La décision du chef de l'Etat d'ouvrir la commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CPNSEP) à tous les partis politiques agréés a suscité diverses réactions, positives ou négatives comme on pouvait s'y attendre. Chargée de surveiller le processus électoral dans toutes ses phases, la CPNSEP est composée de représentants des partis agréés et des candidats à l'élection présidentielle du 9 avril. En effet, depuis sa création en 1995, à l'occasion de l'élection présidentielle, la composition de la commission n'a pas changé. Les partisans de la participation des représentants des tous les partis à la CPNSEP expliquent leur position par leur attachement à la loi électorale. «En décidant d'ouvrir la commission à tous les partis, le président de la République veut assurer plus de transparence au prochain scrutin», affirme Miloud Chorfi, chargé de la communication au RND. Au sujet des prérogatives dont jouit la CPNSEP, le responsable du RND explique que la commission a toutes les prérogatives de contrôler le processus électoral jusqu'au jour du scrutin et l'établissement des PV de dépouillement. Même son de cloche chez le président du MNE, Mohamed Hadef, qui affirme que la CPNSEP est un instrument au service du bon déroulement de l'élection. Le candidat à l'élection présidentielle s'insurge contre «les partis qui tentent de monopoliser la scène politique». «Aucun parti n'a le droit d'exclure un autre parti de la CPNSEP», indique notre interlocuteur qui «fait confiance au président de la République, seul à décider de la composante de la commission». M. Hadef promet que s'il est candidat à l'élection présidentielle, il ne s'opposera pas à la présence de tous les partis au niveau de la CPNSEP. Le Parti des travailleurs (PT), par la voix de son député Ramdane Taazibt, regrette que la préoccupation majeure des membres de la commission soit d'ordre pécuniaire. Lors des élections législatives de 2007, rappelle notre interlocuteur, des représentants de partis avaient réclamé une indemnité de 80 000 DA/j ! «Il faut supprimer les indemnités», indique M. Taazibt qui réclame par ailleurs l'équité dans la représentation au niveau de la CPNSEP. «La commission doit s'ouvrir aux seuls représentants des candidats», précise notre source. Abondant dans le même sens, le chargé de la communication du parti Islah, Djamel Benabdeslam, qualifie d'«insensée» la décision d'ouvrir la commission à tous les partis. Notre interlocuteur nous informe que son parti saisira les autorités sur le sujet.