Le directeur du centre culturel de Bouzegu�ne, documentariste et pr�sident de l�association Igelfan qui a transform� la localit� en v�ritable temple de culture et d�histoire en y organisant cycliquement des activit�s riches, permanentes et innovantes, a tir� sa r�v�rence dimanche. Ch�rif Messaoud�ne, qui s�est investi dans la culture au d�triment de sa sant� et de sa vie personnelle (aux amis qui le chambraient sur son c�libat, il r�pondait : �Je suis mari� avec la culture �), a fait de Bouzegu�ne le rendez-vous privil�gi� des hommes de culture dont on faisait subrepticement la rencontre au d�tour des ruelles de la localit�. Les �crivains Rachid Boudjedra (par deux fois), Ma�ssa Bey, Amine Zaoui, Youcef Merahi S/G du HCA, les journalistes Zoubir Souissi fondateur du quotidien Le Soir d�Alg�rie, Mustapha Hamouche et Chawki Amari, les cin�astes Abderrahmane Bouguermouh et Habiba Djahnine, le po�te Benmohammed, l�historien Dahou Djerbal, la moudjahida Louiza Ighilahriz, le commandant Azzedine et Abdelhak Brerhi, le sociolinguiste Mouloud Lounaouci, l�anthropologue Idir Amara, l�arch�ologue A�t-A�ssi El Hachemi et bien d�autres figures des arts et lettres sont tous venus � Bouzegu�ne d�battre et parler de leurs �uvres � l�initiative du d�funt. Parmi ses nombreux chantiers culturels et artistiques encadr�s par des sp�cialistes, citons les ateliers � l�initiation au regard cin�matographique, les mois litt�raires de Bouzegu�ne, l�atelier d��criture, la cr�ation d�un cin�-club qui a vu l��mergence de beaucoup de jeunes r�alisateurs, la cr�ation d�une biblioth�que inaugur�e par l�ex-directeur de la Biblioth�que nationale d'Alger, la table ronde sur le traitement m�diatique des �v�nements du Printemps noir avec des journalistes de quotidiens nationaux des conf�rences, s�minaires et autres colloques sur diff�rents th�mes. Ironie du sort, lui qui a fait beaucoup pour tamazight sera inhum� un 20 avril, date comm�morative qu�il a souvent marqu�e par des festivit�s originales tendant � faire de tamazight un mode d�agir, de penser et de vivre en refusant tout mim�tisme. Comme tout artiste inflexible, il conna�tra la censure : son film documentaire M�moires d�un boycott, s�lectionn� au festival du film amazigh de Sidi-Bel-Abb�s a �t� interdit de projection dans sa propre commune. Il s�en est all� rejoindre, � quelques mois d�intervalle, son ami Sma�l Aliane avec qui il avait partag� tant de passions intellectuelles r�investies au profit des jeunes de la r�gion par ailleurs inconsolables. Il avait quantit� d�autres projets en t�te. Notamment une r�sidence d��criture pour y accueillir des �crivains.