La visite du Premier ministre Ahmed Ouyahia à la capitale française sera couronnée par la signature de plusieurs accords, et ce, à l'occasion de la tenue de la 4e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). La session sera coprésidée par le Premier ministre français, Edouard Philippe, et le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, qui sera accompagné d'une importante délégation ministérielle. Le Comité intergouvernemental de haut niveau est un cadre mis en place à la faveur de la Déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre l'Algérie et la France, signée en décembre 2012, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, François Hollande, à l'issue de la visite d'Etat en Algérie de ce dernier. La session du CIHN est précédée par les travaux du COMEFA (Comité mixte économique franco-algérien) qui se sont tenus le 13 novembre dernier à Alger et ont été couronnés par la signature de trois accords de partenariat et de coopération économiques. La tenue du CIHN intervient donc à 24 heures de la visite d'amitié et de travail effectuée en Algérie par le président Emmanuel Macron. Une visite considérée comme une «symbolique forte» qui met en exergue la qualité des relations entre la France et l'Algérie appelée à être approfondies davantage et soutenues avec une coopération «dense». Les membres de deux délégations devront arrêter le nouveau Document Cadre de Partenariat (DCP) pour les années 2018-2022, dont le dernier (2013-2017) arrive à son terme. Ce dernier, signé lors de la visite d'Etat du président François Hollande en décembre 2012, avait défini les grands axes de coopération, tels que le renforcement du capital humain, le développement économique durable, la bonne gouvernance, la modernisation du secteur public et le renforcement de la coopération décentralisée. Les travaux de la 4e session de la CIHN vont être couronnés par la signature d'une dizaine d'accords dans les domaines économique, pharmaceutique, universitaire, professionnelle et culturel. Comme ils seront le cadre pour mettre en perspectives d'autres projets de coopération qui seront, quant à eux, à l'ordre du jour de la prochaine visite d'Etat en Algérie du président Macron qui interviendrait, selon des sources, au courant du premier trimestre de 2018. Rappelons que la 1e session a été tenue à Alger en décembre 2013 et a été couronnée par la signature de neuf accords de coopération alors que la 2ème session s'est déroulée à Paris au mois de décembre 2014. La présente session du CIHN intervient moins d`un mois après la tenue à Alger de la quatrième réunion du Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA), d'une part, et au lendemain de la visite d'amitié et de travail du président français, Emmanuel Macron en Algérie, d'autre part. Une nouvelle dynamique Il faut dire que les relations algéro-françaises ont connu une nouvelle dynamique ces dernières années, notamment depuis la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en 2000, en France et celle du président Hollande en Algérie en 2012. La coopération entre les deux pays a franchi un «saut qualitatif» en passant des relations commerciales à des relations ou il y' a des unités de production dans divers domaines. Cette évolution a été concrétisée notamment par l`instauration d'un dialogue politique et l'ouverture de nombreuses pistes de partenariat ciblant plusieurs secteurs. Lors de la 4e session du COMEFA à Alger trois accords de partenariat et de coopération économiques ont été signés. Ils portaient sur les secteurs de l'Industrie automobile, l'agroalimentaire et l'électricité. Il s'agit d'un pacte d'actionnaires entre le Groupe PMO Constantine, le Groupe Condor, la société Palpa Pro et PSA Peugeot pour la production des véhicules en Algérie et d'un protocole d'accord pour la mise en place d'un consortium à l'exportation des fruits et légumes du pays ainsi que d'un partenariat dans le domaine des produits agricoles Bio, et ce, entre les Sociétés Agrolog et Agromed. Les deux parties ont également signé un pacte d'actionnaires entre le groupe public Elec El Djazair et le Groupe Schneider dans le domaine de la fabrication des équipements électriques de basse, moyenne et haute tension. La France est présente en Algérie avec 450 entreprises qui assurent 40.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. Sur le plan des échanges commerciaux, il est observé qu'en 2016, la balance commerciale entre les deux pays s'est soldée par un déficit du côté de l'Algérie qui avait exporté l'année dernière pour 3,19 milliards de dollars vers la France contre une importation de l'ordre de 4,74 milliards de dollars, soit un déficit de 1,55 milliard de dollars. Une évaluation des investissements français en Algérie, entre 2002 et 2016, fait état d'un total de 158 projets d'investissements qui ont été déclarés auprès de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) pour un montant de l'ordre de 340 milliards de DA (mds DA) et devant générer quelque 22.000 emplois. Ces investissements sont concentrés dans quatre secteurs: l'industrie (85 projets déclarés d'un montant de 285 mds DA), les services (42 projets de 30,6 mds DA), les BTPH (15 projets de 2,6 mds DA) et le tourisme (7 projets de 18,3 mds DA).