Le temps béni où cette sélection était la meilleure en Afrique est révolu. Il va falloir faire attention aux dépenses excessives. Eliminée de la Coupe du monde de 2018, l'équipe nationale a porté un coup dur à la Fédération algérienne de football. Cette dernière, après avoir connu une période faste couronnée par une participation à deux phases finales de Coupe du monde, celle de 2010 et celle de 2014, est appelée à subir les conséquences de cette élimination qui, d'une manière absolument certaine, va agir, négativement sur ses finances. Au moment où l'actuel bureau fédéral a pris les commandes de cette Fédération, au mois de mars dernier, il y avait dans les caisses de celle-ci quelque 850 milliards de centimes. Une somme considérable au moment où d'autres Fédérations sportives se plaignaient de ne pas avoir d'argent. 850 milliards engrangés grâce à une habile opération de marketing de l'ex-bureau fédéral qui avait su miser sur l'équipe nationale dont il était parvenu à en faire la première sélection nationale du continent africain. Les victoires obtenues par cette équipe avaient suscité tellement d'engouement auprès du public que les annonceurs y ont trouvé un extraordinaire moyen d'en faire une vitrine pour vanter leur travail et leurs produits. L'équipe nationale était si populaire que ces annonceurs se bousculaient à la porte de la FAF pour obtenir le droit de voir leur logo apposé sur tous ses équipements. L'argent s'est mis, alors, à couler à flots, dans les caisses de la FAF, qui bénéficiait, en plus de l'apport de la subvention de l'Etat, à hauteur de 35 milliards de centimes par an dans le cadre de la refondation du football. Une somme que l'ex-bureau fédéral s'était promis de ne pas y toucher pour activer avec ses propres ressources financières. La Coupe du monde rapporte gros Parallèlement à ce que rapportaient les sponsors, les succès de l'équipe nationale avaient amené la FAF à obtenir d'énormes gains de la Fédération internationale de football (Fifa) grâce à ses participations aux Mondiaux de 2010 et de 2014. C'est ainsi qu'en 2010, en Afrique du Sud, les Verts n'avaient pris part qu'aux trois rencontres de la phase de poules du premier tour. Déjà pour s'être qualifiée au Mondial de 2010, l'équipe nationale avait permis à la FAF d'empocher 731 709 euros. Puis, une autre somme de 5,8 millions d'euros pour avoir disputé les trois matches du premier tour. Cela nous donne la somme totale de 6 531 709 euros que la FAF a encaissée pour cette participation au Mondial sud-africain. En 2014, à l'occasion de la Coupe du monde au Brésil, l'équipe nationale avait amené la FAF à percevoir la somme de 1 million d'euros pour s'être qualifiée à la phase finale. Pour être parvenue à se hisser aux huitièmes de finale, elle avait ajouté 6,5 millions d'euros à cette même Fédération qui avait, donc, en tout encaissé un chèque de 7,5 millions d'euros de la part de la Fifa. On ajoutera que cette dernière avait assuré la prise en charge de la préparation au Mondial de chacune des 32 équipes qualifiées à hauteur de 1 million d'euros par équipe. Ce n'est pas tout puisqu'en 2014 la Fifa s'était engagée à payer chaque club qui avait un joueur engagé dans le Mondial à hauteur de 1061 euros par jour et par joueur. La mise en application de cette indemnité commençait 15 jours avant de le début de la compétition. Au prix que vaut l'euro en dinar, même au cours officiel, on devine que la FAF a, énormément, fructifié son compte en banque, en dinar, grâce au statut de l'équipe nationale. Un avenir incertain Aujourd'hui, cette dernière n'a plus l'efficacité qu'on lui connaissait. Cela s'est répercuté sur sa participation à la qualification au Mondial de 2018 avec une lamentable élimination de sa poule africaine, sans aucune victoire à son compteur. Inéluctablement, cette non-participation à la phase finale de la Coupe du monde de 2018 va se répercuter sur les finances de la Fédération. En effet, les 32 équipes qui seront en Russie en juin prochain vont se partager la somme de 344 millions d'euros, soit une augmentation de 12% par rapport à l'édition de 2014. Un très beau pactole qui va échapper à la FAF qui va devoir se décarcasser pour inciter les annonceurs à venir investir dans l'équipe nationale. Le budget prévisionnel de l'année 2017 de cette Fédération prévoyait certaines entrées, notamment des droits de télévision, pas si énormes que ça, et de l'ANEP. Il misait, également, sur l'apport de trois sponsors, à savoir Mobilis à hauteur de 22 milliards de centimes, le groupe Benamor pour une somme de 7 milliards de centimes et Coca Cola pour un chèque de 6 milliards de centimes. En tenant compte du fait que la FAF va devoir songer à venir en aide aux ligues en difficulté, à améliorer le cadre de son Centre technique de Sidi Moussa et à prendre en charge toutes les sélections nationales, elle sera obligée d'aller puiser dans l'aide que lui fournit l'Etat annuellement, à savoir les fameux 35 milliards de centimes. Une chose est sûre, les jours, semaines et mois qui vont venir, vont amener cette Fédération à être moins dépensière. D'autant, comme on l'a dit, le principal pourvoyeur de fonds, l'équipe nationale n'est plus aussi attractive que par le passé.