Le livre de Sa�d Sadi Amirouche : une vie, deux morts, un testament force, pour pertinent qu�il soit dans l�interrogation qu�il ass�ne � l�histoire, au d�cha�nement des r�actions. Apr�s Mourad Benachenhou, Ali Mebroukine, c��tait au tour de Ali Kafi, colonel de la Wilaya II historique, d�attester d�une r�action-t�moignage. Sa v�rit� et celle de Benachenhou, loin de se confondre, s�entrechoquent en se contredisant. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir)- Ainsi en est-il des liaisons radio entre Tunis et la Wilaya III. Ali Kafi affirme ( El Watan du samedi 8 mai 2010) que Krim Belkacem ne pouvait pas avoir alert� le colonel Amirouche, qui devait partir � Tunis, sur l�imp�ratif de changer d�itin�raire pour la simple raison que les contacts radio avec la Wilaya III passaient par lui. �Impossible. Il (Krim Belkacem, ndlr) n�avait aucun contact radio avec Amirouche. Les contacts radio avec la Wilaya III passaient par moi. Krim, maquisard depuis 1947 et connaissant parfaitement les techniques de l�ennemi, ne pouvait pas envoyer un message �crit, de peur qu�il ne tombe entre les mains des Fran�ais. Et comme on �tait press�s par le temps, il ne pouvait pas aussi transmettre le message par le biais d�une personne.� Dans son opinion livr�e dans Le Quotidien d�Oran le 17 avril 2010, Mourad Benachenhou �voquait, lui, une tentative vaine de joindre le colonel Amirouche. �Quelques jours avant la bataille qui a co�t� la vie au colonel Amirouche comme � Haou�s, l'�change de messages entre diff�rentes unit�s ennemies, messages intercept�s et d�chiffr�s par les services d'�coute de l'ALN, faisait �tat de rumeurs, parmi les populations locales, du d�placement de Amirouche en compagnie de Haou�s ; les bulletins de renseignements g�n�raux de la gendarmerie nationale ennemie, diffus�s en clair tous les jours � 17h, ont, � la m�me �poque, mentionn� ce d�placement�, �crit-il, poursuivant : �Krim Belkacem, Boussouf, Bentobbal et Nacer ont �t� inform�s de cela ; en m�me temps, les services de transmissions de l'ALN ont tent� de contacter en vain Amirouche pour l'informer qu'il avait �t� rep�r� et qu'il devait changer d'itin�raire ; comme il avait de son propre chef d�cid� de ne plus recevoir de messages de Tunis, les Wilayas IV et II ont �t� contact�es pour lui transmettre l'information ; mais elles aussi n'avaient pas le moyen d'informer � temps Amirouche.� Mourad Benachenhou, qui fut au moment des faits de l�autre c�t� des fronti�res, parle bien de tentatives de joindre le colonel de la Wilaya III et ce n�est qu�apr�s l��chec de ces tentatives que les Wilayas IV et II avaient �t� sollicit�es pour transmettre le message. � en croire Benachenhou, le contact avec la Wilaya III �tait, du moins d�un point de vue logistique et au plan op�rationnel, possible. Que le colonel Amirouche ne daignait pas recevoir les messages en provenance de Tunis est une autre histoire. Ali Kafi, pour sa part, souligne que �les contacts radio avec la Wilaya III passaient par moi�. Si, comme l�atteste Benachenhou, Krim, Boussouf, Bentobbal et Nacer avaient essay� de joindre le colonel Amirouche, Krim aurait bien pu, comme Sa�d Sadi le rapporte dans son livre, joindre, dans une initiative propre, le PC de la Wilaya III et recommand� au r�cepteur du message d�alerter Amirouche sur la n�cessit� de changer d�itin�raire. Dans son livre, Sa�d Sadi, rapportant des t�moignages qui �taient au PC d�Amirouche dans l�Akfadou, affirme que le message de Krim Belkacem alertant Amirouche sur l�imp�ratif de changer d�itin�raire pour se rendre � Tunis avait bel et bien �t� re�u et que le commandement de la Wilaya III avait charg� quelqu�un de rattraper le colonel d�j� en chemin vers Tunis et de le lui transmettre. Le messager, rapporte Sa�d Sadi, a �t� pris dans une embuscade et ne l�avait donc pas transmis.