Un service de l'hôpital du jour dédié aux patients âgés de moins de 18 ans sera ouvert à partir du mois de juin prochain au niveau de l'EHS de psychiatrie d'Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Doté d'une capacité de 40 lits, ce service de l'hôpital du jour viendra s'ajouter au service pédopsychiatrie qui est déjà fonctionnel au niveau de l'EHS Fernane Hannafi, depuis 2013, au profit des enfants atteints de différents troubles mentaux. Selon le directeur de l'EHS Fernane Hanafi, Lounis Bounous, qui s'exprimait, samedi dernier, en marge du 8e congrès de psychiatre, organisé au niveau de son établissement, cet hôpital du jour pour les malades de moins de 18 ans sera d'un apport certain pour les jeunes patients pour une meilleure prise en charge de leurs cas même si ces derniers sont actuellement suivis par les médecins du service pédopsychiatrie ouvert spécialement pour les enfants en 2013. «L'hôpital du jour au niveau de l'EHS Fernane Hanafi sera ouvert en juin 2018. Ce service d'une capacité de 40 lits qui s'ajoute au service de pédopsychiatrie sera réservé uniquement aux malades de moins de 18 ans», affirme le directeur de l'EHS. Ce service, qui devra accueillir les enfants de différentes wilayas du centre du pays, ajoute le même responsable, aura à prendre en charge les enfants malades sur le plan psychologique et psychiatrique. Il s'agit notamment des enfants souffrant d'autisme et ceux ayant besoin d'une prise en charge sur le plan orthophonique explique le directeur de l'hôpital. L'EHS de psychiatrie, Fernane Hanafi sis dans la localité d'Oued Aïssi, une dizaine de kilomètres à l'Est de Tizi Ouzou, est réputé pour être un établissement psychiatrique à vocation régionale puisqu'il accueille les malades de quatre wilayas, à savoir Tizi Ouzou, Béjaïa, Boumerdès et Bouira. L'hôpital est d'une capacité de 330 lits scindés en deux services, à savoir le service psychiatrique pour adultes avec ses trois unités (cure homme, cure femme et une unité des urgences et des consultations). Le service de pédopsychiatrique est quant à lui composé de deux unités, une pour les enfants et une autre pour les adolescents. Dans sa communication, le directeur de l'EHS a évoqué les différents travaux de réhabilitation réalisés pour l'amélioration de l'hygiène et de l'environnement hospitalier. D'autre part, le même responsable a indiqué que le nombre de malades admis durant l'année 2017 est de 2 275, avec un total de 97 596 journées cumulées d'hospitalisation pour un séjour d'une durée moyenne de 124 jours par malade. Quarante patients rejetés par leurs familles Depuis le début de l'année en cours, l'établissement a assuré 18 716 consultations en psychiatrie et 6 024 autres aux urgences. «Ce nombre important de malades a, bien sûr, des conséquences et des contraintes sur le bon fonctionnement de l'hôpital. Le caractère régional de notre établissement, le manque de travaux d'aménagement, la forte demande d'hospitalisation, les contraintes sécuritaires et les rejets familiaux encombrent notre structure et gênent son bon fonctionnement», a indiqué le premier responsable de l'EHS Fernane Hanafi qui a déploré une quarantaine de malades abandonnés par leurs familles ainsi que le décès de onze malades depuis le début de l'année. A propos des malades abandonnés, le même responsable a mis en exergue la nécessité d'intensifier les actions de sensibilisation en direction des familles de malades afin de les convaincre de l'importance du suivi familial car, selon ses dires, la majorité des familles n'arrivent toujours pas admettre que la maladie psychiatrique est une pathologie comme les autres. «Le rejet familial est un phénomène qui touche les malades psychiatriques avec pas moins de quarante cas enregistrés au niveau de notre hôpital. Il faudra tout un travail de sensibilisation avec le concours des services de la DAS afin d'amener les familles à éviter le recours au rejet de leurs proches malades», insiste le directeur de l'EHS. Pour rappel, le 8e Congrès national de psychiatrie et société abrité, samedi dernier, par l'EHS Fernane Hanafi, a vu la participation de spécialistes venus de plusieurs établissements hospitaliers du pays avec au programme une dizaine de conférences axées sur cinq axes d'intervention. Parmi ces axes, on citera : les facteurs psycho-sociaux des troubles psychiatriques, répercussion sociale des troubles psychiatriques et les mesures sociales et protection des droits des malades en psychiatrie.