Bien que le marché publicitaire soit en crise, l'Etat ne se désengagera pas du soutien à la presse, a assuré, hier, le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, qui a affirmé qu'aucune pression n'est exercée sur les médias. «L'Etat ne se désengagera pas de son soutien multiforme à la presse, impactée par la crise économique qui touche l'Algérie, à l'instar des autres pays dans le monde», a affirmé M. Kaouane qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, relevant, toutefois, que la presse nationale «doit trouver les ressources nécessaires pour passer ce cap et se redéployer». «Il s'agit d'un soutien indirect à travers la publicité institutionnelle et l'impression des journaux», a expliqué le ministre, faisant observer que «de bout en bout de la chaîne, le papier et les intrants sont soutenus». Il a ajouté que «d'une manière directe, il y aura des aides à travers le Fonds d'aide à la presse, qui est en cours de constitution», précisant que «sans ces formes de soutien direct ou indirect et sans le soutien de l'Etat, aucun média ne pourrait survivre à un marché très difficile». Interrogé sur les dettes des titres de la presse nationale envers les sociétés d'impression publiques, le ministre a indiqué que ces dettes sont «très importantes», relevant au passage que le marché de la publicité est en crise. Selon M. Kaouane, les chiffres d'affaires de certains annonceurs ont chuté de plus de 60%, ce qui a eu des effets sur les médias, a-t-il relevé, estimant, à ce propos, que «le modèle économique de la presse algérienne doit être revu». Dans le même sillage, il a fait remarquer que la loi sur la publicité «ne concerne pas uniquement le volume d'annonces destinées aux journaux, mais elle relève aussi d'une question de régulation, d'éthique et de contenu». Concernant la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE), il a indiqué que «c'est une priorité qui figure dans le plan d'action du gouvernement», rappelant, à cet effet, l'engagement du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la création de cette Autorité. Il a rendu hommage au président de la République pour les réformes engagées dans la modernisation du secteur, notamment à travers la création des différents organes de régulation, qui constituent «une avancée importante» pour le secteur de la communication. Evoquant dans le même sillage la question de la liberté d'expression dans le pays, le ministre a précisé qu'elle est «pleine et entière» et qu'elle est «consacrée par la Constitution». A une question sur d'éventuelles pressions subies par la presse, M. Kaouane a nié l'existence de telles pressions : «Nous n'exerçons aucune pression sur les médias et nous regardons avec une certaine bienveillance son évolution, y compris dans ses excès. Nous ne sommes pas les rédacteurs en chef de la presse algérienne et notre rôle n'est pas d'être des commissaires politiques», a-t-il affirmé. Kaouane a rappelé, en outre, que «le président de la République veille scrupuleusement au respect de la liberté d'expression», ajoutant que «notre mission est de veiller à ce que l'engagement et le souci du Président soient traduis dans la réalité». «Il appartient à la presse de veiller à ne pas tolérer les abus et les atteintes aux personnes qui sont malheureusement presque quotidiens», a-t-il déploré.