OUZOU- Les participants à une journée thématique sur la santé mentale ont plaidé, lundi à Tizi-Ouzou, pour la démystification de la santé mentale en vue d'une meilleure prise en charge du malade et sa réinsertion dans la société. Le représentant de la Direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH), Farid Salmi, a souligné la nécessité de "trouver des axes de réflexion et d'action pour la prévention des comportements d'exclusion, par le développement du message de tolérance, par la démystification de la santé mentale, tout en évitant l'amalgame entre santé mentale et dangerosité". Insistant sur la redéfinition de la politique de prévention pour une "véritable intégration" de toutes les instances concernées (pouvoirs politiques, collectivités locales, professionnels de la santé et la société civile), l'intervenant lors de la rencontre, organisée par l'Assemblée populaire de wilaya (APW), a insisté sur l'initiation et le développement "de la culture de tolérance, qui est une démarche préliminaire d'intégration et de réinsertion des malades mentaux". Pour sa part, le psychiatre Mahmoud Boudarene, a préconisé d'impliquer le malade dans le processus de soin, soulignant l'impact thérapeutique du partage des tâches qui permet la valorisation du malade atteint de troubles mentaux ou comportementaux par sa responsabilisation et son apprentissage dans la perspective de sa réinsertion à la vie sociale. Dans ce cadre, Dr. Boudarene propose la mise en place des conditions à même de créer une surface de vie en milieu hospitalier, d'ateliers thérapeutiques et d'unités de réinsertion, d'un hôpital de jour pour organiser la post-cure et accompagner les familles des malades. Le même praticien a également conseillé d'introduire dans le programme de prise en charge des malades, des activités autres que l'acte exclusivement médical. Il s'agit, entre autres, de thérapeutiques occupationnelles, d'activités culturelles (cinéma, théâtre et musique) avec l'implication des malades dans l'organisation et l'animation de ces activités culturelles, ludiques, sportives, de plein air (sorties, excursions et visites de lieux touristiques et culturels), la lecture, la peinture et autres activités d'ergothérapie (activités agricoles, espace de mise en forme et d'esthétique), a-t-il précisé. Ces actions à valeur thérapeutique ont pour finalité de "donner un visage humain à l'institution hospitalière en la rendant vivante et en lui attribuant un rôle social", a relevé Dr. Boudarene. Un bilan de la DSPRH couvrant le premier semestre de l'année en cours fait état que l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) Fernane Hanafi de Oued Aissi et les huit (8) centres intermédiaires de santé mentale (CISM) de la wilaya de Tizi-Ouzou, ont assuré, en terme de prise en charge du patient adulte, un total de 13140 consultations externes en psychiatrie et 7 474 autres en psychologie. Durant cette même période 776 accueils à temps partiels ont été enregistrés au niveau des CISM et 1441 hospitalisations en cure libre ont été comptabilisées au niveau de l'EHS de Oued Aissi. Les placements administratifs au niveau de cet établissement sont au nombre de 39. Concernant la pédopsychiatrie, le même bilan fait état de 1 361 consultations de psychiatrie et de 2 073 consultations de psychologie clinique au niveau des 8 CISM et de l'EHS Fernane Hanafi. Les consultations d'orthophonie sont au nombre de 2337.