Les villages de Sidi Na�mane, ceux d�sert�s au cours des ann�es 1990 sous la menace des hordes terroristes, se repeuplent peu � peu. Des familles regagnent leurs demeures r�am�nag�es avec l�aide de l�Etat, 25 millions de centimes par foyer abandonn�. Il aura fallu 100 millions pour faire revenir les villageois une vingtaine d�ann�es plus tard. De ce fait, les maisons habit�es sont branch�es, sans compteurs, emport�s par la vague sanglante, directement sur la ligne qui traverse leur village. Apr�s maintes d�marches infructueuses, Sonelgaz aurait promis de proc�der aux branchements r�guliers des pr�sents, selon le pr�sident du comit� du village et de la coordination inter-villages, K. Mohamed. A part le travail des lopins de terre par les habitants de retour et par d�autres qui h�sitent � se r�installer d�finitivement, on constate la pr�sence du bovin aux alentours du village, du fumier frais autour des maisons habit�es et l�existence de 8 poulaillers soit � peine la moiti� de ceux br�l�s par les terroristes. L�AEP est r�tablie, l�assainissement en cours d�ach�vement. D�apr�s la m�me source, Tala- Mokar qui compterait � peu pr�s le m�me nombre d�anciens habitants et de revenus au bercail, 130 et 20 selon un membre du comit� du village, pr�sente les m�mes caract�ristiques. L� aussi, nous nous sommes retrouv�s en face de deux versions contradictoires, notamment en mati�re de transport qui n�existerait pas ou qui ne serait pas r�gulier contrairement � d�autres t�moignages. L�aide de 25 millions de centimes accord�e aux r�am�nagements des maisons abandonn�es n�est ni suffisante ni g�n�rale, selon deux citoyens interrog�s lors de notre premier passage. Les t�moignages inverses soutenant les d�clarations des membres du comit� de villages sont plus nombreuses. Les enfants du village sont scolaris�s � Zeboudj-Kara, 2 km plus bas, l��cole primaire se remettra � fonctionner l�ann�e prochaine d�apr�s les promesses de l�acad�mie rapport�es par le coordinateur des comit�s de village, confirm�es par le SG de l�APC. Les coll�giens continueront � aller au CEM de Zeboudj- Kara et les lyc�ens � Tadma�t en attendant l��ventuelle construction d�un lyc�e � Sidi Na�mane, chef-lieu de la commune. A l�entr�e du village, on d�couvre non sans surprise une petite boutique d�alimentation g�n�rale g�r�e par un jeune non-voyant qui reconna�t les produits, les billets et les pi�ces de monnaie au touch�. R�fugi� en 1995 chez des proches � Beni-Douala, il est revenu en 2004 � Tala-Mokar, commence par vendre des cigarettes et finit par prendre cette petite boutique en location en 2008 assumant ainsi une activit� utile aux villageois et par l� m�me sa propre promotion sociale. Quelques m�tres derri�re, un citoyen du village reconna�t avoir b�n�fici� de deux aides, de 50 et 70 millions de centimes, pour la construction d�une maison � deux niveaux. L� aussi les promesses de l�ex-wali semblent avoir �t� oubli�es. Parmi les oublis figure l�am�nagement de la vieille fontaine du village situ�e en contrebas de la mosqu�e. Il s�agit d�une source naturelle d�un tr�s grand d�bit dont une partie est capt�e par plusieurs branchements tandis qu�un robinet coule dans la nature H24. L�affiche technique du projet d�am�nagement est toujours au niveau des services de l�hydraulique, d�clare le pr�sident de la coordination des villages. �L�exploitation de cette source importante � l�eau riche en vertus min�rales et th�rapeutiques pourrait suffire aux besoins de toute la commune�, indique-t-il encore. Zeboudj-Kara est le seul village bien anim� sur notre route montagneuse vers Boumhala. Il est aussi l�un des rares qui n�a pas �t� abandonn�, avec Dra�-Khelifa, plus � l�est, et Imkhalef plus haut et plus loin que Boumhala. Au prix de plusieurs morts et bless�s, les habitants ont pris les armes pour se d�fendre contre les hordes terroristes. Si les �tablissements scolaires fonctionnent encore, l�agence postale est toujours occup�e par un r�fugi� qui serait sur le point de se d�placer vers une maison construite juste � c�t�. Dans ce village, les objectifs sont plus importants, la r�ouverture de l�agence postale ne marquera qu�un premier pas vers la satisfaction des besoins de la population, il faudra une unit� de soins, un foyer de jeunes, une nouvelle mosqu�e plus grande que l�actuelle, l�am�nagement rural, les rues et trottoirs, les foss�s et les avaloirs, les abribus, l��clairage public, les t�l�communications. Le tout � l�intention des jeunes en proie au ch�mage et � l�oisivet�, guett�s aussi par la drogue et d�autres fl�aux. 40 personnes ont b�n�fici� du PPDR, il reste une centaine de demandes � satisfaire, d�clare le responsable du comit� du village qui souhaite obtenir un quota d�aide de 70 millions pour permettre aux n�cessiteux de construire des maisons convenables. Une aire de jeux en passe de devenir un stade homologu� est la seule structure r�alis�e au profit des jeunes, en contrebas du village. 40 locaux destin�s � cette m�me cat�gorie sont en construction juste � c�t� du stade, visiblement �loign�s du village mais o� l�on pr�voit d�implanter d�autres projets d�utilit� publique. Ce terrain, revendiqu� par Nafa Mohamed qui pr�tend d�tenir un acte dat� de 1947, rel�verait des Domaines, d�apr�s le SG de l�APC. Entre 1947 et ce jour, la propri�t� a chang� plusieurs fois de titulaires, argue-t-il encore, se demandant, par ailleurs, o� �tait cet homme jusqu�� pr�sent et pourquoi il ne s�adresse pas � la justice pour faire valoir ses droits le cas �ch�ant.