Pour la troisième journée consécutive, la grève illimitée des postiers paralyse les postes. Elle se poursuivra jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. En effet, plus de vingt wilayas ont répondu massivement depuis le début de cette grève à l'appel du Syndicat national autonome des postiers (Snap). Un syndicat qui n'est pas reconnu par la tutelle. Selon le Snap, cette grève a été suivie à plus de 75% à Alger. Rencontré hier, lors du rassemblement des grévistes devant la Grande-Poste, Mourad Nakkache, porte-parole des postiers, nous a indiqué que «ce mouvement de protestation est une sorte de rébellion, car la direction n'a pas retenu la leçon de janvier dernier». Et d'ajouter : «Au lieu de satisfaire réellement les revendications des postiers, elle se détourne de ses responsabilités.» M. Nakkache, qui «dénonce l'attitude de la tutelle, la qualifiant de laxiste et de dilatoire à l'égard des revendications des grévistes, nous a fait savoir que «les postiers sont là aujourd'hui (hier, ndlr) pour exprimer leur colère car il n'y a pas d'autre solution pour satisfaire leurs doléances». Le représentant du Snap, qui «soutient cette démarche», nous a affirmé que «pendant ces sept mois, le postier a patienté et, en contrepartie, il ne rencontre que le mépris de la direction générale et de la tutelle». De leur côté, les postiers ont exprimé hier leur «désarroi quant à la sourde oreille de l'administration qui les ignore». «Le scénario de janvier dernier se reproduit aujourd'hui», nous a indiqué un gréviste, ajoutant qu'«on a ras-le-bol de cette lamentable situation». Une autre gréviste venue de la poste de Birtouta dénonce «la discrimination à l'égard des postières». Elle poursuit : «Notre patience a des limites. Nous voulons du concret.» La même manifestante s'interroge sur les promesses de la tutelle qui devait «régler nos revendications au plus tard le 20 février dernier». Pour rappel, les grévistes qui comptent durcir le ton jusqu'à satisfaction de leurs revendications exigent le versement des 30% d'augmentation des salaires avec effet rétroactif depuis janvier 2008 à juillet 2011, l'application de la nouvelle grille des salaires conformément aux engagements du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Ils demandent également le versement de la prime de rendement pour l'année 2012. Les postiers réclament aussi l'amélioration de leurs conditions de travail et l'ouverture d'une enquête «sérieuse» sur la gestion des œuvres sociales. Le service minimum a été assuré par «des chefs de service, des responsables et des cadres de la Direction générale pour casser la grève», selon les manifestants. Nos tentatives de joindre le directeur général de la Grande-Poste n'ont pas abouti.