres. En outre, les intempéries ont paralysé les transports et les activités commerciales. La plupart des victimes ont été emportées par les quelque 180 coulées de boue qui ont dévasté des favelas, ces bidonvilles de triste renom, à flanc de colline, après quinze heures de pluies diluviennes ininterrompues. Selon des responsables, on compte 39 morts dans la ville elle-même et 41 morts à Niteroi, de l'autre côté de la baie de Guanaraba. Les pompiers ont annoncé un bilan total provisoire de 95 tués. Le maire de Rio a déclaré qu'au moins 1200 personnes étaient privées de toit et que 10 000 maisons sont encore menacées, notamment dans les bidonvilles, qui abritent un habitant sur cinq. Le maire a par ailleurs recommandé à ses concitoyens de rester chez eux. Selon les habitants, ce sont les pluies les plus importantes à se déverser depuis trente ans sur la ville de Rio. On a enregistré 28,8 cm de précipitations en moins de 24h, soit plus que la prévision pour tout le mois d'avril, selon les météorologistes. Les vols de la matinée à destination ou au départ de cette ville de 6 millions d'habitants ont été annulés ou ont subi de gros retards. De nombreuses banlieues sont privées de courant électrique et de moyens de transport. Le président Lula da Silva a dû annuler une visite prévue dans des bidonvilles où il devait inaugurer des chantiers de travaux publics. Les services météorologiques prévoient de nouvelles pluies dans les jours à venir, faisant redouter d'autres coulées de boue meurtrières dans des sols déjà détrempés. Des glissements de terrain avaient déjà fait 76 morts en janvier dans les Etats de Rio, de Sao Paulo et de Minas Gerais.