Depuis son éradication le 11 décembre 2004, la cité Bécourt de Blida est restée en l'état alors qu'un ambitieux projet devait combler le vide laissé par la destruction des maisonnées et autres constructions constituant cette cité. Faute d'un projet concret, puisque le promoteur saoudien qui devait y construire de gigantesques buildings a abandonné l'affaire, l'assiette de terrain se transforme, dès qu'il fait nuit, en un véritable lieu de débauche où tous les fléaux sociaux sont perceptibles. Et c'est pour cette raison que les riverains, qui refusent une telle situation, nous ont saisis à travers une pétition dans laquelle ils dénoncent cet état de fait. «Alors que les services concernés laissaient miroiter d'alléchants slogans tels "un meilleur cadre de vie" ou "œuvrons pour une cité moderne", nous n'avons rien vu depuis la date de démolition de la cité Bécourt. Au contraire, le temps a transformé ce lieu en taverne à ciel ouvert fréquentée par la fripouille, notamment dans les maisons à moitié détruites», écrivent-ils.Les habitants des quartiers limitrophes se plaignent aussi des agressions dont sont victimes les passants. «Chaque nuit, nous entendons parler de tentatives de vol dont font l'objet les citoyens, sans parler des obscénités proférées à longueur de journée par des voyous qui ont jeté leur dévolu sur cet endroit», ajoutent-ils. Cette situation a fait que les commerçants n'ont plus de clientèle, comme par le passé du fait que cette dernière préfère aller ailleurs par peur d'être agressée. Une image pas très reluisante au demeurant. Les boutiques qui ne désemplissaient pas avant sont désertées aujourd'hui. «Nous arrivons tout juste à vendre le dixième de ce que nous faisions auparavant», nous dira un commerçant qui s'inquiète de l'avenir de son commerce. Par ailleurs, les commerçants qui ont été contraints de quitter les lieux, à la suite de la démolition de leurs biens, sont aujourd'hui dans l'expectative. Ils ont été certes indemnisés, mais les locaux qui leur ont été attribués sont loin de remplacer ceux qu'ils détenaient à la cité Bécourt. Certains ont d'ailleurs baissé rideau faute de clientèle, d'une part, et à cause des charges très élevées, d'autre part. Devant cette situation, les rédacteurs de la pétition ne savent plus à quel saint se vouer. Leur souhait est de voir leur cité réhabilitée. Mais d'ici là, ils continueront à souffrir le martyre.