La logique de guerre dont fait preuve le président américain envers la Corée du Nord est battue par le leader de Pyongyong. La Corée du Nord propose le dialogue à la Corée du Sud qui accepte. Le président américain est mis à la touche. La Corée du Sud a noté, hier, qu'elle envisagerait de lever temporairement des sanctions contre son voisin du Nord pour rendre le terrain propice à la participation des ressortissants nord-coréens aux JO d'hiver en Corée du Sud le mois prochain. En réaction aux programmes balistiques et aux essais nucléaires de la Corée du Nord, la Corée du Sud a unilatéralement interdit l'entrée de certains responsables nord-coréens sur son territoire. Si des mesures préliminaires seraient jugées nécessaires en vue d'aider les Nord-Coréens, la Corée du Sud étudiera le dossier avec le Conseil de sécurité des Nations unies et les pays concernés, a noté le porte-parole du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, Roh Kyu-deok. Des représentants de haut rang des deux Corées se sont retrouvés, hier, dans une zone démilitarisée au village de la trêve de Panmunjom dans la zone démilitarisée. La Corée du Nord a annoncé qu'une délégation composée des responsables de haut rang et des athlètes sera dépêchée vers le Sud pour prendre part aux Jeux Olympiques d'hiver. En même temps que ses sportifs, le Nord a proposé d'envoyer aux JO de Pyeongchang, qui se tiennent du 9 au 25 février, une délégation de haut niveau, des supporteurs, des artistes et une équipe de démonstration de taekwondo, a expliqué à la presse le ministre adjoint sud-coréen à l'Unification Chun Hae-Sung. La Corée du Nord et du Sud engagent le dialogue que le président américain n'aurait pas souhaité. Le président américain a usé de menaces à l'égard de Pyongyong, au lieu d'encourager la paix. La crise diplomatique dans la péninsule coréenne est un prétexte pour le président américain pour deployer des armes dans la région. Une logique de guerre qui ne profite à personne, sauf à Washington. Accordons la paix au peuple, a proposé le président de la Corée du Nord. Le peuple souhaite ardemment voir le Nord et le Sud aller vers la paix et la réconciliation, a répondu le Sud-Coréen. Un ton qui tranche singulièrement avec la rhétorique en usage ces derniers temps, avec les insultes personnelles et les menaces de guerre échangées par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un et le président Donald Trump. Le président américain a menacé de frapper la Corée du Nord. La Chine a appellé au dialogue. La Russie a dénoncé la provocation faite par le président américain. Le journal nord-coréen Rodong Sinmun n'a pas mentionné les pourparlers, relevant que la politique américaine de pressions et de sanctions avait échoué et que Pyongyang était devenu une puissance nucléaire internationale. Les Etats-Unis et la Corée du Sud avaient accepté la semaine dernière de reporter leurs manoeuvres militaires Foal Eagle et Key Resolve jusqu'à l'après-JO. Le président américain s'est félicité ce week-end de la reprise des discussions, espérant qu'elles aillent au-delà des JO. Il s'est aussi dit prêt à s'entretenir avec M. Kim. Premier dialogue La Corée du Nord a proposé mardi d'envoyer des athlètes et une délégation de haut rang aux prochains jeux Olympiques en Corée du Sud lors d'un exceptionnel face à face après les tensions provoquées par les ambitions nucléaires de Pyongyang. Séoul a profité de cette première rencontre en plus de deux ans pour demander que soit organisée parallèlement aux jeux d'hiver une réunion des familles séparées par la guerre (1950-53), l'un des héritages les plus douloureux du conflit. Les discussions se tiennent à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu, dans la zone démilitarisée. La délégation nord-coréenne a traversé à pied la ligne de démarcation militaire pour des entretiens côté sud-coréen. Le ministre sud-coréen de l'Unification Cho Myoung-Gyon, chef de la délégation sud-coréenne, et le responsable de la délégation nord-coréenne Ri Son-Gwon se sont serré la main avant d'entrer dans le bâtiment. Conformément aux usages nord-coréens, M. Ri arborait un badge orné du portrait du père fondateur de la Corée du Nord, Kim Il-Sung, et de celui de son fils et successeur Kim Jong-Il.