Alors que la qualification des Verts à la Coupe du monde de football est toujours d'actualité, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, et l'entraîneur national, Rabah Saâdane, ont pris l'avion pour l'Italie en vue de préparer le séjour de l'équipe d'Algérie dans ce pays, où elle va préparer sa participation à la phase finale de la CAN qui aura lieu en Angola au mois de janvier prochain. C'est désormais une habitude, la FAF cherche à donner un maximum de conditions de travail au coach national pour mener sa mission vers le meilleur résultat possible. Cela n'est pas gratuit et a un coût que la Fédération est appelée à prendre en charge. D'ailleurs, cette dernière va devoir respecter son engagement concernant le versement des primes allouées aux joueurs et à leurs staffs (technique, médical et administratif). Pour ce qui est des joueurs, on sait qu'il leur était promis une récompense de 40 000 euros chacun en cas de qualification à la CAN. Cette prime individuelle avait été portée à 100 000 euros par joueur en cas de qualification au Mondial, étant entendu que les 40 000 euros de la CAN sont englobés dans cette somme. Un peu plus tard, le bureau fédéral de la FAF a décidé de doubler la prime de qualification à la Coupe du monde, à savoir la porter à 200 000 euros par personne. Au retour de l'équipe nationale de Khartoum, on a parlé de cette prime indiquant qu'en fait elle serait de 400 000 euros par joueur. Au jour d'aujourd'hui, il n'y a rien d'officiel sur ce sujet. Il faut donc s'en tenir aux 200 000 euros promis par le bureau fédéral. En dehors de cette question d'argent, les joueurs vont recevoir, chacun, un véhicule, et il se dit même qu'ils pourraient obtenir chacun un appartement, mais cela reste à vérifier. L'engagement de l'Etat Il reste que tout le monde pourrait ne pas être traité de la même manière. Il y a deux ou trois mois, avant que les Verts n'affrontent à Blida les Rwandais, nous avions abordé cette question des primes avec le président de la FAF, qui nous avait précisé qu'elles seraient versées au prorata. C'est-à-dire que chaque joueur sera récompensé en fonction de sa période de présence en équipe nationale. Il paraît comme normal que des joueurs comme Seguer, Djediat ou Hemani, qui n'avaient été appelés en stage et n'avaient joué que durant le premier tour, ne peuvent pas être placés sur un pied d'égalité avec un Gaouaoui ou un Ziani qui ont disputé presque tous les matches depuis le démarrage de la campagne des qualifications à la Coupe du monde et à la CAN (Gaouaoui a joué tous les matches, excepté celui de Khartoum). Il y a aussi les joueurs qui ont été blessés et ceux qui ont été suspendus et qui n'avaient pas été appelés en stage par Saâdane. Nous pensons que la FAF ne tiendra pas compte de ces critères et considérera ces joueurs comme ayant participé aux stages. On a des raisons de se demander d'où la FAF va obtenir tant d'argent pour tenir ses engagements. Le fait est que nous avons affaire à une équipe nationale laquelle, selon les dispositions de la loi 04-10 sur le sport, a droit à des primes versées par l'Etat algérien. Celles-ci pourraient cependant être insuffisantes pour répondre aux promesses faites aux joueurs. Ce sera donc à la Fédération d'honorer la différence, et sur ce point-là nous ne croyons pas que cette instance soit en manque d'argent. Il ne faut pas oublier que les excellents résultats des Verts ont vu affluer vers elle un nombre considérables de sponsors. Ces derniers, notamment Nedjma qui était présent dès le premier match du second tour des qualifications contre le Rwanda, ont du reste senti le bon coup en se mettant aux côtés de l'équipe nationale, alors que la qualification pour le Mondial n'était pas encore acquise. Ces sponsors vont bénéficier de l'image de marque de l'équipe nationale durant deux événements majeurs comme la Coupe du monde et la CAN qui bénéficient d'une extraordinaire audience télévisée. C'est un formidable coup de pub pour eux. D'autres sponsors vont certainement frapper à la porte de la FAF, mais celle-ci est en position de force et va certainement demander gros à tout postulant qui cherche à se mettre aux côtés de l'équipe nationale. On n'oubliera pas également les 50 milliards de centimes que l'Etat a consenti comme aide à la FAF dans le cadre de la loi de finances complémentaire. La Fifa sera au rendez-vous Et puis il y a la Fifa qui va apporter sa contribution. Du moins, c'est le football algérien qui, grâce à la qualification de son équipe nationale à la Coupe du monde, va bénéficier d'une partie des dividendes que va générer la compétition que va organiser l'Afrique du Sud en juin et juillet 2010. On n'a pas de chiffres concernant le prochain Mondial, mais on peut se baser sur ceux du Mondial précédent qui avait eu lieu en 2006 en Allemagne. Pour cette Coupe du monde, la Fifa avait alloué à chaque fédération d'un pays qualifié à la Coupe du monde la somme d'un million de francs suisses au titre de la préparation de son équipe nationale à l'événement, ce qui équivaut à plus de 7 milliards de nos centimes. En ce qui concerne la participation au Mondial, la Fédération internationale avait payé une quote-part à chacun des pays qualifiés en fonction de la présence de son équipe nationale dans la compétition. Une équipe nationale dispute, au minimum, trois matches, ceux du premier tour. En 2006, les équipes éliminées à l'issue de cette première phase avaient reçu chacune 6 millions de francs suisses, soit quelque chose comme 42 milliards de nos centimes. Celles éliminées en 1/8 de finale avaient obtenu chacune 8,5 millions de francs suisses (près de 57 milliards de nos centimes). Chacune des quatre sélections sorties au stade des quarts de finale avait reçu 11,5 millions de francs suisses (environ 80 milliards de nos centimes). Le troisième (l'Allemagne) et le quatrième (le Portugal) du tournoi avaient reçu chacun 21,5 millions de francs suisses (près de 150 milliards de nos centimes). Le finaliste (la France) avait été récompensé d'une somme de 22,5 millions de francs suisses (environ 154 milliards de nos centimes) alors que le vainqueur de la Coupe du monde (l'Italie) avait obtenu de la Fifa 24,5 millions de francs suisses (un peu plus de 170 milliards de centimes algériens). Comme on le voit, même si l'équipe nationale ne participe qu'au 1er tour du prochain Mondial, la FAF est sûre de voir tomber dans sa trésorerie une très belle somme. Il lui restera ensuite à tenir ses engagements de paiement des primes pour cette participation, mais aussi à celle de la CAN, mais ceci est une autre histoire.