Le pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy et l'ex- Premier ministre Edouard Balladur ont �t� appel�s hier � s'expliquer apr�s des r�v�lations sur des versements pour une campagne �lectorale pouvant provenir de commissions ill�gales sur un contrat militaire au Pakistan. En marge de cette affaire complexe de corruption, la justice fran�aise enqu�te sur le lien �ventuel entre le versement de commissions ill�gales dans un contrat avec le Pakistan et un attentat ayant co�t� la vie � 11 ing�nieurs fran�ais � Karachi en 2002. A l'�poque des faits incrimin�s, en 1995, Nicolas Sarkozy (�lu � la t�te du pays en 2007) �tait ministre du Budget et porte-parole de campagne du Premier ministre Edouard Balladur, candidat � l'�lection pr�sidentielle et finalement battu par Jacques Chirac. Edouard Balladur a d�menti hier lundi, dans le journal Le Figaro, tout financement ill�gal de sa campagne de 1995 et d�nonc� l'�vocation de sa �responsabilit� indirecte dans la mort de onze Fran�ais�. �Dans cette pr�sentation des choses rien ne correspond � la v�rit�, rien n'est �tay� par les faits�, s'est-il d�fendu. �Il faut que les pouvoirs publics, � commencer par le pr�sident de la R�publique (Nicolas Sarkozy), s'expliquent sur ce qui s'est pass�, a exig� le d�put� socialiste Pierre Moscovici sur la cha�ne France 2. Le Parti socialiste a ensuite �solennellement� demand� la �d�classification� des documents r�clam�s par la justice sur le contrat de vente de sous-marins (Agosta) avec le Pakistan. De son c�t�, l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, Olivier Morice, a accus� Nicolas Sarkozy d'�tre �au c�ur de la corruption� dans un dossier qu'il accuse le parquet � d�pendant de l'ex�cutif en France � de vouloir �touffer. Selon le quotidien Lib�ration, le 26 avril 1995, l'Association pour le financement de la campagne �lectorale d'Edouard Balladur (Aficeb) a encaiss� � Paris 10 millions de francs en esp�ces (1,5 million d'euros), soit pr�s de 20 % de l'ensemble des recettes mentionn�es dans le compte de campagne d'Edouard Balladur. Lib�ration s'interroge sur un lien �ventuel entre cette somme et des commissions vers�es sur le contrat Agosta, auquel s'int�resse l'enqu�te sur l'attentat du 8 mai 2002 � Karachi, qui a fait 14 morts, dont 11 salari�s de la Direction des constructions navales (DCN) travaillant � la construction de sous-marins vendus par la France au Pakistan. Le parquet de Paris avait ouvert d�but f�vrier une enqu�te sur le financement de la campagne de M. Balladur � la suite d'une plainte pour corruption de six familles de victimes de l'attentat de Karachi. L'enqu�te sur l'attentat, longtemps focalis�e sur une responsabilit� d'Al-Qa�da, s'est r�orient�e vers l'hypoth�se de repr�sailles pakistanaises apr�s l'arr�t de versements de commissions fran�aises sur la vente de sous-marins. Selon des rapports vers�s au dossier fin 2008, ces commissions pourraient avoir donn� lieu � des r�tro-commissions ill�gales pour financer l'activit� politique d'Edouard Balladur. Interrog� sur le versement de 10 millions de francs provenant �ventuellement de �collectes effectu�es lors de meetings �lectoraux�, le tr�sorier de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, Ren� Galy-Dejean, a affirm� que ce versement ne lui disait �rien�, tout en avouant son �trouble�. �Ce qui me trouble le plus, c'est qu'il s'agisse de grosses coupures, alors que je n'en voyais quasiment jamais passer �. Entre janvier et juin 1995, deux interm�diaires du contrat Agosta pour le versement de ces commissions ont per�u 184 millions de francs, affirme Lib�ration qui s'est procur� le contrat et l'accord entre DCN et Mercor Finance.+