Décidément les G7, G7+1 ou G8 - c'est selon - ne portent pas chance aux grands de ce monde. En juin 2007, Nicolas Sarkozy, himself, en fit les frais. Et quels frais ! Plus de 15 millions de personnes ont visionné, pendant trois jours, quelque 350 versions différentes de la vidéo qui a rapporté la conférence de presse dans laquelle le chef de l'Etat français apparaissait comme ayant visiblement forcé sur l'alcool, après l'entretien qu'il venait d'avoir avec son homologue russe Vladimir Poutine. Deux semaines plus tard, l'intéressé tente de se justifier en affirmant cela : «J'étais en retard, j'ai donc monté les escaliers quatre à quatre. Je n'avais rien de particulier à dire. J'ai donc demandé s'il y avait des questions. Je ne bois pas une goutte d'alcool. Je n'ai pas de mérite : je n'aime pas cela.» Aujourd'hui encore, personne ne semble avoir été convaincu. Quitte à le croire sur parole — c'est quand même lui le Président —, l'opinion publique française garde des doutes. Et Dieu sait si le Français «lambda» aimerait connaître la vérité, toute la vérité ! Je soupçonne quand même les services secrets russes qui ont peut-être voulu tester un de leurs «parfums» préférés (euphorisant ?) sur un cobaye de taille ? Rappelez-vous du coup du parapluie «bulgare». Je vois d'ici le camarade Poutine rire sous cape, aujourd'hui encore… Autre G8 : celui qui vient de se tenir samedi à Rome. Et une autre conférence de presse où, cette fois-ci, c'est l'honorable Shoichi Nakagawa, le ministre des Finances nippon qui répondait aux questions de façon incohérente. Il nie toujours cependant avoir été pris de boisson. La vidéo fait, elle aussi, le tour du monde actuellement. Dieu soit loué, le ministre ne s'est pas fait hara-kiri. Il a, aussitôt, déposé sa démission. Notre ami japonais plaide l'excès de médicaments antigrippaux. Il a eu le courage, toutefois, de faire son mea-culpa public : «Je voudrais présenter à nouveau mes excuses pour avoir causé un trouble immense lors de cette conférence de presse», a-t-il déclaré mardi dernier, avant d'annoncer qu'il quitterait le gouvernement après le vote par le Parlement du budget de l'Etat pour l'année 2009-2010, en principe fin mars. C'est-à-dire lorsqu'il finira le travail qu'il a entamé. Dont acte. Le sens de l'honneur au pays du Soleil Levant est encore et toujours très élevé, et on ne badine pas avec les traditions, même si on est la deuxième puissance économique mondiale après les Etats-Unis d'Amérique ! Ce ne semble pas être le cas dans l'Hexagone où des centaines d'internautes se demandent pourquoi «Sarko n'avait pas démissionné» pour donner l'exemple… Pauvres Français… S'ils savaient seulement quel chemin il lui a fallu parcourir pour arriver à ce poste, quels sacrifices consentis, quels engagements — une supposition — il a dû prendre et surtout quelles directives il a du recevoir… Notamment de la part de ses amis exfiltrés au sein des plus grosses officines outre-Atlantique, et dont tout le monde sait aujourd'hui qu'il en est le protégé. Deux pays, deux affaires quasi presque identiques, mais deux solutions et deux attitudes tout à fait contraires. Qu'en retiendra l'histoire ? Que pendant les rencontres du G8, qui regroupe les huit pays les plus puissants économiquement du monde, (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada, et Russie, en 1998) et 61% de l'économie mondiale, les repas sont trop arrosés. Qu'avec l'argent du contribuable, le «dom Pérignon» coule à flot ? Alors que des millions de familles sont ruinées, à travers le monde, à cause de quelques «boursicoteurs irresponsables» en col blanc ? Je retiendrais, pour ma part, le cri de désespoir de millions de travailleurs qui ont tout perdu, le ricanement de Vladimir et surtout le code d'honneur des samouraïs.