Véritable militant de la culture, Messaoudène Cherif, directeur du centre culturel de Bouzeguène (Tizi Ouzou), et président du cercle culturel Igelfan de la même localité, est décédé, dimanche des suites d'une maladie. Il avait 44 ans à peine. Homme de conviction, il était constamment sur la brèche. Courageux et très combatif, il n'a jamais baissé les bras devant l'adversité. Mais que pouvaient son courage et sa conviction contre un destin qui a décidé de le ravir aux siens à la fleur de l'âge ? Rien. Mais rien ni personne ne peut effacer l'empreinte indélébile qu'il a laissée à Bouzguène et même au-delà où, au demeurant, il était estimé de tout le monde. Depuis qu'il a pris les rênes du centre culturel, la région a connu un rayonnement culturel sans précédent. Grand amoureux du livre, il a fait défiler à Bouzguène de grands noms de la littérature algérienne à l'image de Rachid Boudjedra, Amine Zaoui et bien d'autres. La très lointaine localité de Bouzguène a eu aussi le rare privilège de recevoir la visite d'autres personnalités de renom comme la moudjahida Louisette Ighil Ahriz, l'historien Daho Djerbal, le secrétaire général du HCA Youcef Merahi, le cinéaste Abderrahmane Bouguermouh, etc. Outre le lancement de la revue Echos de Bouzguène, il a à son actif la réalisation, avec des moyens très rudimentaires, d'un film documentaire sur le boycott scolaire de 1995. Signe du destin, lui qui s'est tant démené pour la réhabilitation de la culture berbère, sera enterré aujourd'hui le 20 avril, dans son village Aït Ikhlef. Messaoudène Cherif a eu une vie, certes bien courte mais ô combien remplie. Repose en paix frère, Bouzguène se souviendra à jamais de toi.