Tous les hôpitaux et les établissements de santé à travers le territoire national ont connu, hier, une grande perturbation de l'activité paramédicale, au premier jour de la grève du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). A l'exception des urgences, les personnels affiliés à cette catégorie ont répondu favorablement à l'appel dans les différents services, compliquant davantage la situation de paralysie déjà causée par la grève des médecins résidents. Le taux de suivi à travers le territoire national a atteint les 75%, affirme Lounès Ghachi, président du SAP, parlant d'un large suivi. «Pour ce premier jour de grève, nous estimons qu'il y a eu une grande mobilisation. Nos adhérents ont démontré leur attachement aux revendications du SAP et lancé un message fort au ministère de tutelle. Le taux de suivi au niveau national avoisine les 75%», a déclaré Ghachi, joint hier par téléphone. Et d'ajouter que dans les grandes wilayas, à l'instar d'Alger, Tizi Ouzou, Béjaia, Constantine entre autres, l'adhésion au mot d'ordre de grève a été totale, avoisinant les 100%. Ce qui est en tout cas certain, c'est que dans les structures sanitaires, des malades ayant besoin des services, notamment de radiologie, ont été contraints de se rabattre sur le privé et dépenser des sommes élevées en ces temps d'austérité et de détérioration du pouvoir d'achat. Quant aux médecins autres que les résidents, qui assuraient un service minimum, il faut dire qu'ils ont eu beaucoup de mal à gérer des dizaines de malades sans aides-soignants ou infirmiers. C'est du moins le constat que nous avons fait au niveau du Centre-hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Plusieurs catégories de praticiens sont affiliées au syndicat, faut-il le souligner, à l'instar des infirmiers, des anesthésistes, des techniciens de radiologie et des sages-femmes. Pendant ce temps, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), observe un mutisme pour le moins «inexpliqué», regrette Lounès Ghachi qui ne mâche pas ses mots, accusant le même département d'avoir failli à sa mission en rappelant les incidents enregistrés dernièrement dans les wilayas de Djelfa et de Béjaïa. «Les agressions, les dépassements contre les paramédicaux et les injonctions de l'administration sont devenus monnaie courante», dénonce-t-il, non sans accuser la tutelle d'avoir cautionné ces violations, précisant que dans certains cas, les victimes ont été sanctionnées alors que l'on devait sanctionner les responsables . La grève cyclique de deux jours entamée hier n'est qu'un avertissement aux autorités, prévient notre interlocuteur, qui rappelle que «dans le préavis déposé au niveau des services concernés, il est mentionné que le débrayage sera de trois jours» la semaine prochaine, soit les 15, 16 et 17 janvier. Déterminés, les paramédicaux ne comptent pas lâcher prise et menacent de durcir encore plus le mouvement. «Jusqu'à présent, nous n'avons enregistré aucun contact de la part du ministre de la Santé. Si les choses restent en l'état, la grève sera reconduite et la pression sera maintenue», tranche le président du SAP. Ce dernier rappelle enfin que parmi les principales revendications figure celle portant révision de l'arrêté ministériel qui octroie les postes de sous-directeur des activités paramédicales aux administrateurs, alors qu'il s'agit d'une fonction qui revient de droit aux paramédicaux. Le SAP réclame aussi le bénéfice de la prime d'encadrement, celle relative à l'archivage, au droit à la promotion pour les aides-soignants, à l'amélioration de la qualité de la formation, l'augmentation du nombre de places ouvertes, notamment pour les sages-femmes et le renforcement des mesures de sécurité dans les hôpitaux.