L'année 2018 commence avec un bouillonnement retentissant sur le front social. Si les hausses des prix de plusieurs produits, notamment le carburant, ont exaspéré les citoyens qui voient leur pouvoir d'achat se détériorer davantage, n'ont pas provoqué de mouvements de protestation, d'autres préoccupations de certaines catégories de la société ont suscité des grèves et des manifestations. Et ce sont les secteurs névralgiques de l'Education nationale et de la Santé, en plus de l'Enseignement supérieur, qui sont les plus touchés. Ces trois secteurs vivent au rythme des grèves depuis plusieurs années sans que des solutions concrètes aux problèmes de leurs fonctionnaires ne soient trouvées. Les professionnels de la Santé, de l'Education et de l'Enseignement supérieur envisagent d'autres mouvements de protestation pour les prochains jours. La répression du rassemblement des médecins résidents n'a fait qu'envenimer la situation dans le secteur de la Santé, au point où ces médecins ont boycotté des examens. La grève des résidents a entraîné celle des autres corps. Ainsi, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) entamera une grève cyclique de deux jours, soit les 8 et 9 janvier, pour réclamer la prise en charge d'une plateforme de revendications axées sur la formation, la sécurité au travail, les promotions et la participation à l'élaboration de différents textes de loi. Le SAP regrette que la situation ne cesse d'empirer. «Force est de constater que des événements d'un autre ordre viennent se greffer dramatiquement, allant jusqu'à hypothéquer sérieusement la prise en charge des malades», a indiqué le bureau national du syndicat, réuni en urgence la semaine dernière, après «l'agression caractérisée» dont a fait l'objet une cadre syndicale dans l'exercice de ses fonctions à Djelfa. Déjà lourdement perturbés par la grève des médecins résidents, les hôpitaux et les établissements de santé du territoire national seront totalement paralysés avec cette grève de deux jours qui, à partir de la semaine prochaine, sera de trois jours, soit les 15, 16 et 17 janvier a averti le syndicat. Quant aux principales revendications du SAP, ce dernier réclame le bénéfice de la prime d'encadrement et celle relative à l'archivage, le droit à la promotion pour les aides-soignants, l'amélioration de la qualité de la formation pour les paramédicaux et l'augmentation du nombre de places ouvertes, notamment pour les sages-femmes et le renforcement des mesures de sécurité dans les hôpitaux. Dans le secteur de l'Education, c'est la wilaya de Tizi-Ouzou notamment qui est paralysée depuis plusieurs mois, à l'initiative du Cnapeste. Ce syndicat ne compte pas abandonner son mouvement de protestation malgré les mises en garde de la tutelle. A l'issue d'une réunion tenue avant-hier matin au siège de la direction de l'Education entre les représentants de différentes associations de parents d'élèves de la wilaya et le premier responsable de l'académie pour débattre de la situation engendrée par ce débrayage qui paralyse la quasi-totalité des lycées et CEM de Tizi Ouzou, l'une des premières mesures décidée par le premier responsable du secteur dans la wilaya est celle de procéder à partir d'hier à des mises en demeure en direction des grévistes du Cnapeste, a rapporté notre correspondant dans la wilaya. Cela au moment où la ministre, Nouria Benghebrit, mène des réunions bilatérales avec les différents syndicats de son secteur. Pour le secteur de l'Enseignement supérieur, les syndicats et organisations estudiantines annoncent une paralysie générale de l'université le 14 janvier en cours. C'est le collectif de l'université qui regroupe le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), le Syndicat algérien des fonctionnaires de l'administration publique (SAFAP), l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA) et l'Union générale estudiantine libre (UGEL) qui a lancé cette action de protestation. Les étudiants des Ecoles normales supérieures (ENS) sont en grève depuis plusieurs semaines.